Flashback : France - Japon 2011, le jour où les Bleus ont tremblé

  • Cedric Heymans (XV de France) face au Japon - le 10 septembre 2011
    Cedric Heymans (XV de France) face au Japon - le 10 septembre 2011
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Si la dernière confrontation entre l'équipe de France et le Japon s'est achevée sur une impressionnante victoire tricolore 47-21 en 2011 en Nouvelle-Zélande, la suffisance des Bleus de Marc Lièvremont a failli leur jouer des tours...

"Ca ne serait pas normal d’être inquiet avant d’aborder ce dernier match. Avec tout le respect qu’on a pour cette équipe, on doit battre le Japon." Dimanche, Yannick Bru, l'entraîneur des avants du XV de France s'est montré définitif.

Se faire peur contre le Japon, c'est cependant déjà arrivé à l'équipe de France : Le 10 septembre 2011 en match d'ouverture de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande lors de sa dernière confrontation contre les Cherry Blossoms. Ce troisième match officiel contre le Japon selon les standards de World Rugby - 1973 à Bordeaux (30-18) ; 2003 en Australie (51-29) - promettait aux Bleus une entrée en douceur dans la compétition. Mais dans le bucolique North Harbour Stadium, les hommes de Marc Lièvremont ont entrevu l'ombre du faux départ…

L'affaire pourtant avait commencé merveilleusement : Deux essais dans le premier quart d'heure signés Julien Pierre et François Trinh-Duc, un troisième à la demi-heure de jeu, œuvre de Vincent Clerc. Flatteur ? Peut être bien : Les Bleus servent un rugby sans grande ambition dès le début du match. En mêlée et en touche, ils sont parfaits mais les ballons de conquête sont ensuite gâchés.

Lièvremont : "On ne joue plus ensemble...De la suffisance"

N'empêche, à la mi-temps, le scénario était idéal : 25-11 et le sentiment que le Japon n'avait pas les moyens de contrer la bande emmenée par Thierry Dusautoir.

Mais ensuite, cette équipe de France s'est mise à dérailler. "On ne produit plus, on ne joue plus ensemble... De la suffisance", déplorera Marc Lièvremont. "On s'est certainement vus trop beaux, trop faciles. On n'a pas fait ce qu'il fallait."

Et les Japonais en ont profité pour revenir dans le match : 25-21 à l'heure de jeu… Il faudra une réaction d'orgueil dans les dix dernières minutes pour donner une allure plus convenable au match d'ouverture : Grâce à trois essais signés Nallet (71e), Papé (77e) et Parra (80e+2) ainsi qu'à la précision de Yachvili (17 points au total), les Bleus s'imposent 47-21. Lièvremont n'a pas été dupe pour autant. Le lendemain, après une nuit consacrée à analyser la partie, le sélectionneur des Bleus laissait exploser sa colère. " Au-delà de la victoire bonifiée, je voulais de la maîtrise, de la constance, de l'engagement et on a eu tout faux de ce côté là".

Harinordoquy jugé laxiste, Trinh-Duc fébrile

Ensuite, il a poussé jusqu'au bout l'exercice de vérité, avouant sa déception à l'égard de certains joueurs coupables d'avoir abordé ce premier match dans la compétition avec "légèreté". Et en lâchant des noms : dans son visiteur, Barcella, Pierre, Nallet combattifs mais indisciplinés ; Imanol Harinordoquy, jugé laxiste - "Sur certaines séquences, il a joué en dilettante. Compte tenu de son talent, c'est agaçant", bâchera Lièvremont - et enfin la charnière présentée comme poussive avec Yachvili "en-dedans" et Trinh-Duc fébrile. Un homme fut en revanche encensé : Morgan Parra, entré en jeu à la 62e à l'ouverture à la place de David Skrela, blessé et qui allait quitter les Bleus définitivement. Lièvremont admiratif : "Morgan a été très bon dans l'animation, il a remis de la fluidité et de la vivacité dans le jeu. Jusque-là on avait le sentiment que, face à des Japonais virevoltants, nous jouions avec des semelles de plomb."

Dans la déception, Marc Lièvremont trouvait une raison de positiver : "Ce fut un avertissement sans frais qui va permettre de remettre les choses dans l'ordre", disait-il. Il avait visé juste...

Quarante-trois jours plus tard, les sales gosses étaient en finale de la Coupe du Monde avec une équipe remaniée - neuf rescapés du premier round du Mondial. Et Morgan Parra en numéro 10. Ce match d'ouverture contre le Japon avait bien eu son importance...

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