Roberts: "Une finale contre les Ospreys"

Comment avez-vous vécu cette rencontre chez les Ospreys, qui a laissé beaucoup de frustration au sein du groupe ?

Jamie ROBERTS: J'ai vu une très bonne première période. Nous avons joué avec intensité et fluidité mais nous avons perdu cela après la pause. On menait 16-6 à la mi-temps et peut-être que nous avons pensé que c'était gagné. Contre les Ospreys, c'est important de jouer pendant 80 minutes et ce n'est pas ce que nous avons fait. Leur charnière, que je connais bien, a aussi parfaitement alterné et ils ont réussi à marquer un bel essai à la fin. Toute l'équipe est déçue par ce match nul.

Ce problème de constance sur tout un match est souvent un reproche fait au rugby français dans son ensemble…

J.R.: La Champions Cup est ce qu'il se fait de mieux en Europe. Là, comme dans le rugby international, il est très important de pouvoir maintenir un haut niveau pendant 80 minutes. Il n'y a qu'à voir les meilleurs : la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Australie... ils peuvent tous jouer avec intensité durant toute une rencontre. On a été mauvais en défense durant les dix dernières minutes contre les Ospreys et il faut absolument corriger ça ce samedi.

Depuis que je suis professionnel, la coupe d'Europe a toujours été une vitrine pour la sélection

Le Racing doit gagner ce match sous peine de se retrouver dans une situation très inconfortable…

J.R.: C'est clair que si nous perdons, ce sera très compliqué pour nous pour la suite. On aurait dû gagner à Swansea et là, on devra jouer une finale. Surtout que Northampton vise les cinq points face à Trévise. Les Ospreys vont y croire, c'est le cas à chaque à chaque fois avec eux mais ça le sera encore un peu plus avec ce qui s'est passé à Swansea. Pour ma part, ce sera une rencontre très spéciale car je connais beaucoup de joueurs en face et j'aurai à cœur d'élever mon niveau de jeu.

Cette tournée d'automne vous a t-elle fait du bien sur le plan personnel ?

J.R.: Je pense que oui. J'ai joué quatre fois 80 minutes, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai été mis au repos samedi dernier. Quand je joue pour mon pays, c'est un peu plus facile pour moi car je peux parler en anglais, même si j'ai bien progressé en français (toute l'interview était en français, ndlr). Et puis évoluer devant 70 000 personnes au Millenium Stadium, c'est toujours quelque chose de spécial pour moi. On a rencontré les meilleures équipes du monde et on a toujours à cœur de briller. La victoire contre l'Afrique du Sud a d'ailleurs donné confiance aux internationaux qui ont joué contre nous. J'avais tout de même hâte de rentrer et je suis excité à l'idée de jouer ce match contre les Ospreys.

Je serai Racingman à la Coupe du monde et durant toute la saison après cette compétition

Est-ce le fait que votre sélectionneur, Warren Gatland, regarde ce match avec attention qui vous galvanise ?

J.R.: Oui, bien sûr. Depuis que je suis professionnel, la Coupe d'Europe a toujours été une vitrine pour la sélection. Être bon dans cette compétition vous donne le droit d'être appelé. Quand je jouais à Cardiff, c'était déjà comme ça. Ce sont des matchs décisifs pour nous. On peut le voir avec Mike Phillips et Rhys Webb. Les deux veulent gagner leur place de titulaire et se livre un duel. C'est vraiment ça le rugby !

Vous avez connu des moments délicats avec le Racing. Ces périodes de doute sont-elles aujourd'hui derrière vous ?

J.R.: Je me sens bien au Racing. Il y a eu beaucoup de rumeurs dans la presse sur ma situation il y a quelques semaines de cela. C'est difficile à vivre quand vous êtes bien quelque part et je ne sais pas pourquoi on a écrit ces choses sur moi. Je veux prendre du plaisir ici et partager des moments avec mes amis. Lors de la tournée avec le pays de Galles, j'étais impatient de rentrer à Paris dès la deuxième semaine. Je suis ici pour gagner le Top 14 et la Coupe d'Europe avec le Racing. Il y a un très bon effectif ici et quand tout le monde joue dans le même sens, nous sommes une équipe très dangereuse. Je serai Racingman à la Coupe du monde et durant toute la saison après cette compétition. Après, je ne sais pas, mais je peux dire qu'à l'heure actuelle, je suis à 100 % concentré sur le Racing.