Trop joueur, Toulouse?

Par Rugbyrama
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Toulouse a voulu envoyer du jeu pour gagner à Leicester, malgré les conditions. Mauvaise pioche. Le Stade a subi sa première défaite de la saison. Rien de dramatique, toutefois. Sur le fond, les hommes de Guy Novès sont dans le vrai.

Toulouse a été battu à son propre jeu à Leicester. Ou plutôt battu par sa trop grande envie de jouer. Les circonstances ne s'y prêtaient pas forcément. L'adversaire non plus. Ambitieux mais peu réalistes, les Toulousains ont été punis. Résultat, une courte défaite, pas dramatique, pas scandaleuse, mais un peu rageante. "Vu les conditions, résume Byron Kelleher, ils ont été plus malins que nous. Toulouse aime jouer, mais on a peut-être trop joué. " Le seul essai du Leicester est d'ailleurs venu d'un ballon de relance mal négocié par les Toulousains, qui se sont exposés. Tout un symbole.

Les intentions stadistes étaient donc louables. Elles leur ont d'ailleurs valu un bel hommage d'Aaron Mauger, le centre des All Blacks, qui disputait son tout premier match avec les Tigers. "On savait qu'ils étaient très forts pour envoyer du jeu. On s'était dit qu'il fallait tenir et profiter des opportunités qui se présenteraient. C'est ce qui s'est passé. Cela dit, j'ai vraiment aimé la manière dont Toulouse a abordé ce match malgré les conditions, le fait de rester fidèle à sa volonté de jouer", a confié le Kiwi. Tout cela est bien joli, mais Toulouse aurait préféré quitter l'Angleterre avec une victoire plutôt qu'avec des compliments.

Poitrenaud: "Il y avait la place pour passer"

L'option du jeu a payé 10 minutes, les 10 premières. Le temps que les Tigers, surpris de voir un adversaire aussi coureur sous le déluge, ne s'adaptent. "Vu le temps, j'ai été vraiment surpris qu'ils envoient autant de jeu", avoue Jordan Crane, le troisième ligne anglais. Ensuite, l'étau s'est resserré et les occasions se sont raréfiées. Elles ont pourtant toujours existé, jusqu'au bout. Le problème n'est donc finalement pas tant d'avoir essayé de jouer, en dépit d'un contexte défavorable, que de l'avoir, parfois, mal fait. "Franchement, il y avait la place pour passer, peste Clément Poitrenaud. On a pêché dans la dernière passe. C'est dans ce secteur qu'on doit progresser ."

Dans celui-ci et dans un autre, la touche en l'occurrence. Secteur déficient depuis le début de la saison, l'alignement toulousain a encore perdu quelques ballons précieux, dans des zones dangereuses. Yannick Nyanga admet la récurrence de cette carence, tout en relativisant. "En touche, on n'a pas été si mauvais que ça. On en perd trois sur 18, mais c'est vrai qu'on les a perdues d'affilée. Il faut plus de maîtrise. Quand on en perd une, il faut qu'on se réorganise et qu'on ne bascule pas dans une mauvaise série. Mais on a surtout péché pour finir les coups. Dans des matches comme ça, il ne faut pas gâcher les munitions." On en revient donc toujours à ce fameux manque de réalisme...

La troupe de Guy Novès sait donc ce qu'elle doit encore travailler pour la revanche, dans huit jours, à la maison. Battu pour la première fois de la saison, Toulouse n'a aucune raison de céder à la panique. Les fondations sont solides. Sur un strict plan comptable, le Stade n'a pas effectué une si mauvaise opération en prenant un point de bonus défensif. A mi-parcours, les Haut-Garonnais sont en tête dans la poule 6, avec deux matchs à domicile à venir. "On est toujours premiers et on a encore notre destin entre les mains", rappelle Nyanga. Toulouse a perdu un match, pas sa confiance. Ni son identité.

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