Grande première, finale à suspense, Wilkinson... Le Mondial 2003 dans le rétro

Par Tanguy Hamon
  • Les Anglais champions du monde (22.11.2003)
    Les Anglais champions du monde (22.11.2003)
  • Olivier Magne prend de vitesse la défense et l'équipe de France met le feu au XV irlandais (08.11.2013).
    Olivier Magne prend de vitesse la défense et l'équipe de France met le feu au XV irlandais (08.11.2013).
  • Le capitaine anglais Martin Johnson défie les Australiens. Dans quelques secondes, il va soulever le trophée Webb Ellis (22.11.2003)
    Le capitaine anglais Martin Johnson défie les Australiens. Dans quelques secondes, il va soulever le trophée Webb Ellis (22.11.2003)
  • Jonnny Wilkinson au moment du drop de la victoire (22.11.2003)
    Jonnny Wilkinson au moment du drop de la victoire (22.11.2003)
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COUPE DU MONDE - En attendant le coup d'envoi du Mondial, retrouvez les grands moments des précédentes éditions. En 2003, Jonny Wilkinson éclabousse la compétition de sa classe et offre le titre aux Anglais d'un drop encore dans toutes les mémoires qui crucifie l'Australie chez elle.

Le contexte : Un Mondial très dense

Devant son public, l'Australie, championne du monde en titre, semble avoir toutes les armes pour réaliser le doublé, emmenée par sa charnière Gregan/Larkham et par une troisième ligne Lyons/Smith/Waugh. Sortie d'un Tri-Nations où elle a survolé les débats, la Nouvelle-Zélande de Carlos Spencer régale de par son jeu, avec les jambes de la triplette magique Howlett/Rokocoko/Muliaina. Côté Europe, l’Angleterre, auteur du Grand Chelem durant les Six Nations, débarque chez les kangourous avec du lourd (Leonard, Johnson, Dalaglio, Wilkinson, Robinson).

La surprise : Le Nord pour la première fois victorieux

Avec la victoire de l’Angleterre, c’est la première fois qu’une équipe de l’hémisphère Nord soulève le trophée Webb Ellis. Si les Anglais faisaient partie du petit groupe de favoris avant la compétition, s’imposer en Australie reste un résultat de haut vol. D’autant qu’il leur a fallu déjouer les pronostics en finale, puisque personne ne voyait les Wallabies, champions du monde en titre et tombeurs des All Blacks en demi-finale, se faire battre devant leur public.

La déception : L’Afrique du Sud

Troisième du dernier Mondial, l’Afrique du Sud passe complètement à côté de son rendez-vous australien. Fessés en poule par l’Angleterre (25-6), les Springboks doivent affronter les Wallabies en quart de finale. Ils n’iront pas plus loin dans la compétition, une nouvelle fois largement dominés face à un adversaire majeur (29-9).

Le match marquant : France-Irlande (43-21)

Sortis des poules invaincus, les Bleus rencontrent l’Irlande pour une place en demi-finale. Sans se poser de questions, la France fait exploser le XV du trèfle en première mi-temps lui infligeant un 27-0 en quarante minutes. Magne, Dominici et Harinordoquy sont rejoints par Crenca en deuxième période pour les marqueurs d’essais. A 30 minutes de la fin, le match est plié, 37-0 pour les Bleus. Les Irlandais sauveront l’honneur en profitant du relâchement des Français, mais ce sont bien les joueurs de Bernard Laporte qui marquent les esprits. La bande à Ibañez et Pelous file vers les demis, dans les pas de son "prodige" Frédéric Michalak, qui se révèle au grand public.

Olivier Magne prend de vitesse la défense et l'équipe de France met le feu au XV irlandais (08.11.2013).
Olivier Magne prend de vitesse la défense et l'équipe de France met le feu au XV irlandais (08.11.2013).

La finale : Un drop au bout du suspense

Dominatrice malgré l’essai de Tuqiri dès la septième minute du match, l’Angleterre s’en remet à la botte de Wilkinson pour s’installer en tête (9-5). Juste avant la pause, la mobylette Jason Robinson plante un essai en coin et l’Angleterre fait le trou (14-5). Les Australiens reviennent petit à petit dans la partie jusqu’à ce que Flatley, à la 84e minute du match, passe la pénalité de l’égalisation (14-14). La prolongation débute et Wilkinson donne rapidement trois points d’avance aux siens. Encore une fois, l’Australie recolle au score par Flatley, alors qu’il ne reste plus deux minutes de jeu. Une inédite séance de tirs au but se précise, quand les Anglais enclenchent une séquence de jeu parfaitement maitrisée, pour placer Wilkinson en position de drop. Le ballon sort à 20 secondes du coup de sifflet final, Wilkinson ajuste et claque un drop (de son mauvais pied, le droit !) un peu au-delà de la ligne des 22 mètres, qui va filer entre les perches. L’Angleterre est championne du monde.

Le capitaine anglais Martin Johnson défie les Australiens. Dans quelques secondes, il va soulever le trophée Webb Ellis (22.11.2003)
Le capitaine anglais Martin Johnson défie les Australiens. Dans quelques secondes, il va soulever le trophée Webb Ellis (22.11.2003)

Le joueur : Jonny Wilkinson

Symbole du triomphe anglais, Jonny Wilkinson est l’homme qui a inscrit le drop victorieux en finale. Mais résumer sa Coupe du monde à cette action serait oublier la formidable compétition que le demi d’ouverture a livré. Avec 113 points, il est le meilleur réalisateur du Mondial. Surtout, il est celui qui a mené le jeu du XV de la rose, avec un pragmatisme et une rigueur toute britannique. En demi-finale, alors que l’on voyait en Michalak le joueur capable de lui répondre, il a surclassé le Français sous le déluge, inscrivant les 24 points de son équipe (cinq pénalités, trois drops). Bien avant sa résurrection toulonnaise, le Mondial 2003 est le point d’orgue de sa carrière. Il sera anobli par la Reine deux semaines plus tard.

Jonnny Wilkinson au moment du drop de la victoire (22.11.2003)
Jonnny Wilkinson au moment du drop de la victoire (22.11.2003)
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