Amateur, Koroduadua, Eden Park, All Blacks... Le Mondial 1987 dans le rétro

  • Le demi de mêlée et capitaine des All Blacks, David Kirk, embrasse la première Coupe du monde en 1987
    Le demi de mêlée et capitaine des All Blacks, David Kirk, embrasse la première Coupe du monde en 1987
  • L'essai de Serge Blanco face à l'Australie
    L'essai de Serge Blanco face à l'Australie
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RETRO COUPE DU MONDE - En attendant le coup d'envoi du Mondial, retrouvez les grands moments des précédentes éditions. En 1987, la première Coupe du monde est remportée par les All Blacks et son capitaine David Kirk. Retour sur ce tournoi encore un peu "amateur".

Le contexte : Un Mondial à la hâte

Le rugby tient enfin sa Coupe du monde. Et ce fut non sans mal. Craignant la naissance d’un circuit professionnel parallèle, l’IRB prend son courage à deux mains et décide en mars 85 de donner vie à un rendez-vous mondial. La prise de décision est assez flou, les journalistes n’auront même pas le droit de poser la moindre question lors de l’annonce officielle. La Coupe du monde sera organisée conjointement par l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’évènement en lui-même est préparé à la hâte et de manière anarchique. Les infrastructures néo-zélandaises ne sont pas au niveau. Finalement, assez de terrains praticables sont dégotés. Bref, cette première édition reste vraiment amateur dans les têtes. Les participants sont tous des invités alors que l’Afrique du Sud a été mise au ban en raison de l’Aparthied dans son pays. L’URSS, conviée, refuse de venir. Une drôle d’ambiance pour cet évènement planétaire... qui réussit l’exploit d’avoir des résultats financiers - certes maigres - mais positifs

La surprise : Les Fidji

Seize équipes présentes, tous les gros au rendez-vous des quarts et une énorme sensation parmi eux: les Fidji. L’archipel explose aux yeux de tous grâce à des génies aux jambes de feu. Un jeu porté sur l’attaque, des relances incessantes, une prise de risque constante, des passes à une main... Dans une poule homogène (5 points comme l’Italie et l’Argentine), les Fidjiens sont qualifiés grâce au nombre d’essais marqués. Comme une juste récompense pour cet incroyable vent de fraîcheur. En quart de finale, les Iliens ont fait peur durant une heure aux Bleus avant de craquer, emportés par la conquête tricolore qui a su appuyer sur le point faible des Fidji. Cela n’aurait pas été pareil sans le mythique raté de Severo Koroduadua.

La déception : L'Angleterre

Ce premier Mondial n’est vraiment pas un bon souvenir pour les Anglais. Il y a eu ces petites escarmouches avec l’IRB sur l’organisation de la Coupe du monde. Et sur le plan sportif, les coéquipiers de Brian Moore ont sincèrement déçu. Battu en phase de poule par l’Australie (19-6), le XV de la Rose se fait sortir en quart de finale par le voisin gallois (16-3). Une période délicate pour l’Angleterre qui touchait presque le fond à cette période-là..

Le match marquant : Australie-France (24-30)

Qui n’a jamais vu cet essai mythique de Serge Blanco en demi-finale du Mondial 87 ? Une action de légende au nez et à la barbe d’Australiens médusés face à une telle séquence. Surtout, cet essai ouvre les portes de la finale à la bande de Fouroux qui a déjoué tous les pronostics. L’Australie possédait de magnifiques talents comme Farr-Jones ou Lynagh mais elle tomba sur l’os français, ô combien séduisant en attaque, se permettant d’inscrire quatre essais aux Australiens. Une copie de très haute volée conclue en beauté. Dommage que le XV de France ait consumé (toutes ?) ses batteries sur cette rencontre...

L'essai de Serge Blanco face à l'Australie
L'essai de Serge Blanco face à l'Australie

La finale : Les All Blacks largement au-dessus

Après l’exploit face à l’Australie, la France est attendue au tournant. Elle a déçu. Les Bleus ont lâché beaucoup d’énergie mais aussi de l’influx lors de la semaine précédant la finale. Les entraînements avaient été très éprouvants, marquants physiquement les Bleus. Lors de la finale, ils n’ont pas su se hisser au niveau des All Blacks, au-dessus de tout le monde tout au long de la compétition. Menés 9-0 à la pause, les coéquipiers de Sella craquent au retour des vestiaires, commettant beaucoup de fautes et laissant Kirwan et Kirk filer dans leur en-but. 29-9, score final, Berbizier sauvant l’honneur en fin de cette finale sans grand suspense.

Le joueur : John Kirwan

6 matchs, autant d’essais et des fulgurances de très haut niveau. Au sein d’une formation néo-zélandais impériale (43 essais marqués, seulement 52 unités encaissées), l’ailier au physique impressionnant pour l’époque (1,92m ; 92 kg) s’est régalé. Signant notamment l’un des plus beaux chefs d’oeuvre de l’histoire de la compétition avec une course folle de 90m contre l’Italie lors du premier match de la Coupe du monde. Il ponctua la compétition par un essai en finale contre la France pour en terminer meilleur marqueur. Mettant ainsi les spectateurs à ses pieds.

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