La Challenge Cup, bonne ou mauvaise chose pour l'UBB ? 

  • Sébastien Taofifenua, pilier gauche de Bordeaux-Bègles - octobre 2014
    Sébastien Taofifenua, pilier gauche de Bordeaux-Bègles - octobre 2014
  • Felix Le Bourhis, centre de Bordeaux-Bègles
    Felix Le Bourhis, centre de Bordeaux-Bègles
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Sur un nuage en Top 14, la dynamique de l'UBB peut-elle être remise en cause lors des deux prochaines semaines de Challenge Cup, véritable nid à risques et à réflexions ? 

Quand vient l'heure des Coupes d'Europe, il n'est pas rare d'entendre joueurs et staffs parler de "laboratoire" pour qualifier la petite compétition continentale, moins médiatique que sa grande sœur, moins prenante, moins disputée par les clubs français notamment qui en profitent souvent pour donner du temps de jeu aux "oubliés" du début de saison. Malgré ces deux récents cartons infligés à Clermont (51-21) et Castres (59-7), Bordeaux-Bègles ne devrait pas déroger à cette règle tacite. Car au delà du fait que la Challenge Cup "nous permet de relancer des joueurs physiquement et dans l'intensité", selon Régis Sonnes, l'entraîneur des avants, "de régénérer les organismes qui ont besoin de l'être, c'est naturel qu'il y ait une décompression" selon le centre Félix Le Bourhis, l'objectif des Girondins est ailleurs. "Cela nous permet aussi de travailler la précision de nos lancements et de mettre en place de nouvelles stratégies de jeu, de nouveaux mouvements offensifs. Dans le sport de haut niveau, si on ne cherche pas à évoluer, si on stagne, on régresse. Il faut toujours essayer d'avancer. On y trouve vraiment un intérêt sur le plan rugbystique et physique. On démarre la compétition avec cet état d'esprit-là", explique Sonnes. 

Pas question donc de galvauder cette compétition, "ce n'est pas comme il y a deux ou trois ans où il y avait une majorité d'espoirs qui jouaient, précise le technicien. Là, ce sont des joueurs qui s’entraînent au quotidien, professionnels, qui ont déjà fait des feuilles de matches en Top 14. Normalement, c'est compétitif". Et de citer Benjamin Sa et Patrick Toetu. "Le Challenge les relancera bien", pronostique-t-il. Par expérience, pas mal d'équipes françaises se sont aussi rendues compte que faire souffler les cadres lors de la Challenge Cup pouvait aussi casser leur rythme à la reprise, trois semaines plus tard. 

Felix Le Bourhis, centre de Bordeaux-Bègles
Felix Le Bourhis, centre de Bordeaux-Bègles

Le Bourhis: "Cela ferait presque du bien que cette dynamique s'étiole un peu"

Première problématique soulevée par cette coupure européenne, l'implication parfois moindre qui peut favoriser les blessures. "C'est vrai qu'il y a un risque dans ces moments-là, confirme le talonneur Clément Maynadier. C'est pour cela que le staff fait tout pour nous garder concentré et éveillé, par respect pour ceux qui n'ont pas beaucoup joué et qui vont avoir la chance de récupérer du temps de jeu pour pouvoir enchaîner en Top 14. Il faut bien bosser pour qu'ils soient dans de bonnes conditions, ça fait avancer la concurrence et par conséquent l'équipe". A Bordeaux, où la notion d'équipe type n'existe pas trop cette saison - six changements entre les deux quinze qui ont corrigé l'ASM et le CO - où l'infirmerie est quasi déserte - Sofiane Guitoune (déchirure) absent deux mois, Heini Adams (commotion) encore deux semaines - et où le banc apporte réellement cette saison, la très grande majorité des cadres devraient être concernés par au moins l'un des deux matches contre Edimbourg et les London Welsh. 

Deuxième interrogation, l'entretien de la dynamique. Là, les sons de cloche divergent entre Sonnes qui "préfère être dans cette configuration là que se demander comment faire pour retrouver du lien" et le centre Félix Le Bourhis. Ce dernier estime que "ça ferait presque du bien que cette dynamique s'étiole un peu car on est sur de l'euphorie, sur quelque chose de presque irréalisable à nouveau. Mettre deux fois plus de 50 points à Clermont et Castres, celui qui a mis 10 euros sur un pari, il s'est fait un beau pactole. On a vraiment eu beaucoup de réussite et je pense que ces quinze jours peuvent nous remettre les pieds sur terre sur ce plan-là et nous permettre de nous concentrer avant Paris et Toulouse où il faudra beaucoup plus s'employer". 

Dernier point, la Challenge Cup en elle-même, à la phase finale différente des autres éditions - pas d'équipes reversées de la grande Coupe d'Europe en quarts - et donc plus jouable. "La nouvelle règle ouvre beaucoup plus de perspectives, il faut le jouer à fond. Un quart européen serait historique pour le club", confie Maynadier. Si l'objectif annoncé de l'UBB priorise davantage une place dans les six en Top 14, une longue aventure en Coupe d'Europe, même la moins réputée, validerait pas mal de choses.

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