Mas: "Je ne lâcherai rien"

Vous êtes en pleine préparation pour la Coupe du monde, mais est-ce que l’on aime toujours autant souffrir à 35 ans ?

Nicolas MAS: Aimer, je ne sais pas si c’est le mot… C’est quelque chose que l’on doit faire dans le sens où il faut vraiment bien se préparer pour une Coupe du monde. Dans les saisons normales, on a parfois quinze jours pour préparer le championnat tandis que là, on a vraiment un gros bloc de préparation physique qui nous est proposé. C’est vraiment bien de pouvoir développer tout ça pour être performant, pour ceux qui auront la possibilité d’aller à la Coupe du monde.

Est-ce l’on va chercher loin dans les ressources et découvre-t-on parfois des ressources insoupçonnées ?

N.M: On essaye de donner tout ce que l’on peut mais forcément on n’est pas des machines. À un moment donné, ça bloque et c’est normal. On essaye de s’encourager entre nous et de se motiver pour aller au-delà de nos limites. Des fois, on fait ce que l’on peut et de le faire, c’est déjà une bonne chose. Chaque individu est différent et encaisse plus ou moins les efforts. Le principal, c’est de faire tout ce qui nous est proposé.

En plus d’un travail physique, il y a un travail de cohésion à faire. Est-il facile de s’entendre avec tout le monde ?

N.M: S’entendre avec tout le monde, c’est sûr que c’est difficile mais le principal c’est d’avoir une vie de groupe qui soit saine. On passe par des moments difficiles. Cela fait trois semaines que l’on est parti de chez nous donc cela commence à être compliqué. La première semaine, les familles sont venues à Marcoussis mais la mienne n’a pas pu venir… Dans un groupe, la cohésion est très importante car tout ne sera pas rose et on sera dans le dur. C’est dans ces moments-là que l’on se retrouve et que l’on voit si l’on est une vraie équipe ou pas.

Durant toute notre carrière sportive, on fait des sacrifices notamment avec la famille et c’est pour elle aussi que j’ai envie de réussir

Dans quel état d’esprit êtes-vous alors que se profile, peut-être, votre dernière Coupe du monde ?

N.M: J’ai envie de profiter à fond de ces moments-là parce que l’on est des privilégiés. Dans une vie normale, on n’aura jamais ce vécu là. J’ai envie de croquer à pleines dents cette préparation. Forcément il y aura cette liste qui tombera mais il ne faut pas se poser de questions et surtout se dire que tout ce que tu fais servira quand même pour la suite. Durant toute notre carrière sportive, on fait des sacrifices notamment avec la famille et c’est pour elle aussi que j’ai envie de réussir.

Avez-vous le sentiment qu’il s’agit d’une revanche personnelle, après trois mises à l’écart successives en début d’année ?

N.M: Ce n’est pas une revanche parce que c’était le choix des entraineurs. On est à leur disposition et l’équipe de France n’appartient à personne. Avec l’éclosion de très bons joueurs comme Uini (Atonio) et Rabah (Slimani]), la relève est là et c’est important pour la France. J’ai envie de vivre encore de belles choses. Je ne lâcherai rien.

Et avec l’expérience, on sait la gérer cette concurrence ?

N.M: Oui, c’est sûr mais il faut être réaliste des fois…