Décès d'Albert Ferrasse : Les réactions

Par Rugbyrama
  • albert ferrasse bernard lapasset 2007
    albert ferrasse bernard lapasset 2007
Publié le Mis à jour
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Le décès de l'ancien président de la FFR (de 1968 à 1991), Albert Ferrasse, qui s'est éteint ce jeudi soir à Agen à l'âge de 93 ans, a suscité de nombreuses réactions dans l'univers du rugby ce vendredi, notamment de la part de ceux qui l'ont côtoyé à la Fédération. Voici un aperçu de ces hommages.

Bernard Lapasset (ancien président de la FFR et actuel président de l'International Rugby Boad) :

"Pour nous c'est un monument qui disparaît, une figure qui a marqué 30 ans de l'histoire du rugby français et international, à la fois par son charisme, sa puissance personnelle, sa faconde et la façon dont il a su conduire et moderniser cette Fédération et faire du rugby un sport national. Et personne n'a oublié qu'Albert a été à l'origine de la Coupe du monde 1987. Il était président de l'IRB à ce moment-là et c'est à ce titre qu'il a remis la Coupe aux vainqueurs néo-zélandais à Auckland. Au niveau international il a laissé une image extraordinaire. Partout où je vais dans le monde on me parle d'Albert Ferrasse, ce personnage qui ne parlait pas anglais, qui arrivait avec son cigare et son verre de whisky. Je l'ai connu à 18 ans quand j'étais joueur à Agen. C'est lui qui m'a donné le goût d'être dirigeant fédéral. Il avait cette passion pour conduire, pour manager, pour réformer, c'était un meneur. Il était quelques fois aussi agressif, il avait un caractère tranché. Les quatre dernières années il ne venait plus. Communiquer avec lui était devenu très difficile. Ce que je retiens de lui ce sont ces moments fabuleux quand l'équipe de France avait connu de beaux succès. Au +pot du président+ après le match il était alors souriant, détendu, avec le regard malicieux de celui qui a joué un bon coup aux Anglais... C'était un personnage hors du commun, un très très grand président."

René Bouscatel (président du Stade toulousain) :

"C'est une figure emblématique de notre sport. Un grand joueur, un grand dirigeant et aussi un grand arbitre, il ne faut pas l'oublier. Il a beaucoup apporté au rugby tant dans son organisation que dans son esprit. Je me souviens notamment de tout le poids et la passion qu'il avait mis à l'époque pour permettre d'avoir une relation "normale" avec l'Afrique du Sud en imposant la présence d'un joueur noir en équipe de France (Roger Bourgarel, ndlr) contre les Springboks lors de la Tournée de 1971. Il a démontré par toutes ces actions les valeurs du rugby qu'il personnifiait. C'est un triste jour pour le rugby français".

Marcel Martin (ancien dirigeant de la FFR, ancien président de Biarritz directeur des Coupes du monde de 1991 à 2003, actuel président de l'Union des clubs professionnels de rugby) :

"On peut souligner le fait qu'après avoir été un président sans partage pendant 24 ans, à partir du moment où il a passé les rênes à quelqu'un d'autre (Bernard Lapasset, NDLR), il n'a plus interféré dans les affaires du rugby français. C'est aussi le mérite d'un grand dirigeant de savoir passer le relais à quelqu'un d'autre qui l'a d'ailleurs bien tenu puisqu'il est devenu président de l'IRB et que le rugby français a continué de progresser. (...) J'ai la chance d'avoir vécu deux époques, l'époque d'Albert Ferrasse qui était l'époque de l'amateurisme, un amateurisme un peu marron, tout le monde le sait, et ensuite la Coupe du monde et l'arrivée du professionnalisme."

Pierre Camou, président de la FFR :

"C'est un pan de l'histoire de la FFR qui s'en va. Même si c'est la vie, même s'il y a l'âge, même si on s'y attendait car on savait qu'il n'était pas bien ces derniers temps et que l'issue serait fatale, c'est un coup de massue. C'est le patron du rugby français, quelqu'un qui lui a donné plus qu'une image. Il a montré la voie à des moments charnière de l'histoire. Que (son décès intervienne) cette année, alors que l'équipe de France prépare sa Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, alors que c'est Albert Ferrasse qui a fait la première Coupe du monde de l'histoire en 1987 en Nouvelle-Zélande, vous comprendrez que cela rajoute encore à la tristesse. C'est à Albert que l'on doit que la France ait été écoutée. (...) Ca me rappelle les débuts de mon implication dans le rugby fédéral. Mes débuts qui étaient contre Albert Ferrasse parce qu'on ne se connaissait pas, qu'on avait le même tempérament. C'est à partir de là que s'est nouée une amitié comme elles existent dans le rugby."

Jo Maso (ancien international, manager du XV de France depuis 1995) :

"C'est le président qui nous a fait entrer dans le rugby mondial, qui nous a donné la capacité d'exister. Il a su, par son tempérament et son caractère affirmé, tenir tête notamment aux Anglais et aux gens de l'hemisphère Sud qui régnaient alors en maîtres sur le rugby mondial. Il a imposé la griffe française par sa capacité à échanger mais aussi à passer outre certaines décisions. Je me souviens quand nous étions partis avec l'équipe de France en Afrique du Sud (pendant l'Apartheid, NDLR) en 1971 malgré les consignes de l'International Board. Il a régné sur le rugby français pendant 23 ans, il lui a, le premier, donné une organisation, fait augmenter les budgets. Ca a été un grand président. Je le dis d'autant plus que, parfois, j'étais en bisbille avec lui par rapport aux sélections en équipe de France quand j'étais joueur, mais après j'ai appris à mieux le connaître quand j'ai intégré le bureau fédéral de la FFR en 1991. Sous une poigne de fer, c'est un grand coeur qui sommeillait. Il a beaucoup aidé les associations, créant notamment l'association pour les grands blessés de France. Nous sommes tristes qu'un grand bonhomme, un homme de coeur, nous quitte."

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