L'Afrique du Sud jugée trop "blanche", un parti politique demande son retrait de la compétition

  • Heyneke Meyer (Afrique du Sud) face à la Nouvelle Zelande - le 25 juillet 2015
    Heyneke Meyer (Afrique du Sud) face à la Nouvelle Zelande - le 25 juillet 2015
  • Heyneke Meyer (Afrique du Sud)
    Heyneke Meyer (Afrique du Sud)
  • Tendai "The beast" Mtawarira
    Tendai "The beast" Mtawarira
Publié le Mis à jour
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L'ANA (Agence for New Agenda), un parti politique sud-africain, a saisi la justice pour empêcher les Springboks de partir en Angleterre et participer à la Coupe du monde. Sur fond de racisme, l'ANA accuse le ministre des sports de ne pas avoir assez transformé le rugby, et reproche à l'entraineur de ne pas prendre assez de joueurs de couleur.

Les vieux démons de l'Afrique du Sud refont surface. La lutte contre le racisme, cheval de bataille de Nelson Mandela, notamment pendant la Coupe du monde au pays en 1995, se poursuit encore aujourd'hui. A cette époque, la nation "arc-en-ciel" était née et laissait espérer plus de mixité dans le rugby. Et c'est justement cette mixité, aux abonnés absents selon l'ANA qui est reprochée au sélectionneur, Heyneke Meyer. "Agence for a New Agenda", un micro-parti politique sud-africain a saisi la justice et demandé la confiscation des passeports des joueurs et du staff, afin de les empêcher de rallier l'Angleterre. Une demande réalisée avant même l'annonce du squad sud-africain pour la Coupe du monde, où 9 joueurs de couleur figurent parmi les 31 sélectionnés. Pour l'ANA, les critères de sélection sont racialement discriminants et biaisés en faveur des blancs peut-on lire sur le site du Guardian.

Heyneke Meyer (Afrique du Sud)
Heyneke Meyer (Afrique du Sud)

Le président du parti, Edward Mokhoanatse, reproche également au ministre des sports (Fikile Mbalula, ndlr) le manque de transformation dans le rugby sud-africain. Il espère ainsi faire bouger les lignes avec cette demande Cette action est un devoir publique pour défendre notre constitution et mettre à la poubelle de l'Histoire tous les vestiges et restes de la bigoterie raciale, de l'exclusion et de la discrimination.

9 joueurs de couleur dans le squad pour la Coupe du monde, un record


Actuellement, des quotas existent et imposent un minimum de 30% de joueurs "non-blancs" dans l'équipe nationale. Un minimum qui doit tendre à 50% d'ici à 2019, mais avec 5 Boks noirs ou métisses dans l'équipe au début du mois, le sélectionneur sud-africain était hors cadre et avait été accusé d'être raciste. Finalement, le groupe dévoilé pour la Coupe du monde réserve 9 joueurs de couleur, ce qui constitue d'ailleurs un record, et Heyneke Meyer se défend en soulignant demeurer dans les règles. Auparavant, il avait surtout assuré ne pas regarder la couleur, mais les meilleurs joueurs.

if the fifteen best rugby players in south africa were black players, id support them every day of the week

— meanderthal ?? (@HonkyDaFonky) August 31, 2015

("Si les quinze meilleurs joueurs d'Afrique du Sud étaient noirs, je les supporterai tous les jours de la semaine")

Le Cosatu, le Congrès des syndicats sud-africains, à l'origine des accusations de racisme, a de son côté salué l'évolution positive du nombre de joueurs de couleur dans l'effectif. Le secrétaire provincial du Cosatu, Tony Ehrenreich estime cette sélection "progressiste" C'est une victoire pour les travailleurs et une victoire pour la transformation du rugby en Afrique du Sud. C'est un changement dans la bonne direction.

Par ailleurs, Heyneke Meyer conserve le plus important, la confiance de ses joueurs. Bryan Habana, qui s'apprête à disputer sa 3e Coupe du monde, regrette ce climat qui entoure continuellement l'Afrique du Sud, et soutient totalement son entraineur: Je suis totalement derrière Heyneke et ses prises de positions, et je souhaite faire de cette Coupe du monde le succès de l'Afrique du Sud.

La décision de justice doit être rendue dans la semaine, mais il existe en réalité peu de chance pour qu'elle aboutisse. A moins de trois semaines désormais de son premier match face au Japon, le pays ne semble pas plus uni derrière son équipe qu'en 1995. Une victoire finale pourrait une fois de plus changer beaucoup de choses et de nouveau rassembler la nation "arc-en-ciel".

Tendai "The beast" Mtawarira
Tendai "The beast" Mtawarira
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