Bleus de chauffe

Par Rugbyrama
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Si l'équipe de France a réalisé un exploit en triomphant des All Blacks à Dunedin, les Bleus refusent de se laisser griser une seule seconde. Ils pourraient vivre avec la satisfaction du devoir accompli, ils veulent surtout enfoncer le clou. Et se préparent déjà au combat.

Une victoire chez les All Blacks, la quatrième seulement de l'histoire du XV de France, en théorie, cela se célèbre. Samedi soir pourtant, dans l'intimité de leur hôtel, les Bleus sont resté sobres. La fête ? Pizzas et quelques bières. Pas de place pour la satisfaction. Pour cette équipe, le triomphe était tout sauf une fin en soi. "Bien sûr, si ce n'était pas la plus grande équipe de l'histoire, cela reste les All Blacks chez eux. Le fait de les battre, c'était formidable. Il y a eu de l'euphorie mais on l'a très vite évacuée. La tournée n'est pas finie et on n'est pas champions du monde. Il faut rester humble dans la victoire et continuer à avancer", cadre l'arrière Maxime Médard.

Le Carisbrook Stadium tout juste quitté, Marc Lièvremont avait déjà le regard à l'horizon, déjà tourné vers le deuxième test contre les All Blacks. Et avec surtout des ambitions intactes : s'imposer. La quête est évidente : signer deux succès comme en 1994. Surtout, l'entraîneur a transmis sa foi et inculqué son exigence aux joueurs. "Après le match, Marc nous a remis sur le droit chemin. Il y a eu beaucoup de fautes pendant ce test et cela fait donc beaucoup de choses à rectifier. On peut devenir encore meilleurs et aller chercher un deuxième exploit", explicite Médard.

Ils ont signé un match de légende mais ils ne veulent pas s'en contenter. C'est peut être l'acte de naissance d'une équipe. C'est promis, cette équipe de France ne se relâchera pas.

Barcella : "La fatigue est anecdotique"

Dimanche, en guise de gueule de bois, les Bleus se sont vus offrir une journée d'enfer : footing de récupération à la première heure puis travail de récupération en piscine. Usés les Français ? L'ailier Vincent Clerc dément : "L'équipe a bien récupéré physiquement. Après un match d'une telle intensité je suis surpris. Franchement les joueurs ne sont pas machés. Mais bien sûr, la victoire aide à récupérer". Le pilier Fabien Barcella, ne voulait pas se plaindre : "La fatigue est anecdotique. On serre les dents et on pensera aux vacances une fois rentrés à Paris. On fera les comptes à la fin de la tournée ".

En attendant, ils croient en leur chance. Et vivent pour signer un deuxième coup fumant. D'ailleurs lundi matin à 9h, Vincent Clerc n'était déjà plus grisé. "On ne pense plus trop à la victoire. D'ailleurs, on a revu le match en dînant et notre regard était plutôt critique que satisfait. Je crois que c'est révélateur de notre état d'esprit".

Barcella définit le contexte : "On prépare ce deuxième test à Wellington dans la perspective de gagner. Il ne faut pas faire de complexe : à Dunedin, on a pu rivaliser pendant 80 minutes. Après, on sait que ce sera compliqué parce qu'ils vont vouloir s'imposer sur les impacts, nous prendre au combat. Ils seront revanchards. Je pourrais vous dire qu'il faudra faire le même match qu'à Dunedin. Mais en fait, il faudra faire mieux dans l'agressivité et imposer davantage d'intensité. Le plus dur est devant nous. On va affronter des All Blacks revanchards. Ils sont orgueilleux et après leur défaite à Dunedin, ils seront forcément remontés. Je m'attends déjà à un grand combat au moins pendant les ving-cinq premières minutes. Il faudra se resserer, être solidaire".

Clerc : "Le défi qui nous attend sera encore plus grand "

Le plan est déjà dans les têtes. Barcella raconte : "Je suis persuadé que la clé du match sera notre comportement dans les premières minutes. Il ne faudra pas subir leur jeu. Ils devraient tout baser sur le combat. Il faudra faire front, faire corps pour espérer vaincre". Clerc valide : "C'est dans les premières minutes qu'on a gagné ce test à Dunedin. On s'est imposé en défense, sur les ballons au sol, on les a fait subir, on les a contré sur leurs temps forts. Il faudra faire la même chose mais puissance dix. Si on y parvient, on les fera douter. Il faut les mettre sous pression, les empêcher de respirer. Le défi qui nous attend samedi sera encore plus grand".

Mais au moins, ils se préparent pour n'avoir aucun regret. Ce lundi après-midi, les Bleus ont repris le chemin de l'entraînement dans la banlieue de Wellington sur le terrain de Porirua City. Au coeur de la séance, des exercices de passe et des ateliers de réception de chandelles. Preuve que ces Bleus ne s'avançeront pas seulement avec leur défense. Une joie pour Médard : "Me concernant, il faut rectifier prioritairement la réception des chandelles. Ensuite, il faudra être plus performant dans le jeu au pied. Et puis mettre un peu de folie comme les Français savent le faire".

Le trio Lièvremont-Retière-Ntamack devrait disposer de toutes ses atouts. Chouly (hématome talon gauche) a repris et ils n'étaient que deux à manquer à l'appel pour l'entraînement- Médard et Ouedraogo (entorse de la cheville). Les Blacks sont prévenus : la France ne rendra pas les armes. Et puis au-delà de leurs ambitions, les Bleus déçus d'avoir vécu leur tour d'honneur sous les jets de canette de bière du public néo-zélandais à Dunedin, rêvent evidemment d'une deuxième session victorieuse pour enfoncer le clou. Et faire de l'exploit, une normalité. Enfin.

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