Coupes d'Europe: la coquille se remplit doucement

Par Rugbyrama
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Nées dans la douleur et sur le tard, les coupes d'Europe de rugby nouvelles formules doivent se bâtir en accéléré car, à moins de deux mois des premiers matches, plusieurs chantiers importants restent ouverts.

Peut-être faudra-t-il attendre un peu pour que les poules européennes pondent leurs oeufs d'or. Avec un format plus resserré (20 clubs au lieu de 24), une gouvernance renforçant l'autonomie commerciale des clubs, une répartition financière revue et un système de qualification modifié, les compétitions continentales seront nettement plus séduisantes, avait-on promis du côté des clubs anglais et français. Mais aussi beaucoup plus lucratives: 75-80 millions d'euros de chiffre d'affaires par saison pour la nouvelle société organisatrice, l'EPCR, contre une cinquantaine pour l'ancienne, l'ERC, aux commandes depuis 1995.

Qui pour diriger l'EPCR

Après 18 mois de bras de fer et rebondissements, un accord a donc été trouvé début avril. Quatre mois se sont écoulés depuis et plane un léger sentiment d'urgence. Sur le plan sportif, le gros oeuvre a été accompli en vue de la saison 2014-2015: les poules sont formées, le calendrier des oppositions dévoilé. Les finales ont été confiées à Londres, aux dépens de Milan, retenu initialement par l'ERC, infligeant au passage un camouflet symbolique à la Fédération italienne qui s'était félicitée d'accueillir pour la première fois l'événement.

Pour le reste, les fondations sont loin d'être terminées. "Ça va se faire sur un ou deux ans, le temps de mettre tout en place", admet-on de source interne. Certes, les instances dirigeantes (comité directeur et comité exécutif) sont constituées, avec quatre hommes forts en matière commerciale: Bruce Craig (Ligue anglaise), René Fontes (Ligue française), Paul McNaughton (Ligue celtique) et le Français Jacques Pineau, directeur général du comité exécutif. Mais manque un président à l'EPCR, dont la désignation n'interviendra pas avant "un mois, six semaines maximum", selon une source proche du dossier. L'hypothèse Brian O'Driscoll, centre emblématique de l'Irlande tout juste retraité, paraît purement fantaisiste alors que de sources concordantes, un profil d'opérationnel avec des compétences pointues est recherché. Un cabinet de recrutement a chassé une vingtaine de candidats et "trois-quatre noms" sont étudiés par un comité de nomination. "Ce sera probablement un Britannique", avance une source proche du dossier, arguant que la mandature du Français Jean-Pierre Lux, réputé très proche des Celtes, avait cristallisé les rancoeurs au temps de l'ERC. En attendant et assez ironiquement, les 17 employés de la défunte ERC, basés à Dublin, continuent à faire tourner la machine au quotidien, sans savoir quand ils déménageront à Neuchâtel en Suisse, siège de l'EPCR.

Qui pour diffuser les rencontres ?

Au rayon des partenariats, c'est le flou. Le brasseur Heineken, partenaire titre de la précédente Coupe d'Europe, a rempilé mais d'autres sponsors sont attendus. De sources concordantes, "il y a eu déjà quelques signatures", dont "deux-trois nouvelles entreprises". Mais rien d'officiel. Les droits télévisuels des compétitions sont partiellement vendus. En Angleterre par exemple, BT et Sky codiffusent pour un montant total de 28 millions d'euros annuels environ, contre 17 millions auparavant. Mais en France, où les télévisions déboursaient jusque-là 14 millions d'euros par saison, c'est le suspense. L'EPCR a fixé un prix de réserve de 27 millions d'euros, non atteint.

Un bras de fer semble engagé avec France Télévisions, peu enclin à mettre la main à la poche mais qui a largement contribué à la popularité des tournois en fournissant une exposition gratuite et en clair. "Si France Télévisions ne jouait pas le jeu, tout pourrait passer sur des chaînes payantes", assure pourtant une source proche du dossier. La question principale tourne autour de l'intérêt présumé de beIn Sports, qui mène en parallèle une guerre juridique sur les droits du Top 14, dont elle vient de remporter une bataille et qui conditionne sans doute le chapitre européen. Difficile en tous cas d'imaginer qu'après tant d'efforts pour les rénover, les compétitions européennes n'aient aucune vitrine médiatique en France, son marché potentiellement le plus porteur.

Les Toulonnais soulèvent le trophée de la H Cup - 24 mai 2014
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