Huget, ce finisseur qui éclaire le XV de France
Auteur d’un nouvel essai sous le maillot du XV de France, Yoann Huget (28 ans, 39 sélections) a confirmé face aux Anglais (25-20) qu’il était un finisseur incontournable. Retenu par Philippe Saint-André pour disputer la Coupe du monde, le Toulousain sera l’une des clés des ambitions tricolores.
Il a posé un genou à terre avant d’esquisser un bisou vers la tribune. Samedi soir, contre le XV de la Rose (25-20), Yoann Huget (187cm, 94 kg) a encore frappé. 46e minute de jeu, le Toulousain se propose à hauteur de Frédéric Michalak et mystifie Mike Brown pour s’envoler dans l’en-but anglais. Je sais que Fred aime bien attaquer la ligne, explique le trois-quarts aile tricolore. Il m’appelle pour venir à l’intérieur. Il joue super bien le coup pour me mettre dans l’intervalle. Il voit qu’il y a un pilier anglais en face. On tente et ça marche. J’aime bien me proposer un peu partout. C’est un essai qui se construit sur plusieurs temps de jeu avec les avants et ça libère de l’espace derrière. On avait quelques craintes. Pour certains, c’était notre premier match depuis deux mois. On ne savait pas trop où on en était. Ça fait du bien de renouer avec la victoire.
Aujourd’hui, je sens que mes partenaires me font confiance
Sous une chaleur moite et étouffante (33 degrés) dans l’enceinte dionysienne, Yoann Huget a une nouvelle fois affiché sa détermination dans les 22 mètres adverses, cette capacité à accélérer pour casser les défenses. Quand le XV de France doute ou trébuche, l’ailier du XV de France, lui, fonce sans tergiverser. Je prends du recul, confie-t-il. Quand on a la chance d’avoir un staff qui te fait confiance, ça me permet de prendre du recul par rapport à tout ce qui peut être dit. David Strettle avait dit que quand l’équipe marchait moins bien, derrière les automatismes étaient plus difficiles à avoir. Il a totalement raison. Aujourd’hui, je sens que mes partenaires me font confiance. On arrive à tirer notre épingle du jeu quand le collectif est bien rôdé. On a essayé de construire le match. Derrière, on a essayé de tenter. On n’a rien lâché. On a montré une grosse cohésion.
Quand on break cette défense anglaise qui est impressionnante, ça nous fait penser qu’on n’est pas totalement dans le faux
Après sept semaines de labeur, sept semaines de dépassement de soi, la préparation physique mijotée par Julien Deloire semble bien avoir une incidence directe sur le jeu. Cette préparation nous permet un déplacement plus fluide, de mettre un jeu ambitieux, souligne-t-il. Depuis le stage de Tignes, on travaille sur nos lancements de jeu. On a progressé mais on a aussi gagné en confiance. Tout n’est pas parfait aujourd’hui, on le sait très bien. Quand on sait tout le travail fait, on se dit juste qu’on ne va pas être mort au bout de la soixantième minute. Quand on fait la différence face à une telle défense, ça veut dire que notre jeu est possible. Il faut croire en nous. Quand on break cette défense anglaise qui monte très vite, qui est impressionnante, qui est bien en place, ça nous fait penser qu’on n’est pas totalement dans le faux. Oui, face à de sérieux candidats pour soulever la Coupe Webb Ellis, le XV de France a enfin "réussi à imposer (sa) loi".
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