Sanchez régale !

Dans un registre plus classique que celui de Juan Martin Hernandez, Nicolas Sanchez occupe avec un certain talent le rôle de conducteur du camion argentin. Toujours très juste dans ses interventions il a su mettre du tempo au début de la première période pour prendre les Irlandais à la gorge (14-0 en 10 minutes). Sentant les siens dans un temps fort, il a toujours choisi les bonnes options. Aidé par un plan de jeu précis et cadré il a trouvé au pied ou à la main des coéquipiers en situation de mettre le feu dans l’arrière garde irlandaise.

Puis il a dû se faire plus discret et quitter l’habit de lumière du premier attaquant pour endosser le bleu de chauffe du premier défenseur. Sollicité par les avants irlandais en défense, il n’a jamais tourné le dos au combat. A l’image de son équipe, il a connu une période moins flamboyante peu avant l’heure de jeu et c’est à ce moment-là qu’il a dû se contraindre à réduire la voilure, usant d’avantage du pied pour occuper.

Du pied mais toujours autant de bulbe

Quand les Irlandais sont revenus dans la partie (23-20 à la 53e) et que la pression des 50 000 Irlandais présents au Millennium s’est faite sentir, il s’est fait plus sobre. Plus sobre mais certainement pas plus restrictif. Il ne s’est pas contenté de balancer systématiquement de grands coups de pied dans le ballon. Il a aussi levé la tête et même quand les bons coups se faisaient rares il a réussi à trouver la lumière.

Le simple fait de ne pas le voir abdiquer, de ne pas le voir paniquer et de le voir toujours chercher la solution juste a obligé les Irlandais à rester attentif et se consommer en défense. En se rendant imprévisibles, ce que n’ont pas su faire les Français, les Argentins conduits par Sanchez sont restés des cibles mouvantes. Et pour ne rien gâcher, l’ancien ouvreur de Toulon a inscrit 23 points au pied sur les 43 de son équipe. Le compte est bon !