S’ils continuent à perdre autant de ballons, les Bleus vont se faire punir

On va bouffer du ruck… Jeudi matin, dans le salon média de la résidence du XV de France à Croydon, Rémi Talès esquisse un léger sourire. Dès samedi matin sur le terrain de la Trinity School, le demi d’ouverture sait qu’il n’échappera pas à un gros travail sur les phases au sol. Totalement submergés dans ce secteur par les Roumains, les Bleus ont abandonné sept ballons à leurs adversaires. Une faillite inacceptable au plus haut niveau. Pendant une demi-heure, c’était le néant ! On a dormi complètement, regrettait Philippe Saint-André lors du debriefing de la rencontre. On fait un sport d’homme, il faut se dire la vérité. Le rugby ce n’est pas que des cadrages-débordements, c’est aussi des "cadrages-déblayages". Je peux vous assurer qu’on va retravailler les rucks et la présentation du ballon. Et que j’attends un investissement énorme de la part des 31 joueurs !

PSA: "J’attends un investissement énorme de la part des 31 joueurs"

Pris dans la bataille des rucks, les Bleus ont échappé à une déferlante d’essais de la Roumanie. Mais comme le rappelait notre consultant Lionel Nallet, contre une nation majeure, si on perd autant de ballons, on va se faire punir. La plupart des essais sont construits sur des turnovers. Ce n’est pas possible d’en rendre autant. Le réel problème et je le disais déjà après le premier match contre l’Italie, il y a quand même un souci pour tenir le ballon. On se fait gratter les ballons trop facilement. On a tout le temps une petite seconde de retard sur les soutiens, ce qui nous empêche d’enchaîner. Outre cette carence dans le jeu au sol, le XV de France a également concédé 16 ballons de turnovers ( il en avait déjà concédé 12 contre l’Italie). Une statistique là encore inquiétante et qui pourrait faire très mal le 11 octobre au Millennium de Cardiff face à l’Irlande.

7 ballons perdus dans les rucks, 16 turnovers concédés

Philippe Saint-André pourrait en partie résoudre cette problématique en titularisant à nouveau Bernard Le Roux en troisième-ligne pour coller au ballon en permanence. Mais le chantier reste vaste. Je suis d’accord avec vous, cela doit être mieux, avoue Philippe Saint-André. Il faut se montrer beaucoup plus patient. Si jamais on n'assure pas la conquête, le smic du rugby, pour avoir des libérations rapides sur les deux premiers temps de jeu, ce sera difficile de mettre en place notre jeu. On doit absolument se montrer plus appliqué et être serein dans nos approches de match. Les coéquipiers de Thierry Dusautoir ont désormais six jours pour revoir leur copie face aux Canadiens à Milton-Keynes.

De notre envoyé spécial à Londres, VINCENT PERE-LAHAILLE