Assailli par les journalistes anglais, Farrell s'est braqué

  • Owen Farrell, l'ouvreur de l'Angleterre
    Owen Farrell, l'ouvreur de l'Angleterre
  • Andy Farrell, entraîneur des lignes arrières de l'Angleterre
    Andy Farrell, entraîneur des lignes arrières de l'Angleterre
  • Stuart Lancaster / Graham Rowntree / Mike Catt
    Stuart Lancaster / Graham Rowntree / Mike Catt
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Remplaçant lors du match d'ouverture contre les Fidji, Owen Farrell va débuter la partie de samedi face au pays de Galles. Un choix fort du sélectionneur Stuart Lancaster qui suscite le débat en Angleterre. Interrogé sur le sujet, l'ouvreur des Saracens s'est replié sur lui-même.

L'annonce de la composition du XV de la Rose pour affronter le pays de Galles a fait palpiter deux fois les cœurs anglais. La première, d'enthousiasme, pour accueillir la titularisation de l'ancien treiziste Sam Burgess. La seconde, plus saccadée, vis-à-vis de la mise sur le banc du jeune ouvreur George Ford (22 ans) au profit d'Owen Farrell (24 ans depuis jeudi). Une décision loin de faire l'unanimité parmi la presse anglaise. Certains journalistes y voient une sanction contre le plus jeune des deux. D'autres, plus polémiques, relancent la piste du lobbying du père Andy Farrell, entraîneur des arrières anglais, auprès de Lancaster pour qu'il fasse jouer son fiston.

Courageux, l'ouvreur des Saracens s'est présenté devant les médias ce vendredi veille du choc face aux Gallois, et n'a pas échappé aux questions embarrassantes. La seconde, d'une confrère de Sky Sports, lui demandant comment il avait vécu les différentes réactions sur sa titularisation, a suffi à l'agacer : Quelles réactions?, coupe t-il brutalement, Je n'écoute pas les commentaires de l'extérieur et je ne regarde pas la presse. Cela ne compte absolument pas pour moi. Les seuls avis qui comptent sont ceux qui viennent de mes coéquipiers et de mon staff. Deux à trois minutes ont ensuite été nécessaire au jeune homme pour se détendre un peu. Ce n'est pas pour autant que les journalistes anglais ont lâché leur proie.

Andy Farrell, entraîneur des lignes arrières de l'Angleterre
Andy Farrell, entraîneur des lignes arrières de l'Angleterre

Rowntree lui aussi froissé

À force de patience et de tact, ils ont réussi à tiré quelque chose de Farrell : Cela fait maintenant douze mois qu'on travaille ensemble et on essaie de pousser pour être titulaire. George (Ford) est un joueur brillant, il l'a montré lors du dernier VI Nations. Pour ma part, je viens dans l'idée de faire ce qu'on attend de moi et d'apporter ce que je peux apporter à l'équipe . Assis à ses côtés, l’entraîneur des avants anglais, Graham Rowntree, n'était pas vraiment là non plus pour détendre une atmosphère parfois pesante. Mise en échec par Farrell, la journaliste de Sky Sports Gail Davis a retenté sa chance avec lui, sans plus de succès : Nous avons une grande équipe et on est content de ce que font nos joueurs sur le terrain, lance d'un ton sec l'ancien pilier international. Nous avons trouvé Owen exceptionnel et nous avons décidé de le sortir du banc. George a aussi été exceptionnel. Pour ce match, nous avons fait le choix qui nous paraissait le plus judicieux, c'est uniquement cela. Cette Coupe du monde est un travail à 31 .

Une dernière réponse de Rowntree, visiblement énervé, a mis fin aux velléités des plumes anglaises. C'était lorsqu'une d'entre elles lui a demandé pourquoi son groupe s'enfermait dans une mentalité de siège, expression tirée de la notion de la forteresse assiégée qui est angoissée par l'extérieur et se recroqueville sur elle-même : C'est cela que vous appelez une mentalité de siège ? Je dirais plutôt que c'est notre rôle, à nous le staff, et aussi le travail des joueurs, de faire en sorte qu'ils se concentrent uniquement sur l'équipe. Nous sommes à la Coupe du monde et nous jouons des grands matchs. Je ne sais pas si nous avons une mentalité de siège mais nous avons celle qui nous permet d'aller de l'avant . En cas de prestation inaboutie d'Owen Farrell samedi à Twickenham, la presse anglaise ne manquera pas de lâcher ses fauves.

Anthony TALLIEU, envoyé spécial

Stuart Lancaster / Graham Rowntree / Mike Catt
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