Maestri: "Sur le papier, on a 25% de chances de passer face aux All Blacks"
COUPE DU MONDE - Abattu au moment de quitter le Millennium de Cardiff, Yoann Maestri (27 ans, 41 sélections) regrettait surtout la faillite offensive du XV de France contre l’Irlande. A six jours du quart de finale, le deuxième ligne tricolore refuse de se raccrocher aux victoires historiques de 1999 et 2007 face aux All Blacks…
Yoann, quel est le sentiment qui prédomine après cette défaite ?
Yoann MAESTRI: On avait à cœur de démontrer qu’on avait progressé. Et malheureusement, on a été trop faibles sur certains secteurs. C’est ragent parce que l’engagement était là, l’intensité était là. La solidarité et le courage aussi. Dieu sait que dans un match de haut niveau ça peut paraître banal, mais c’est important. Par rapport à notre dernier match, on a été trop peu rigoureux offensivement pour espérer mettre à mal cette équipe. A la fin, on n’aurait pu compter que sur une interception parce qu’on n’arrivait pas à garder le ballon plus de trois, quatre temps de jeu. A ce niveau là, ça se paye cash.
N’est-ce pas inquiétant avant de retrouver les All Blacks ?
Y.M: On n’a pas à s’inquiéter. Il va falloir montrer un autre visage. On va jouer la plus grosse nation au monde. Sur le papier, je pense qu’on peut dire qu’on a 25% de chances de passer. De part nos résultats, sur nos quatre dernières années, je le dis honnêtement. Au bout d’un moment, il faut être honnête. Après, sur un match, on commence à 0-0. Il faut le jouer. Et dans l’histoire du rugby, il y a de nombreux matches qui ont réservé un drôle de sort. Là, il n’y a plus de quoi s’inquiéter. Il faut vite se relever et se préparer pour l’énorme vague noire. On verra comment on ressort (sourire).
On le sait, sans un match parfait contre les All Blacks, on ne passera pas
Est-ce qu’il y avait de l’abattement dans le vestiaire ?
Y.M: (silence) Momentanément, oui. Tu sais très bien que tu vas rencontrer l’Irlande mais on ne s’est pas préparé pour avoir un tel résultat. L’abattement va vite disparaître mais c’est humain qu’il y soit. Il y a beaucoup de déception.
Les explications ont-elles été rapidement trouvées ?
Y.M: Oui, on a été trop peu rigoureux offensivement, avec trop de ballons relâchés, pour espérer l’emporter sur tel match. Il faut passer rapidement à autre chose. De toute façon, on n’a pas le choix. Mais c’est quand même rageant. Il faut se servir de cette déception pour en faire quelque chose de positif et essayer d’être beaucoup plus complet, rigoureux sur un match de 80 minutes.
Est-ce que vous allez ressortir le fameux "casque à pointe" pour espérer battre ces All Blacks ?
Y.M: Ça ne suffit pas le casque à pointe. La preuve, on l’a mis contre l’Irlande. Vous pouvez demander à Sexton, O’Connell, O’Mahony. Mais on le sait, sans un match parfait contre les All Blacks, on ne passera pas.
On n’est pas en position de faire quelque chose contre le Haka. On ne va pas faire un trou…
Le fait de reparler durant toute la semaine des victoires françaises contre les All Blacks peut-il peser sur votre préparation ?
Y.M: Là, si on commence à écouter les exploits passés, on va prendre une sacrée gifle. Nous, on n’a rien fait. Certains oui, comme Titi (Dusautoir) ou Nicolas Mas qui ont battu ces mecs en Coupe du monde. Mais nous, à part le lire dans les journaux ou le regarder à la TV, on n’a rien fait. On n’a pas à se focaliser dessus parce que ça va être énorme.
Les médias vont forcément vous demander ce que vous comptez faire contre le Haka ?
Y.M: Pour moi, c’est du package tout ça. En 2011, tu peux faire ce que tu veux, un V, mais tu l’as perdu la finale. Au bout d’un moment, on n’est pas en position pour faire quelque chose. On ne va pas faire un trou (sourire).
Recueilli par notre envoyé spécial à Cardiff, VINCENT PERE-LAHAILLE
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