Mandela, Lomu, montre en or, intoxication... Le Mondial 1995 dans le rétro
COUPE DU MONDE - En attendant le coup d'envoi de la Coupe du monde, retrouvez les grands moments des précédentes éditions. Lors du tournoi de 1995, les Springboks fêtent dignement la fin de l'Apartheid en montant sur le toit du monde. Lomu, lui, crève l'écran.
Le contexte
Le Mondial 95 est sûrement celui qui a eu le plus d’impact. Sur le plan sportif, mais aussi sur celui de la politique. En avril 1992, l’IRB attribue la compétition à l’Afrique du Sud, absente des deux premières éditions et qui vient d’abolir l’Apartheid. La Nouvelle-Zélande, candidate elle-aussi, accepte volontiers cette décision, n’oubliant pas le soutien sud-africain par le passé. De plus, les avantages sont légion pour l’IRB: aucun décalage horaire pour les diffuseurs européens et de juteux retours publicitaires.
Niveau infrastructures, l’Afrique du Sud dispose de très beaux atouts avec notamment son joyau de l’Ellis Park de Johannesburg. Au-delà du sportif, c’est un véritable message de paix qui est envoyé au monde entier avec deux peuples de nouveau réunis. Et puis, comment ne pas évoquer le rôle du président Nelson Mandela? Le personnage phare de ce Mondial, c’est lui. Incontestablement.
La surprise : l’Afrique du Sud
Avant le Mondial, l’Afrique du Sud ne fait pas partie du gratin mondial. C’est même une équipe très moyenne, régulièrement battue lors des tournées qui lui sont proposées. Ce qu’elle réalisa en 95 est tout simplement hallucinant. Portés par tout un peuple, les Boks se surpassent et renversent des montagnes. Au point de remporter tous leurs matchs.
Nombreux sont les joueurs à crever l’écran, tels Joost Van der Westhuizen, Kobus Wiese, Ruben Kruger ou Joel Stransky. Par la suite, beaucoup de rumeurs firent état de dopage. Les joueurs concernés, eux, les ont balayées d’un revers de main. Quoiqu’il en soit, l’image entre Nelson Mandela et François Pienaar lors de la remise du trophée restera à tout jamais...
La déception : le pays de Galles
Un succès et puis c’est tout pour le pays de Galles. Pour la première fois, le XV du Poireau manque les phases finales d’une Coupe du monde. Si le revers face aux All Blacks n’a rien d’être honteux, celui face à l’Irlande a fait très mal au rugby gallois. Une défaite d’un petit point 23-24 avec un suspense haletant. Mais qui sonna le glas des espoirs gallois qui envisageaient un peu mieux, surtout après avoir glané la peu glorieuse cuillère de bois lors du précédent Tournoi des 5 nations.
Le match marquant : France-Afrique du Sud (15-19)
Le match au scénario le plus tragique de l’histoire du XV de France. Cette demi-finale, les Bleus l’ont dominée. De la tête et des épaules. Mais il était écrit qu’ils ne pouvaient pas la remporter. Jouée sous des conditions dantesques, avec un terrain de Durban totalement impraticable, ils se sont vu refuser deux essais pourtant valables par l’arbitre Derek Bevan.
Le Gallois, considéré comme le meilleur du monde à l’époque, tacha à jamais sa réputation en ayant favorisé outrageusement les Sud-Africains. Et en se voyant offrir un chronomètre et une chaîne en or lors de la cérémonie de clôture. Un très mauvais souvenir pour les Bleus (19-15) et Abdelatif Benazzi, dont on ne saura jamais s’il avait franchi l’en-but après avoir glissé dans cette maudite flaque...
La finale : Des All Blacks pas dans leur assiette
L’apothéose pour les Springboks. Dans un Ellis Park plein à craquer, l’Afrique du Sud déjoue les pronostics et s’offre les All Blacks après un match serré de bout en bout. Il a fallu une prolongation pour départager les deux nations (9-9 à la fin du temps réglementaire). A la surprise générale, les Néo-Zélandais n’ont pas su faire la différence auparavant malgré la présence du phénomène Jonah Lomu sur l’aile gauche.
Il faut bien avouer que les All Blacks ne furent pas dans leur assiette. Et pour cause: deux jours avant la finale, une dizaine de joueurs a été victime d’une intoxication alimentaire. Faisant naître beaucoup d’interrogations à ce sujet. Sur le terrain, le scénario bascula en faveur des Boks à la 93e minute: l’ouvreur Joel Stransky inscrivit un drop décisif (15-12) et son nom à la postérité. Tout comme les Springboks.
Le joueur : Jonah Lomu
Jamais autant un joueur n’a marqué une Coupe du monde comme Jonah Lomu. Le colosse néo-zélandais, transfuge du VII au XV seulement un an auparavant, représenta une véritable machine à essai. Son physique impressionnait tous ses adversaires qui ne pouvaient rien devant une telle force à l’état brute (118 kg), alliée à une vitesse phénoménale (11 secondes au 100 mètres).
Sept essais pour "Goliath" dont un quadruplé sensationnel en demi-finale face à l’Angleterre. Et surtout cet essai mythique où il "marcha" sur le pauvre Mike Catt. Avec 15 réalisations, Lomu demeure toujours le meilleur marqueur de l’histoire de la Coupe du monde.
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