Entendu à Twickenham: "Jouer la petite finale, c'est comme embrasser sa sœur"
COUPE DU MONDE - Vainqueur de l'Afrique du sud (20-18), la Nouvelle-Zélande défendra bien son titre de champion du monde samedi prochain. La belle attitude des All Blacks, Aaron Smith et Richie McCaw désignés références mondiales, l'humour d'Heyneke Meyer... voici ce que nous avons entendu à Twickenham.
1. Les Français auraient préféré voir... les Bleus
Au moment du tirage au sort pour l'attribution des billets pour la Coupe du monde, certains Français chanceux ont obtenu un sésame pour cette demi-finale. C'est le cas de Thierry et David, tous deux originaires de Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes), bastion historique du rugby hexagonal. Heureux d'assister à une telle affiche, Thierry aurait quand même bien vu le XV de France à la place de la Nouvelle-Zélande.
On a eu du bol au moment du tirage au sort. Nouvelle-Zélande-Afrique du Sud, c'est quand même un sacré match. On aurait pu avoir l'équipe de France, c'est passé à peu de choses ! Si les All Blacks n'avaient pas marqué cette fichue pénalité de 50 points...(rires)
2. Aaron Smith est le meilleur demi de mêlée de la Coupe du monde
Titulaire indiscutable de la charnière néo-zélandaise, Aaron Smith est une des locomotives qui tirent le champion du monde en titre vers l'excellence. Pour Fabien Galthié, le numéro 9 des Highlanders n'a pas d'équivalent dans cette Coupe du monde.
Il est pour moi le meilleur numéro 9 de la compétition. Ce garçon a tout bon. Il colle au ballon, ce qui lui permet d'être dans la lecture et de se faire rarement plaquer avec la balle. Il est dynamique et éjecte vite. C'est difficile de dire qui est le meilleur joueur du Mondial, mais à la mêlée, c'est clairement lui le plus fort
3. McCaw élu capitaine parmi les capitaines
Aimé ou détesté, Richie McCaw ne laisse jamais indifférent. À bientôt 35 ans, le vétéran neo-zélandais a une nouvelle fois livré une belle bataille face aux Springboks. Peu après le match, son sélectionneur Steve Hansen a fait l'éloge de son infatigable flanker.
Nous avons le meilleur capitaine du monde. C'est le point de vue d'un Néo-Zélandais mais c'est un fait reconnu mondialement. En 2007, il était un jeune capitaine et il a beaucoup été critiqué, ça l'a marqué. Il a grandi, son leadership aussi et notre équipe par la même occasion
4. Une grande Nouvelle-Zélande dans un autre registre que contre les Bleus
Face aux Springboks, les hommes de Steve Hansen n'ont pas eu la partie aussi facile que contre le XV de France. Ils ont dû s'employer pour contrer une équipe sud-africaine redoutable de puissance. L'ancien journaliste franco-neo-zélandais Ian Borthwick, aujourd'hui conseiller du président du Racing 92 Jacky Lorenzetti, a particulièrement apprécié la capacité des Kiwis à enfiler le bleu de chauffe.
On a vu une grande équipe de Nouvelle-Zélande, comme cela avait été le cas contre la France dans un autre registre. Elle a montré qu'elle pouvait gagner ces matchs très serrés avec une intensité physique énorme. N'oublions pas qu'elle jouait face à son rival ancestral. Elle est aujourd'hui en finale, après avoir battu un grand adversaire
5. La drôle de comparaison d'Heyneke Meyer
Déçu mais aussi fier de ses joueurs, Heyneke Meyer s'est montré bon perdant quelques minutes après la rencontre. Le sélectionneur sud-africain a même trouvé la force de faire de l'humour au moment d'évoquer le match pour la troisième place qui attend son équipe vendredi, face au perdant d'Australie-Argentine.
Jouer ce match sera très compliqué mentalement car, pour moi, être troisième ou quatrième ne veut pas dire grand-chose. C'est un peu comme embrasser sa sœur. Ce qui compte, c'est être champion du monde. Le reste n'est que palabres inutiles
De notre envoyé spécial à Twickenham, Anthony TALLIEU
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