Dusautoir: "Je n’oublierai jamais"

Par Rugbyrama
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Victime d’un gros choc samedi dernier face à Clermont, et après avoir perdu lundi son père, Thierry Dusautoir a tenu sa place samedi face aux London Irish sur le banc. Dans les startings blocs depuis le vendredi, il n’a vu son nom couché sur le papier que

Comment allez-vous ?

Thierry DUSAUTOIR : Bien, très bien même surtout avec la victoire au bout. Maintenant, nous avions décidé de voir au jour le jour avec le staff où j'en étais. Et j'ai donné ma décision vendredi. Je leur ai dit que j'étais prêt à disputer ce match. Je leur ai laissé le choix, ils ont décidé de me faire confiance et cela fait plaisir. Je redoutais que me soit refusé de jouer cette demie. Quand je leur ai dit que j'étais OK, ils m'ont expliqué que ce serait en tant que remplaçant.

Qu'est-ce qui vous a fait le plus douter ?

T. D. : Le KO parce que je devais, malheureusement, m'attendre au décès de mon père. Dès la fin du match face à Clermont, j'avais été rassuré par des examens avec le verdict du neurologue. Il fallait juste que je me sente bien. C'était le cas, même si je n'étais pas à 100%, j'étais bien.

Vous êtes intervenu sur un ballon décisif sur une mêlée à la 63e minute de jeu dans vos 22

T. D. : Oui… Mais je me suis aussi manqué sur un plaquage sur la percée de Geraghty (à la 73e , ndlr). C'est une chose qui m'arrive rarement quand même, surtout quand je les tiens comme ça dans les bras. Voilà j'ai raté un plaquage. Je m'en serais vraiment voulu si nous avions perdu des conséquences de cette faute, mais heureusement, Cédric Heymans interrompt cette action avec ensuite un gros effort collectif. Voilà, ils ont été à mes côtés, comme ils l'ont été pendant cette semaine. De ça, je ne les remercierai jamais assez.

C'était la troisième demi-finale de H Cup pour vous, ce sera la deuxième finale…

T. D. : Avec Biarritz, nous avions joué le Munster à Cardiff. Cela pourrait être la même affiche sauf avec le Stade toulousain. J'espère que la fin sera plus positive. Cela reste quand même un grand souvenir. Maintenant, je ne réalise pas trop encore que nous allons jouer une finale de Coupe d'Europe. Cela va venir dans la semaine je pense.

Et le fait que Toulouse se qualifie pour la cinquième fois en finale européenne, c'est quelque chose que vous réalisez ?

T. D. : C'est exceptionnel de pouvoir défendre les couleurs d'un club comme celui-là. C'est que je disais en venant ici, on sent que nous devons être à la hauteur. Il y a comme qui dirait le poids des traditions et cela ajoute une pression supplémentaire. Nous n'avons encore rien gagné, il faut donc garder les pieds sur terre… Mais vu la poule dont nous avons réussi à sortir, c'est chouette d'être là !

Votre entourage a-t-il compris votre envie de jouer ce match ?

T. D. : Les miens ont bien senti que j'avais besoin de jouer ce match. Par rapport à mon deuil, mais aussi parce que je n'avais pas envie de laisser tomber les copains. Je voulais surtout être performant. A partir du moment où je me suis senti prêt, je voulais en être. Tous mes coéquipiers sont venus me soutenir à l'enterrement de mon père. Il ne devait en manquer que deux ou trois. Ils étaient tous là, cela m'a vraiment touché, mais aussi ma famille. J'ai aussi eu beaucoup de mots de mes coéquipiers du BO... J'espère que cette année nous pourrons gagner quelque chose pour récompenser l'état d'esprit que nous avons ici au Stade toulousain. Je ne l'oublierai jamais ce qu'ils ont fait pour moi cette semaine. Ce que nous avons fait aujourd'hui avec Elissalde sur une jambe, Kelleher sur l'autre, je ne sais pas si beaucoup d'autres équipes l'auraient réussi. Avec en plus Yannick Nyanga qui se trouve des talents d'ailier... Cela donne de nouvelles opportunités pour la suite (rires). C'est une victoire que nous sommes allés chercher au fond des tripes.

Cela a-t-il été facile de suivre le match du bord de touche ?

T. D. : Non, parce que nous n'avons pas réussi à tuer le match malgré de bonnes occasions.

Votre entraîneur a dit que Toulouse allait maintenant devoir lâcher le Top 14 ?

T. D. : Lâcher le Top 14? Nous sommes numéro 2, nous allons essayer de consolider cette place. Priorité sera faite à la Coupe d'Europe dont la finale est dans un mois. Après, il va falloir faire le dos rond en espérant entrer des joueurs. Je fais confiance au staff pour gérer au mieux les matchs à venir et les doublons. Je pense quand même qu'il faut renforcer cette deuxième place et nous voyons là encore que les points pris en début de saison valent chers.

Avez-vous revu les images du match contre Clermont ?

T. D. : Quand je suis sonné ? Oui, j'ai été surpris que l'arbitre n'arrête pas la rencontre. Ensuite, j'ai aussi été très étonné de ma grande envie de retourner au jeu alors que je suis complètement sonné et que je ne me rappelle pas du tout de la scène. Pour dire, même le subconscient avait envie d'y retourner !

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