Ibañez : "C'est la victoire de Bernard Laporte"

Par Rugbyrama
  • Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
    Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
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Raphaël Ibanez, l'ancien capitaine et talonneur avait mené les Bleus en 2007, lors du premier Mondial organisé en France. Il savoure le succès français. Pour lui, une Coupe du monde reste un événement hors normes.

La France organisera la Coupe du monde, 16 ans après la dernière disputée sur son sol...Comment accueillez-vous cette nouvelle ?

C'est une nouvelle fantastique. C'est fantastique, évidemment pour le rugby français mais c'est aussi la preuve de la compétence au plus haut niveau pour organiser de grands événements. Je crois que pour le rugby français, tous les passionnés de ce sport et tous les gens qui vont découvrir la pratique, recevoir toutes les meilleures nations dans un grand événement avec la culture française, c'est extraordinaire.

Comment expliquez-vous qu'il y ait eu un retournement de situation avec la recommandation de World Rugby qui n'a pas été respectée ?

Comme dans tout vote, il y a des rumeurs, des discussions, des commentaires , des recommandations et puis il y a la réalité de la compétition. Personne d'autre, personne de mieux que Bernard Laporte ne pouvait incarner en tant que président cet esprit compétiteur. À quoi servirait un président qui n'est pas un compétiteur ? À ce niveau-là, c'est évidemment la victoire de Bernard Laporte. C'est "sa" victoire.

Le dossier était solide, il ne faut pas oublier qu'il a été validé. Ce que je retiens c'est qu'être capable en quelques jours d'arriver à convaincre, à rallier à soi tous les gens qui pouvaient être réticents, et avoir ce résultat, c'est une très belle victoire.

Aujourd'hui, cela va être intéressant d'aller voir des personnes qui sont parfois un peu mal intentionnées et qui ont cherché à anticiper une défaite annoncée,prendre leurs billets pour aller voir l'Afrique du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Angleterre jouer sur notre territoire.

Cette Coupe du monde est une chance d'accueillir les meilleures équipes mais c'est aussi une chance pour le rugby domestique de progresser. Qu'en pensez-vous ?

Le chemin est encore long vers le très haut-niveau. Le match de samedi dernier face à la Nouvelle-Zélande et notamment la première mi-temps nous ont ramené à la réalité du très haut-niveau si nous nous comparons aux champions du monde. Il y a encore de vraies réflexions à porter sur notre système. Si nous nous en référons à ce qu'il s'est passé aujourd’hui à Londres, c'est un jour historique. Un événement comme celui-là va amener une dynamique et un enthousiasme accentués pour notre sport.

Est-ce que c'est aussi l'occasion de sortir des conflits entre la Fédération, la Ligue et les clubs ?

Une telle nouvelle et une telle responsabilité dépasse les querelles et les difficultés du rugby français. Cela dépasse notre sport et cela doit permettre à des gens qui ne sont pas encore convaincus que le rugby est un sport magnifique qui peut faire partager de superbes émotions. J'ai eu le bonheur d'être le capitaine lors de la Coupe du monde 2007. Cela a été un événement majeur dans notre parcours pour notre génération et pour ceux qui l'ont vécu en tant qu'acteurs. Je suis persuadé que celle qui viendra en 2023 sera encore plus belle.

Depuis quelques années, le sport français a prouvé qu'ils pouvaient accueillir de beaux et grands événements. Il y a eu l'Euro 2016 de football, il y aura les Jeux Olympiques de 2024 à Paris , et maintenant la Coupe du monde de rugby... Tout cela doit être englobé. Il y a une vraie expérience, un vrai savoir-faire aujourd'hui.

Justement 2007, quels souvenirs gardez-vous de cette grande fête populaire ?

J'en garde des souvenirs marquants évidemment. Des images sont ancrées en moi, ce sont celles de supporters venus du monde entier avec des couleurs incroyables autours des stades et une ferveur incomparable.

Est-ce que c'est une chance aussi pour le XV de France de se construire jusqu'à cette échéance ?

Je ne sais pas si nous pouvons nous projeter aussi loin. L'aspect sportif est toujours délicat. En tout cas pour ceux qui avaient le plus de défiance envers Bernard Laporte et son équipe c'est un devoir de reconnaître cette victoire et cette avancée majeure pour le rugby français. Il faut reconnaître la compétence de cette équipe pour amener les meilleurs joueurs de la planète sur notre sol durant cette compétition. Hors-terrain, ce qui s'est passé aujourd'hui est extraordinaire.

Sur le terrain, le XV de France se devra quand même de faire plus que bonne figure, non ?

Clairement, ce sera un défi fantastique qui peut donner des idées aux générations futures et celles qui vont œuvrer sur le terrain en 2023.

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