Indemnités de formation : Les clubs amateurs veulent plus d'argent !

Par Rugbyrama
  • Jean-claude Mercier - Bernard Laporte - UCRAF
    Jean-claude Mercier - Bernard Laporte - UCRAF
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A la veille de la révolution des Ligues régionales qui va bouleverser le paysage du rugby national, l’Union des Clubs de Rugby Amateurs Français fait entendre sa voix. Son président Jean-Claude Mercier évoque les enjeux pour le rugby amateur.

Rugbyarma : Depuis l’élection de Bernard Laporte à la présidence de la FFR, l’Union des clubs amateurs que vous présidez est très discrète. Pourquoi ?

Jean-Claude Mercier : Nous sommes les représentants des clubs du rugby amateur français et nous avons un poste au comité directeur de la FFR au même titre que Provale ou l’Apare. Nous sommes actifs. Auprès de la CNCDF, nous sommes force de proposition et non d’opposition.

Êtes-vous satisfait des mesures prises ces derniers mois en direction du rugby amateur ?

J.C.M. : Oui, totalement. Nous voulions la simplification administrative, des poules de 12 et régionales. C’est ce que nous avons obtenus. Les autres grandes mesures, c’est le chantier que nous allons attaquer demain, la formation et les indemnités de formation. C’est un travail que nous allons conduire avec la FFR et en collaboration avec les Ligues régionales.

Indemnités de formation, c'est-à-dire…

J.C.M. : Aujourd’hui, les clubs formateurs sont en difficultés économiquement. Un jeune joueur formé dans un club comme le mien, Sarlat, peut au bout de 8 saisons signer à Brive, Agen ou Toulouse. Dans ce cas, nous allons travailler sur un forfait lié au nombre de saisons passées au club, ce qui constituera l’indemnité de formation. Reste un projet encore plus vaste : La labellisation d’un maximum d’écoles de rugby sur trois niveaux, par exemple bronze, argent et or. Les indemnités de formation seraient évaluées en fonction de ces niveaux. Nous souhaitons enfin qu'un club formateur puisse toucher un pourcentage pour un joueur qui va signer à Bordeaux ou Toulouse avant de passer pro deux ou trois saisons. Par exemple, pour un joueur signe un premier contrat pro à 10 000 € mensuel, ce qui fait 120 000 par saison, le club professionnel payera 5 % de cette somme au club formateur pendant la durée du contrat. Oui, les clubs pros doivent C’est une proposition validée par le monde amateur dans sa grande majorité.

Les poules de 12 sont diversement appréciées en Fédérale 1 ou 3. Faut-il différencier les compétitions ?

J.C.M. : Nous avons lancé un questionnaire et 84 % des clubs ont souhaité ce passage à 12. Tout cela fera l’objet d’un bilan. Si les remontées sont majoritairement négatives, rien n’est fermé. Notre volonté est d’aller dans le sens des demandes des clubs.

Comment pouvez-vous lutter contre l’hétérogénéité du championnat qui oppose, par exemple en Fédérale 2, des clubs dont les budgets sont dans un rapport de 1 à 5 ?

J.C.M. : C’est un sujet complexe : On ne peut pas empêcher quelqu’un d’être riche. Mais nous pouvons mettre en place des réglementations pour que ces constructions de clubs ne se réalisent pas sur le dos des autres. Dans notre réflexion de fin de saison, il y aura le nombre de joueurs mutés par feuille de match. Un président qui a de l’argent n’est pas gêné pour avoir quinze mutés. Mais si nous limitons à 5 mutés sur la feuille de match il n’en fera pas signer 15... Nous avons adressé aux 1800 clubs un document, une "bible"de ce que doit être un club, de l’école de rugby jusqu’à l’équipe première d'un point sportif et administratif.

Que dire des nombreuses commotions qui surviennent dans les compétitions amateurs ?

J.C.M. : Il y a une réflexion à mener car on ne peut plus nier la violence dans notre sport que l’on constate à la télévision. Je comprends les réactions des mamans qui accompagnent leurs gamins à l’école de rugby. Il faut lutter contre cette appréhension.

Vous avez obtenu un poste au comité directeur de la FFR avec voix consultative. Qu'en sera-t-il au niveau des ligues ?

J.C.M. : Des hommes et des femmes se sont levés pour obtenir un changement et une simplification de la vie des clubs et il n’y a que cela qui m’intéresse. La politique ne m’intéresse pas. Mais nous avons besoin d’être intégrés au sein des Ligues, ne serait-ce que pour la formation ; c’est là que tout va se passer. Nous ne pouvons pas manquer le virage de la mise en place des ligues avec l’embauche des cadres techniques.

Face à cette révolution quels sont vos espoirs ?

J.C.M. : Il s’agit de mini fédérations qui vont apporter une bouffée d’oxygène aux clubs. Il faut tout rebâtir. C’est un travail de fourmi intéressant et surtout obligatoire. Je n’ai pas de craintes particulières.

Avez-vous réellement le sentiment que l’UCRAF peut peser dans le débat sur l’avenir du rugby amateur ?

J.C.M. : Bien sûr. Je me refuse à travailler si ce n’est pas pour améliorer les choses.

Quels sont vos moyens pour faire entendre votre voix ?

J.C.M. : Nous avons 500 adhérents mais si demain nous sommes 1000, nous pèserons davantage sur le rugby français. Avec la formation et les indemnités de formation, nous travaillons pour eux. Il faut redonner des moyens au rugby amateur.

Vous assumez votre statut de syndicat, n’est-ce pas gênant de ne pas s’inscrire dans une parfaite neutralité ?

J.C.M. : Nous n’avons pas vocation à faire de la politique, mais une équipe (celle de Bernard Laporte) a aidé notre association à faire ce pourquoi elle a été créée. Ce n’est ni mon rôle ni ma nature de critiquer ceux qui, auparavant, ont dirigé la FFR et se sont occupés de rugby en donnant de leur temps et de leur argent. Ils méritent une certaine reconnaissance. Aujourd’hui, il faut prendre en considération ceux qui s’occupent des clubs. Dans quatre ans, un bilan sera fait et les clubs s’exprimeront en fonction du travail qui aura été réalisé.

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