L'antisèche : Les maux bleus sont encore et toujours les mêmes

  • Guilhem Guirado (XV de France) face à l'Angleterre - 15 août 2015
    Guilhem Guirado (XV de France) face à l'Angleterre - 15 août 2015
  • Louis Picamoles (XV de France) face à l'Angleterre - 15 août 2015
    Louis Picamoles (XV de France) face à l'Angleterre - 15 août 2015
  • Angleterre France Parra
    Angleterre France Parra
Publié le Mis à jour
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PREPARATION COUPE DU MONDE - Malgré une préparation intensive, les Bleus n'ont toujours pas réglé leurs problèmes récurrents dans leur jeu. Cela s'est une nouvelle fois vu face à l'Angleterre (19-14) avec des fautes de main, peu d'imagination offensive et une défense friable. Notre antisèche.

Le jeu : Du déchet et de l’inconstance

Les dix premières minutes de la partie nous ont laissé rêveur : du jeu, de la justesse technique, une supériorité sur tous les impacts. Dulin était même à deux doigts d’ouvrir le score. Mais la petite bulle a vite explosé, symbole de cette équipe de France inconstante et tellement friable en défense. Les deux éclairs de Watson (10e et 17e) ont vite fait redescendre les Bleus sur terre. Distancés au score, les Bleus n’ont jamais pu refaire leur retard. La faute à leur déchet habituel dans le jeu depuis plus de trois ans et une conquête bancale. Si la mêlée a fait belle impression, la touche n’a pas eu le même rayonnement avec quatre munitions perdues. Dommage, il y avait pourtant la place de faire bien mieux face à ce XV de la Rose remanié et qui n’a pas tenté la moindre pénalité du match (19-14).

Les joueurs : Picamoles en impose, les ailiers français à la peine

A la recherche d’un numéro 8 surpuissant, le staff du XV de France peut être rassuré de l’état de forme de Louis Picamoles. Le Toulousain a réussi une excellente entame, faisant preuve d’une très belle aisance technique. Sur les impacts, il a été le meilleur et ses statistiques prouvent sa bonne copie : 63 mètres parcourus ballon en main, 1 franchissement, 6 défenseurs battus et 3 offloads. Dans son sillage, bon match du pilier Vincent Debaty. En revanche, les ailiers Sofiane Guitoune et Brice Dulin ont sombré, en raison notamment d’une défense hasardeuse. Déception aussi pour Alexandre Dumoulin.

Louis Picamoles (XV de France) face à l'Angleterre - 15 août 2015
Louis Picamoles (XV de France) face à l'Angleterre - 15 août 2015

Si les ailiers français ont failli, leurs homologues anglais leur ont donnés une vraie leçon. Antony Watson a humilié Dulin sur son premier essai et Jonny May était tout simplement insaisissable (14 courses, 124m parcourus, 5 défenseurs battus). Malgré son carton jaune, le centre treiziste Sam Burgess a impressionné en défense. Le pilier Brookes et le talonneur Weber ont semblé en-dessous.

Ce qui aurait pu tout changer : un plus gros réalisme d’entrée

Oui, les premières minutes de la partie des Bleus ont été très intéressantes. Problème : elles n’ont pas été concrétisées au tableau d’affichage. Seulement par une pénalité de Parra. 0-3, c’est bien peu vu la domination des hommes de Saint-André. L’essai refusé à Dulin (2e) aurait pu donner bien plus de confiance aux Français. Ce ne fut pas le cas. Et c’est bien dommage, surtout quand on voit le réalisme glacial des Anglais en suivant.

Le tweet analyse

Un bon résumé. Simple, rapide et efficace.

Bilan rapide : encourageant devant, déprimant derrière. Je comprends toujours pas quel est l'idée directrice du XV de France au délà du duel

— Pierre Ammiche (@PierreAmmiche) August 15, 2015

La stat : 6

Satisfaction côté tricolore : la discipline. Les Bleus n’ont été sanctionnés qu’à six reprises. Une bien belle performance, surtout lors d’un match international à l’extérieur. Les Anglais, eux, ont récolté deux cartons jaunes.

La décla : Picamoles (XV de France)

Je trouve que nous avons fait plus que rivaliser. Mais nous sommes encore trop naïfs. On prend trois essais de Cadets. On fait trop de fautes stupides. Vu l’investissement, c’est vraiment frustrant.

La question : les Bleus nous ont-ils rassurés à un mois du Mondial ?

Non. Car l’impression laissée, c’est que rien ne change depuis la prise de fonction de Saint-André. Les maux sont toujours les mêmes avec un manque criant d’imagination offensive. Pour preuve : le seul essai marqué par Ouedraogo intervient après un pénaltouche à 5m et un ballon porté. Le reste est toujours aussi pauvre dans ce domaine. La présence d’une nouvelle charnière avec le duo Parra-Trinh-Duc n’y a rien changé.

Le manque de réalisme est aussi frappant. On ne peut pas espérer remporter des matchs en ratant des occasions aussi près de l’en-but adverse (Atonio, 56e). Les Anglais, eux, nous ont donné une leçon ce samedi avec trois essais dont un en infériorité numérique. La mêlée constitue une belle satisfaction mais la touche a été balbutiante. Comme depuis trois ans, les deux secteurs ne sont jamais parfaits lors d’un même match. Et la défense, avec des joueurs manquants de repères à certains postes (Dulin ailier ?), n’apporte pas toujours de bonnes garanties.

Les Bleus ont du travail. Encore. Et toujours. Après l’exigeante préparation physique, il ne peut en être autrement. Et cette première opposition à balles réelles a laissé entrevoir une éclaircie. Physiquement, les Bleus ont mieux fini que les Anglais. L’apport du banc est indéniable. Des joueurs ont su tirer leur épingle du jeu (Debaty, Picamoles). On a déjà hâte d’être à samedi prochain. Pour s’enthousiasmer. Et pousser derrière ces Bleus à qui ils ne manquent pas grand-chose pour se libérer totalement.

Angleterre France Parra
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