Face aux remarques sur le discours qu'il porte, Saint-André se braque

  • Philippe Saint-André (XV de France) en conférence de presse - le 21 septembre 2015
    Philippe Saint-André (XV de France) en conférence de presse - le 21 septembre 2015
  • Philippe Saint-André, le manager du XV de France - 14 janvier 2015
    Philippe Saint-André, le manager du XV de France - 14 janvier 2015
  • Mathieu Bastareaud et Philippe Saint-André (XV de France) en stage - le 19 juillet 2015
    Mathieu Bastareaud et Philippe Saint-André (XV de France) en stage - le 19 juillet 2015
Publié le Mis à jour
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RUGBY - Ce lundi, lors de la conférence de presse annonçant les joueurs du XV de France retenus pour affronter la Roumanie, Philippe Saint-André a sèchement repris un journaliste. Depuis le début de son mandat, le sélectionneur-manager accepte difficilement que l’on pointe du doigt sa vision du jeu. Explications.

12h22, ce lundi dans un salon du Selsdon Park Hotel de Croydon, la résidence du XV de France. Depuis plus de vingt minutes, Philippe Saint-André s’explique sur ses choix concernant les joueurs retenus pour affronter la Roumanie mercredi à l’Olympic Stadium de Londres. Du grand classique lénifiant. Soudain, un journaliste français d’I Télé interroge le sélectionneur-manager sur la rhétorique de son discours autour du combat, de l’affrontement au détriment d’un champ lexical davantage porté vers le beau jeu.

Philippe Saint-André, le manager du XV de France - 14 janvier 2015
Philippe Saint-André, le manager du XV de France - 14 janvier 2015

Je viens du tennis, coupa alors Saint-André agacé. Au tennis, au ping-pong, il n’y a pas de combat. Mais le rugby est un sport d’affrontement, d’hommes. Et notre confrère de reprendre le sélectionneur avec pertinence, c’est aussi un sport de finesse, de vitesse, de sensation... La réponse de l’entraîneur tricolore ne se fit pas attendre, ça se voit que vous avez joué au rugby, vous, pour dire ça (…) vous avez souvent dû faire des relances, avant de quitter la salle en jetant un regard noir au journaliste incriminé.

Un discours autour de l’affrontement qui commence à exaspérer certains…

En février 2013, avant le déplacement de son équipe à Twickenham pour défier l’Angleterre, Philippe Saint-André avait dégainé pour la première fois cette réplique démontrant un "grand" sens de la répartie. Depuis, le sélectionneur fustige systématiquement de cette petite réplique - aussi étriquée que certains lancements du XV de France - tout journaliste l’interrogeant sur sa philosophie de jeu.

Mathieu Bastareaud et Philippe Saint-André (XV de France) en stage - le 19 juillet 2015
Mathieu Bastareaud et Philippe Saint-André (XV de France) en stage - le 19 juillet 2015

Même s’il se défend d’être dans l’équilibre par rapport au jeu direct et aux mouvements plus aérés, Philippe Saint-André incarne avant tout une méthode stricte basée sur le physique à l’image du modèle sud-africain qu’il vénère. Un système sur l’affrontement au milieu du terrain - avec un Mathieu Bastareaud condamné à venir "péter" dans les défenses - bien éloigné des espoirs des supporters du XV de France de voir, un jour, un jeu offensif plus débridé. En interne, ce discours monomaniaque sur le combat commencerait même à exaspérer certains joueurs. Alors oui, après la victoire face à l’Italie (32-10), Philippe Saint-André peut s’enorgueillir d’être dans le vrai. Mais jusqu’à quand ?

De notre envoyé spécial à Croydon, VINCENT PERE-LAHAILLE

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