Question espionnage, les All Blacks sont-ils paranos ?
RUGBY CHAMPIONSHIP - Avant d'affronter l'Australie samedi à Sydney, les All Blacks ont découvert un micro dans leur hôtel. Un phénomène d'espionnage qui ne serait pas une première. Mais certains estiment que les Néo-Zélandais sont "paranos". Vrai ou faux ?
Parano les All Blacks ? Coutumiers des accusations d'espionnage envers leurs adversaires, sans véritables preuves, les Néo-Zélandais ont cette fois-ci découvert un micro dans la salle de réunion de leur hôtel à Sydney, avant leur premier match du Rugby Championship contre l'Australie samedi. L'espionnage, c'est une sorte d'obsession chez les double champions du monde en titre, qui gardent bien cachés leurs secrets de fabrication. Et ce n'est pas la découverte d'un appareil d'écoute dans leur hôtel lundi dernier qui va les faire changer d'avis.
Déjà lors de la Coupe du Monde 2015, les Néo-Zélandais avaient fait part de leurs soupçons d'être espionnés, sans jamais réussir à le prouver. Cela ne les avait pas empêché de gagner la compétition en finale contre l'Australie (34-17). Samedi, les All Blacks ont à nouveau gagné, et même écrasé les Australiens (42-8). Mais après le match, certaines questions tournaient forcément autour des soupçons de mise sur écoute.
Steve Hansen, le sélectionneur néo-zélandais qui est aussi un ancien policier, a admis que lui et son staff vérifiaient régulièrement leurs chambres d'hôtel à la recherche de micros. Il n'en a pas fallu plus aux journalistes australiens pour accuser leurs meilleurs ennemis de paranoïa. C'est intéressant que vous utilisiez le mot de paranoïa, a grincé l'entraîneur adjoint de Hansen, Ian Foster, vous pouvez dégager ce mot en touche. Toutes les équipes protègent la manière dont elles abordent les choses. C'est quelque chose que nous faisons de temps en temps pour des raisons évidentes, a-t-il ensuite justifié. En Australie, la prétendue paranoïa néo-zélandaise fait grincer des dents, mais aussi sourire, car elle ne date pas d'hier.
"La paranoïa peut être soignée"
En 2006, déjà, les Wallabies avaient été accusés d'espionnage par les All Blacks avant de les recevoir à Brisbane. Ils avaient répondu ironiquement en arrivant pour la présentation des équipes vêtus d'une tenue de camouflage. L'un des entraîneurs, Scott Johnson, avait lui opté pour un tee-shirt provocateur avec inscrit au dos "La paranoïa peut être soignée" et devant, "puis-je m'asseoir ici". Les All Blacks avaient à l'époque fait appel à des agents de sécurité pour surveiller le lycée où ils s'entraînaient, de peur d'être observés.
Un an plus tôt, même scénario: le XV néo-zélandais, en tournée en Europe, affronte l'Angleterre à Londres, et accuse son adversaire d'user de méthodes de renseignement peu recommandables. Des allégations réfutées par Andy Robinson, le sélectionneur du XV de la Rose de l'époque. A chaque fois, aucune preuve n'est venue étayer les accusations néo-zélandaises. Et à chaque fois, les Blacks l'ont emporté, 13-9 contre l'Australie et 23-19 contre l'Angleterre.
Cette fois-ci, malgré la découverte d'un micro, les Blacks se sont bien gardés d'accuser qui que ce soit. La Fédération australienne (ARU) ainsi que le sélectionneur wallaby Michael Cheika ont nié toute responsabilité. Les Néo-Nélandais ont même été critiqués pour avoir attendu cinq jours avant d'avertir la police, mise au courant seulement samedi, jour du match, alors que le micro avait été découvert lundi. Ils ont justifié ce retard par l'absence du président de leur Fédération, présent à Rio pour les Jeux, qu'ils voulaient prévenir avant d'en référer aux autorités.
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