Dumoulin, Picamoles, Ben Arous… les 3 choix forts de Saint-André

Dumoulin attendu au tournant

Le second match préparatoire face à l’Angleterre (victoire des Bleus 25-20) avait donné une première tendance. Tendance confirmée contre l’Ecosse (19-16) : Philippe Saint-André tient son équipe-type. Ce jeudi, dans une annexe de Twickenham, le sélectionneur du XV de France a énuméré les noms pressentis pour affronter l’Italie samedi (21 heures). Parmi les deux changements, la titularisation d’Alexandre Dumoulin (26 ans, 4 sélections) à la place de Wesley Fofana (ischio-jambier) ménagé une partie de la semaine.

Entré en cours de jeu contre l’Ecosse, le trois-quarts centre du Racing 92 s’était illustré par un en-avant grossier. De quoi réveiller quelques doutes sur son niveau de jeu depuis sa blessure en décembre 2014 (tendinite au tendon d’Achille, ndlr). Contre l’Ecosse, son rendement n’a pas été si mauvais que ça, souligne Philippe Saint-André. Il a fait une faute de mains en fin de match mais il a bien défendu et fait jouer. Il est bien dans sa tête et physiquement. Il a avancé, fait jouer, décalé des joueurs dont Yoann Huget deux fois. C’est le vrai centre français qui est capable de créer de l’espace autour de lui. Il a une chance énorme de commencer la compétition. Une chance énorme où l’ancien Berjallien devra justifier la confiance aveugle accordée par le sélectionneur.

Picamoles a su saisir sa chance

Ecarté du XV de France pendant une grande partie de mandat de Philippe Saint-André, Louis Picamoles (29 ans, 47 sélections) est redevenu en l’espace de deux mois le numéro 8 incontournable des Bleus. En trois matches, sa puissance a mis tout le monde d’accord. J’ai retrouvé un peu le Louis de 2012, nous a confié Saint-André. Mais j’ai envie qu’il soit meilleur que celui de 2012. Il a beaucoup travaillé. Il a mûri dans sa tête. Maintenant, l’examen commence samedi soir.

Si l’attente autour de Louis Picamoles demeure toujours aussi forte, le troisième ligne du Stade toulousain semble bien de retour à son meilleur niveau, quand il marchait sur l’eau, dixit Yannick Bru. Contre l’Angleterre et l’Ecosse, le perforateur tricolore a confirmé sa faculté à casser les plaquages même si le jeu tricolore peine encore à rebondir derrière lui. Reste à savoir si Picamoles ne sera pas enfermé dans un registre trop stéréotypé - à l’image de Sébastien Chabal sur sa fin de carrière - pour véritablement débrider le jeu du XV de France.

Où en est Ben Arous ?

Auteur d’un excellent Tournoi des Six Nations, notamment dans sa faculté à gratter les ballons dans les rucks, Eddy Ben Arous (24 ans, 7 sélections) avait signé quatre matches de très haut niveau au point d’en faire l’un des meilleurs éléments de la compétition. C’est beaucoup de fierté, a confié le pilier du Racing 92 titularisé contre l’Italie. Mais il y aura cette peur de mal faire et de bien faire à la fois. On va devoir s’envoyer à 100% pour rester dans ce groupe de titulaire.

Mais voilà, les matches préparatoires n’ont pas vraiment mis en avant le Racingman coupable de trois fautes contre l’Ecosse et en difficulté par rapport à son activité attendue sur le terrain. Malgré de net progrès en mêlée fermée, Ben Arous devra confirmer les espoirs nés en hiver dernier alors que Vincent Debaty - désormais dans les clous physiquement pour début un match - pourrait prétendre à une place de titulaire. Samedi soir, le pilier des Ciel et Blanc devra échapper à l’atmosphère étouffante du temple du rugby.

Vincent PERE-LAHAILLE, envoyé spécial à Twickenham