Lomu pose ses valises à Marseille

Marseille n'avait pas connu pareil émoi depuis 1993 et le titre de champion d'Europe de l'"Ohème". On n'exagère à peine, du marseillais dans le texte, mais pour le rugby provençal, il y aura assurément un avant et un après Jonah Lomu. La légende all black, "seule véritable star du rugby moderne" pour son nouveau président, Claude Atcher, responsable de sa venue dans la cité phocéenne, débarque pour deux saisons, avec une option d'un an supplémentaire au Marseille-Vitrolles Rugby. Lomu jouera l'an prochain en Fédérale 1. Il était présenté vendredi à la presse et aux dirigeants de son nouveau club.

Hôtel de luxe, vue imprenable sur le Vieux-Port, une quarantaine de journalistes présents, grandes pompes. La conférence de presse n'avait rien à envier à celles organisées non loin de là, à une centaine de kilomètres tout au plus, à Toulon exactement par Mourad Boudjellal, le président du RCT, passé maître de cet exercice. Et désormais "tout le monde sait qu'il existe un club de rugby à Marseille", se réjouissait Alain Hyardet, le nouvel entraîneur du club qui compte bien se servir du formidable coup de projecteur "Lomu". L'ancien technicien de Montpellier ne réalisait pas encore tout à fait qu'il allait coacher la légende du rugby : "Pour entraîner Lomu, s'amusait-il, il fallait que j'entraîne les All Blacks ou une province néo-zélandaise ou encore Marseille. J'ai préféré Marseille." Hyardet aura la double mission de faire monter le club en Pro D2 et de faire rejouer la star au rugby, parce que Lomu n'a plus foulé les terrains depuis 2006.

Lomu : "Heureux de relever ce challenge"

C'est bien un coup de poker que tentent les dirigeants marseillais en engageant Lomu. Personne ne connaît aujourd'hui l'état de forme du surpuissant ailier. Ce que l'on peut d'ores et déjà mesurer, c'est l'envie qui l'anime de retoucher un ballon. Lomu travaille d'arrache pied pour arriver affûté début novembre lorsqu'il s'installera à Marseille. Les trente deux heures d'avion qu'il venait d'engloutir depuis la Nouvelle-Zélande n'avaient pas entamé son programme de remise en forme. A peine un pied posé en Provence, il s'astreignait une séance de musculation de trois quarts d'heure.

A Marseille, Lomu est venu brandir sa volonté de revenir au plus haut niveau après la transplantation rénale qu'il a subie en 2004. C'est à Marseille et nulle part ailleurs que le come back doit s'opérer : "Je suis vraiment heureux d'être dans cette belle ville, de relever ce challenge, celui de faire grandir cette équipe. Je compte apporter mon savoir et mon expérience aux joueurs pour que cette équipe réussisse. Il reste quelques détails à régler et j'espère être chez moi à Marseille pour les prochaines années." Avec lui, Marseille espère atteindre les sommets du rugby hexagonale au plus vite.