Saint-André: "On rentre dans des matches de muerte, il va falloir être affamé"

  • Philippe Saint-André, le sélectionneur du XV de France - 9 septembre 2015
    Philippe Saint-André, le sélectionneur du XV de France - 9 septembre 2015
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COUPE DU MONDE - Jeudi, Philippe Saint-André s’est présenté pour la dernière fois face aux médias avant de rejoindre l’Angleterre. A huit jours du premier match contre l’Italie, le sélectionneur du XV de France reste sur ses convictions: les Bleus peuvent être champions du monde.

Philippe, le 19 mai dernier, au moment d’annoncer la liste des 36 joueurs retenus pour le stage préparatoire, vous disiez "je ne sais pas si on sera champions du monde mais on va se préparer à l’être…" Est-ce le cas ?

Philippe SAINT-ANDRE: On s’est bien préparés. Ça fait trois ans et demi qu’on travaille sur cette préparation. L’investissement que les joueurs ont mis est très important. Là-dessus, l’adhésion a été totale, l’investissement fantastique. Sur les retours qu’on a, les mecs sont biens physiquement, psychologiquement. On est dans les résultats attendus. Désormais, on est vraiment dans la récupération pour les joueurs fassent énormément de jus. On fait des séances très courtes pour être bien le 19 septembre à Twickenham.

Certains joueurs vous ont-ils étonné durant cette préparation ?

P.S-A: Ils m’ont tous étonné dans leur capacité à se sublimer, à s’encourager. Après certaines séances, ils ne pouvaient plus marcher mais ils repartaient. On a des compétiteurs, des joueurs avec un état d’esprit exceptionnel. Ils ont la chance, une fois tous les quatre ans, de bien pouvoir se préparer. On a des mecs qui ont de l’expérience : Szarzewski, Mas, Papé, Dusautoir, Parra, Michalak sont un peu les garants de l’état d’esprit, les messagers à l’intérieur du groupe. La transmission est importante. Le groupe est bien connecté en dehors du terrain, sur le terrain ça commence de mieux en mieux.

Trois mois pour changer l'histoire

A titre personnel, et sans présumer de la suite, ces deux mois de préparation ont-ils été votre meilleure période à la tête de l’équipe de France ?

P.S-A: J’espère sincèrement que les meilleurs moments vont arriver (sourire). Mais c’est vrai que depuis le 5 juillet, je prends énormément de plaisir. C’est mon job. J’ai vécu ça pendant quatorze ans en club. Je m’étais préparé à ce rôle de sélectionneur où pendant trois ans et demi, tu essayes de passer entre les gouttes et puis tu as trois mois pour changer l’histoire. On est d’énormes privilégiés. On représente l’histoire de notre sport.

#XVdeFrance Dernière séance en salle avant le départ samedi. Le match face à l'Italie est dans toutes les têtes! pic.twitter.com/tY7UWy03iA

— France Rugby (@FranceRugby) September 10, 2015

Avec un peu de recul, n’attendiez-vous pas un peu plus de ce dernier match face à l’Ecosse (19-16) ?

P.S-A: Je ne suis pas du tout déçu. On est au-dessus de 41 minutes de temps de jeu effectif. On a fait beaucoup de choses. Après, on a surement voulu attaquer de très loin. C’est vrai qu’en première mi-temps, on n’a pas mis l’intensité de notre match contre l’Angleterre. Mais il n’y a que les personnes qui n’ont jamais joué au rugby pour ne pas comprendre. J’ai la chance d’avoir fait deux Coupe du monde. Quand tu sais que tu es dans la liste et qu’il y a un match préparatoire, tu n’as surtout pas envie de louper l’avion pour aller en Angleterre. On a su faire de belles choses tout en sachant qu’on n’a pas mis 120% d’intensité. Mais c’est plus qu’humain.

On n'est pas favoris. Mais à nous de jouer sans regrets

Avez-vous le sentiment d’avoir enfin trouvé un esprit de club ?

P.S-A: Quand tu vois les mecs le matin avec la banane, qu’ils se branchent, que les tables ne sont jamais les mêmes, tu sens que le groupe vit bien. Après, on va rentrer dans la compétition. Mais depuis le 6 juillet, il y a une vie positive. Mais il ne faut pas que bien vivre. Il faut avoir 31 compétiteurs. On rentre dans des matches de muerte. Il va falloir être affamé. On ne peut aller en Angleterre qu’avec de l’envie et une férocité énorme d’être compétitifs.

Ressentez-vous déjà de la pression au sein du groupe ?

P.S-A: Ce qui est sûr, c’est que samedi en posant le pied en Angleterre, on va rentrer dans une autre dimension. Il ne va pas trop falloir se mettre de pression négative pour ce premier match qui donne le tempo d’une Coupe du monde. On a beaucoup de joueurs qui vont découvrir une Coupe du monde. J’ai juste envie qu’il se prépare pour jouer à leur niveau. Il ne faut pas faire le match dans la semaine.

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— France Rugby (@FranceRugby) September 10, 2015

Pascal Papé nous confiait après le match contre l’Ecosse que le groupe s’était fixé comme objectif de faire mieux qu’à la Coupe du monde 2011… Vous restez convaincu que le XV de France peut soulever la Coupe du Webb-Ellis ?

P.S-A: On n’est pas favoris. Je pense qu’on fait partie des outsiders. On s’est préparés pour faire une grande Coupe du monde. Il faut gagner sept matches. Je suis un peu plus pragmatique : on va se concentrer pour gagner le premier. On a des atouts, des points forts. A nous d’être intelligents, confiants, et surtout de jouer sans regrets.

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