Elissalde : "Un exploit"

Par Rugbyrama
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L’ouvreur toulousain Jean-Baptiste Elissalde, avec son verbe habituel, revient sur cette semaine particulière et la qualification pour sa quatrième finale européenne. Mais aussi sur la seconde jeunesse de Fabien Pelous.

Vous voilà qualifié pour la finale de Coupe d"Europe au terme d"un match pour lequel il faudra employer quelques superlatifs, non ?

Jean-Baptiste ELISSALDE : Je n'ai pas l'habitude d'utiliser des superlatifs. Mais là, avec une équipe remodelée, six remplaçants avants sur la feuille de match, Nyanga qui joue à l'aile et une belle équipe des London Irish, nous avons réussi à trouver les ressources pour nous accrocher en défense pour combler les brèches, pour faire front, tisser un lien et ne pas céder sur les 20 dernières minutes. Après les moments difficiles de la semaine passée, oui, c'est un match réussi.

Ce sera quand même votre quatrième finale ?

J.-B.E. : J'en suis très heureux. Cela m'emplit d'un immense bonheur. Il y a souvent plus important que le rugby. Nous l'avons vu encore cette semaine avec Thierry et dans une autre mesure avec Vincent... ça tisse des liens très forts entre nous dans les vestiaires. Aujourd'hui, nous n'avions pas envie de lâcher. Peut-être qu'il y a quelques mois ou peut-être quelques années, nous n'aurions pas gagné. On l'emporte ce coup-ci. Je suis très fier de mes coéquipiers, très fier vraiment. On accroche la cinquième finale européenne du club, c'est extraordinaire. Je n'en reviens pas, toujours pas, peut-être parce que je sais d'où je viens. Les finales gagnées ou perdues comme celle ici contre les Wasps. C'est un exploit. C'est merveilleux.

Y avait-il une émotion particulière après la dure semaine que viennent de passer les Toulousains ?

J.-B. E. : On a souffert avec nos amis. Mais qu'est-ce qu'une entorse du genou par rapport à la perte d'un parent ? Rien du tout. Mais Vincent a souffert, nous avons été avec lui. Thierry a souffert, et nous avons aussi été là aussi. Et ils nous l'ont rendu, Vincent par ses messages d'encouragements, Thierry par sa présence ici et son entrée en jeu. Ce sont des échanges dans la vie d'un groupe. Je ne sais pas si cela existe ailleurs, mais à Toulouse, oui. Par respect pour tous, il n'y a pas eu trop d'émotionnel. Nous avons gagné pour eux, pour nous, mais aussi et surtout pour ceux qui sont venus ici nous soutenir.

La conquête était annoncée comme l'un des secteurs clés des London Irish. Toulouse a plutôt bien répondu ?

J.-B. E. : Nous avons réussi à leur prendre quelques lancers, eux aussi. Je pense qu'en conquête nous avons fait plus que jeu égal avec eux... En fait, il faut arrêter d'aller chercher toujours mieux ailleurs ! Toulouse a une bonne conquête, peut mieux faire en mêlée. Toulouse peut encore faire mieux aussi dans la gestion de match... C'est peut-être ce qui nous fera gagner une finale et espérer aller en jouer une autre en championnat... Mais, là ça commence à franchement tirer dans les jambes. Je ne sais pas comment ni avec quel effectif on va finir la saison, mais j'espère qu'il n'y aura pas d'autres blessés graves.

De vous enlever la pression d'une des deux compétitions va-t-il vous faire du bien ?

J.-B. E. : Malheureusement ou heureusement, nous sommes bien sur les deux tableaux. Je crois que notre avance en Top 14 va nous permettre de tenir quelques semaines. Mais malheureusement, on ne pourra pas aligner des équipes types partout. Que nous, joueurs, serons très heureux de jouer partout, mais que la priorité est en effet à la préparation de la finale qui se déroulera dans un mois face à ce qui se fera de mieux en Europe. Je le disais il y a six mois, pour peu que nous ayons deux, trois blessés, et ce sera plus dur. C'est ce qui se passe. Nous allons faire courir Finau Maka au centre, Yannick Nyanga à l'aile et nous continuerons à nous accrocher.

Vous êtes touché au genou droit, qu'en est-il ?

J.-B. E. : Je crois que je me suis pincé le ménisque du genou droit. Ce n'est pas très agréable. A certains moments, c'était douloureux. Mais avec la victoire, ça se soigne beaucoup mieux. J'aurais eu envie de jouer cette demi-finale en ayant beaucoup plus mal. Maintenant, heureusement que la finale n'est pas dans huit jours, je n'aurais pas pu faire ça deux fois de suite. Nous allons profiter des deux jours de repos

Fabien Pelous a déclaré envisager une reconversion ouvreur ou centre vu le nombre de blessés. Un nouveau concurrent ?

J.-B. E. : Fabien... Fabien nous fait une saison comme il n'en avait pas eu depuis longtemps. Je lui disais tout à l'heure qu'il retrouve une seconde jeunesse ou la continuité de ce qu'il a fait avant. Bon, on peut regretter qu'il ait oublié ses collègues et fait deux mauvais choix sur ses deux percées, mais ce sont des réflexes que des deuxième ligne n'ont pas aussi bien que des centres. Mais le retrouver là à ce niveau, ça fait plaisir. J'aimerais bien avoir ce niveau-là dans trois ou quatre ans.

Vous n'étiez pas en demi de mêlée, mais le pack va bien ?

J.-B. E. : Bien ! Ils vont bien mes gros ! Ils me manquent d'ailleurs, surtout quand je dois plaquer 42 fois dans le match (rires). Sérieusement, ce qu'ils ont réalisé face à ce qui se fait de mieux en touche révèle leur intelligence. Ça prouve qu'ils sont sur la bonne voie et que nous pourrons parler du Stade toulousain aussi pour son pack et pas que ses trois-quarts...

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