Nonu, de simple légionnaire à centurion

Par Rugbyrama
  • Ma'a Nonu (Nouvelle-Zélande) - octobre 2015
    Ma'a Nonu (Nouvelle-Zélande) - octobre 2015
  • Ma'a Nonu (Nouvelle-Zélande) - septembre 2015
    Ma'a Nonu (Nouvelle-Zélande) - septembre 2015
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COUPE DU MONDE - De légionnaire mal dégrossi à habile centurion: le percutant Ma'a Nonu est devenu en douze ans un fin tacticien, qui va connaître à 33 ans sa centième sélection avec les All Blacks vendredi contre les Tonga.

Que de chemin accompli depuis la première sélection contre l'Angleterre en 2003! A cette époque, le jeune centre (1,82 m, 107 kg) n'était qu'un perce-muraille, capable de soulager un Tana Umaga vieillissant dans le rôle de celui qui enfonce les portes. Si cette tâche obscure lui a permis de faire le nombre, à l'aile, lors du Mondial 2003, l'étroitesse du registre a failli signer la fin de sa carrière en noir.

L'encadrement néo-zélandais trouvait alors rédhibitoire la technique du jeune Nonu, se rappelle l'actuel sélectionneur Steve Hansen, adjoint de Graham Henry en 2004. La première fois que j'ai discuté avec Ma'a, c'était pour lui dire: 'Nous ne pensons pas que ça va marcher. Nous voudrions que tu fasses du VII'. Et il y est allé et cela l'a changé, se rappelle Hansen. Il est passé de centre intimidant et perforateur au centre complet et affûté qui a pu avoir autant de sélections. Il a continué de développer ces aptitudes au cours des années: il a une belle passe, il peut percuter et c'est devenu un leader.

C. Smith: "Quand tu joues avec un gars comme ça, tout le monde à l'impression que tu es bon"

Je suis fier de la façon dont j'ai fait évoluer mon jeu sur les douze dernières années, commente Nonu, un peu gêné par tant d'honneurs. Après mon premier test, je ne pensais pas que j'irai si loin. Avec du recul, tout n'a pas été facile. A force de travail, de discipline et d'humilité, Nonu a grandi pour devenir un rouage important des All Blacks: laissé de côté pour le Mondial 2007, le surfeur aux dreadlocks devra attendre 2008 et l'éclosion de son partenaire chez les Hurricanes, Conrad Smith, pour s'établir durablement en noir.

Depuis, il a été l'un des éléments clés des succès all blacks, notamment lors de la campagne des champions du monde en 2011. Une évolution qui impressionne. Son développement a été incroyable, juge Dan Carter. Au début de sa carrière, ça a été difficile pour lui, mais il s'est établi dans cette équipe, au point d'en devenir l'un des leaders.

Ma'a Nonu (Nouvelle-Zélande) - septembre 2015
Ma'a Nonu (Nouvelle-Zélande) - septembre 2015

Sur les dernières quatre ou cinq dernières années, il a vraiment pris une autre dimension, continue l'ouvreur, pas mécontent d'avoir à ses côtés un gros gars au regard si affûté. Il est toujours impliqué, toujours en train d'évoluer pour rester au top. Il est spécial, note Conrad Smith, son compère à Wellington. C'est tellement dur de défendre sur lui que cela crée des opportunités pour tout le monde autour de lui. Quand tu joues avec un gars comme ça, tout le monde a l'impression que tu es bon.

Carter: "Mes yeux et mes oreilles"

Mais, si Nonu attire les défenses, c'est qu'il sait aussi les décrypter. Ce qui rend les choses faciles quand Ma'a est à mes côtés, c'est qu'il est devenu un joueur très bavard sur le terrain, précise Carter. Il me donne plein de conseils. Il est un peu mes yeux et mes oreilles quand il s'agit du jeu au large. Il me dit ce qu'il voit et cela m'aide à analyser mes options et faire mes choix.

Cela fait une grande différence quand ce genre de gars joue à votre extérieur, sourit le numéro 10, avant de conclure avec un certain plaisir. Et ce n'est jamais une mauvaise option de l'envoyer plein fer.

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