Raynaud : "Il fallait un vieux comme moi"

Par Rugbyrama
  • Marc RAYNAUD - septembre 2009 - Montauban
    Marc RAYNAUD - septembre 2009 - Montauban
Publié le Mis à jour
Partager :

A 37 ans, Marc Raynaud va rechausser les crampons. Un an après avoir arrêté sa carrière pour devenir entraîneur du MTG XV – qu'il a maintenu sportivement en Top 14 -, l'ancien troisième ligne et capitaine du club a décidé de rejouer pour l'aider à figurer au mieux en Fédérale 1 la saison prochaine.

Pourquoi avoir décidé de rejouer ?

Marc RAYNAUD : La raison est simple. Il y a deux ans, nous jouions les champions d'Europe et aujourd'hui, nous sommes tombés tellement bas, que tout le monde est parti. Alors je n'ai pas voulu lâcher le club. Je voulais lui rendre tout ce qu'il m'a donné depuis cinq ans.

Est-ce une décision à laquelle vous réfléchissez depuis longtemps ?

M.R. : Non, pas du tout. C'est en lisant les journaux et voyant tout le monde partir que je me suis dit que j'allais reprendre une licence. J'espère qu'au final, ils n'auront pas besoin de moi mais si je peux rendre service, ce sera avec grand plaisir.

Concrètement, comment envisagez-vous les choses ?

M.R. : Je ne sais pas encore, il faut voir cela avec Sébastien (Calvet, l'entraîneur, ndlr). Bien sûr, je m'entraînerai avec les autres et puis on verra ce qui se passera. Il faudra d'abord que je me remette au niveau physiquement. Ça ne va pas être facile après un an d'arrêt...

Serez-vous encore entraîneur ?

M.R. : Pas du tout, ce sera Sébastien l'entraîneur.

Que souhaitez-vous apporter à l'équipe en redevenant joueur ?

M.R. : Mon expérience avant tout. J'ai joué dix-sept ans au plus haut niveau et je veux amener un plus aux jeunes qui n'ont pas l'habitude. Je veux aussi apporter quelque chose aux nombreux supporters qui suivent Montauban et qui n'ont pas oublié nos quatre années en Top 14. Si tous les joueurs d'expérience s'en vont, ce sera encore plus laborieux alors je crois qu'il fallait qu'un vieux comme moi remette les crampons pour amener un peu d'assurance aux autres joueurs avant cette plongée dans l'inconnue.

Vous sortez d'une saison difficile, au terme de laquelle vous aviez réussi à maintenir le club sportivement. Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ?

M.R. : Ce qui est râlant, c'est que, sportivement, nous avions rempli notre contrat mais que, financièrement, des catastrophes ont été créées. Du coup, on peut comprendre que les joueurs aient décidé de partir parce qu'ils n'avaient plus confiance... Malheureusement, certains n'ont plus confiance non plus en l'équipe de dirigeants actuelle. C'est pour ça qu'il y a eu ce nombre incroyable de départs récemment. Nous allons essayer de rattraper tout ça et ça passera par le maintien en Fédérale 1 tout d'abord. Le groupe est tout nouveau désormais et, pour Sébastien, ce sera plus dur.

Ce doit être dur pour vous de voir le club dans cette situation...

M.R. : C'est très dur en effet parce que je suis un compétiteur et que je n'imaginais pas que le club puisse connaître une telle faillite. Sportivement, nous étions lancés à fond et nous ne regardions pas trop les finances. Des choses ont été cachées et nous aurions pu trouver des solutions si nous avions été tenus au courant. Mais nous avons appris ce qui se passait deux mois avant la fin. C'est terrible parce que moralement, les joueurs et le staff ont tout donné et n'ont jamais triché. Il y a un gros sentiment d'injustice. On s'est senti vraiment trahi. Mais quand je vois le dernier match de Top 14, remporté contre Bayonne, je me dis qu'il y a vraiment quelque chose de particulier dans ce club. Alors, il repartira, j'en suis sûr.

Quel sera l'objectif de l'USM l'an prochain ?

M.R. : La Fédérale 1 est un championnat difficile et il faut prendre garde à ne pas brûler les étapes. Si nous avons des ambitions de remontée et que nous les affichons partout, tout le monde nous attendra. Les choses seront alors encore plus difficiles. Il faut que Sébastien travaille avec son groupe, le mette en place. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs, de jeunes et il faut que ça prenne. Si l'équipe doit remonter dans le rugby professionnel l'an prochain, ce sera encore mieux, mais il faut avant tout garder les pieds sur terre.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?