Enfin une fin heureuse pour Bordeaux-Bègles

Quand on suit l'UBB, il ne faut pas être cardiaque. Au fond du seau il y a une semaine à Toulouse après cette pénalité manquée on ne sait comment par Lionel Beauxis sur le gong d'Ernest-Wallon, Pierre Bernard a attendu cette fois la sirène du Sixways Stadium de Worcester pour ajuster ce drop libérateur et envoyer les siens au 7e ciel. On est allé le chercher au bout du bout du fond de l'Angleterre à la dernière minute. On a ce que l'on mérite, a estimé l'entraîneur des avants, Régis Sonnes, passé par tous les sentiments ce dimanche dans les Midlands.

Marti: "C'est une nouvelle étape pour le club"

Oui, j'ai ressassé toute la saison lors de la séance de "pick and go" (de Gloucester en fin de match), confiait le technicien, jusqu'à ce ballon volé par le pilier Jefferson Poirot à vingt secondes du terme pour la penaltouche de l'espoir, le maul puis le drop de la délivrance quarante secondes plus tard. Une victoire avec les tripes en somme, de celle qui marque un club, qui le propulse un peu plus haut, vers cette Coupe d'Europe autour de laquelle Bordeaux tourne depuis deux saisons. C'est une nouvelle étape pour le club, a reconnu le président Laurent Marti. Il y a eu la montée, le maintien et maintenant la Champions Cup, cela nous fait prendre considérablement notre envol et chasser les frustrations de la fin de saison dernière et les fins de matches loupées cette année.

On a vécu une saison très animée, avec des hauts, des moments fantastiques, mais aussi des moments beaucoup plus difficiles, confirme le manager Raphaël Ibanez. On a encore beaucoup à apprendre avec ces joueurs, cette équipe, mais au moins, on termine cette saison avec une sacrée récompense. Cette qualification pour la grande Coupe d'Europe, obtenue certes, diront certains, par la petite porte, récompense surtout la force de caractère d'un groupe qui a cru jusqu'au bout en son destin, malgré tous les vents contraires qui ont balayé son parcours.

Cela nous fait prendre considérablement notre envol et chasser les frustrations (...)

On bascule sur un truc magique, confie l'entraîneur des lignes arrières Vincent Etcheto. Venir gagner à Gloucester, c'est exceptionnel même si ce n'est pas l'équipe phare du championnat anglais. On l'a fait avec une équipe fatiguée, des forfaits de dernière minute. Cela prouve qu'il y a une âme dans cette équipe. On a parlé toute l'année de problèmes de leadership, de conclure les matches importants. Là, on l'a conclu. Avant d'enchaîner, plus énigmatique. La Coupe d'Europe, je l'avais fait en tant que joueur avec le CABBG, j'espère que je la ferai en tant qu'entraîneur avec l'UBB.

Avec quel staff ?

L'avenir dira en effet de quelles armes, joueurs - deux nouvelles recrues étaient prévues en cas de qualification - et staff disposera ce club si particulier, né il y a neuf ans d'une fusion réussie entre le Stade bordelais et le CABBG, et en train d'atteindre son deuxième sommet après la montée de Pro D2 en 2011. Cette aventure se fera-t-elle avec Etcheto, son maître à penser historique, à qui il reste un an de contrat, mais un peu moins dans les papiers présidentiels ces derniers mois ? On a dit qu'on ferait notre bilan après la fin de la saison mais on a envie de savourer la qualification, bottait en touche Marti. Affaire à suivre.