Le sort s'acharne contre les Gallois, mais ils feront contre mauvaise fortune bon cœur

Appelons un chat un chat, le pays de Galles vit un petit drame en ce début de Coupe du monde. Pas par rapport à son entrée en matière, qui a été couronnée de succès face à la modeste Uruguay (54-9). C'est plutôt les blessures en série qui interpellent. Et pas des moindres. Il y avait déjà eu celle, non-négligeable du centre clermontois Jonathan Davies fin mai, et le destin s'est mis à accabler un peu plus le XV du Poireau depuis son dernier match de préparation contre l'Italie.

Le demi de mêlée titulaire Rhys Webb et l'arrière et buteur chirurgical étaient out avant même le début de la compétition. L'ailier Eli Walker, pris en urgence pour suppléer Halfpenny, n'a pas tardé à les imiter. Et comme un malheur en appel toujours un autre, Cory Allen, qui a brillé en inscrivant trois essais contre l'Uruguay, s'est vu couper les ailes au cours du même match par un coup de poignard aux adducteurs. Vous en voulez encore ? Les deux piliers titulaires Samson Lee et Paul James sont sortis prématurément contre les Teros, les deux gênés à un mollet. Ils sont incertains pour le choc face à l'Angleterre.

Howley: "Halfpenny manquerait à n'importe quelle équipe de rugby"

Lorsqu'on lui demande où s'est caché le chat noir qui cristallise la poisse sur le demi-finaliste du Mondial 2011, l'adjoint de Warren Gatland, Rob Howley, soupire. C'est la nature du sport. Garder le même niveau d'ambition tout en voyant exploser une à une en plein vol ses forces relève de l'optimisme, mais lui et son staff n'ont pas le choix. Il n'aura pas à sa disposition un des meilleurs buteurs de la planète mais coupe avec fermeté lorsqu'on lui fait remarquer. Leigh a quitté l'équipe désormais et notre arrière pour ce week-end se nomme Liam Williams. Nous avons aussi confiance en notre buteur Dan Biggar, qui pense à juste titre qu'il peut taper de plus loin que Leigh en ce moment.

La positive attitude malgré tout

Warren Gatland et son staff ont bien briefé leurs joueurs cette semaine en leur demandant d'éviter de tomber dans le fatalisme. Même le responsable de la communication s'y met en incitant les journalistes à ne pas s'éterniser sur les blessures. Ont-ils les jambes qui flagellent à l'idée que la malédiction les frappe à leur tour ? Alun-Wyn Jones n'a peur de rien ! lance le grand deuxième ligne.

Le moral de l'équipe est-il atteint malgré tout ? C'est vrai que nous avons eu quelques pépins mais les garçons qui sont arrivés pour remplacer les blessés sont plus que capables de faire le job, assure, sourire vissé aux lèvres, le troisième ligne Toby Faletau. Puis nous savons qu'il règne à Twickenham, comme au Millenium Stadium, une ambiance incroyable. Et nous sommes certains qu'elle sera exceptionnelle pour ce match, que ce soit dans un camp ou dans l'autre. Pas aigri, les Gallois arrivent même à garder le sens de l'humour, so british. Twickenham est le deuxième stade le plus fantastique derrière le Millenium donc ce sera un grand moment, sourit Rob Howley. Ou l'art de rire d'une situation plutôt que d'en pleurer.