Pourquoi une petite finale n'a rien à voir avec "embrasser sa soeur"
COUPE DU MONDE - En quelques jours les Boks vont devoir surmonter la déception d’une l’élimination en demi-finale et se remobiliser pour la petite finale (vendredi, 21h). Mais si pour le sélectionneur Heyneke Meyer ce n'est pas un match très important, tous ses joueurs ne sont pas de cet avis. Et les Pumas non plus, qui n'ont pas prévu de faire de cadeau pour la "der" de certains Boks.
Jouer le match pour la troisième place c’est comme embrasser sa sœur. Vraiment ? Ces mots prononcés par Heineke Mayer après la défaite face aux All Blacks ont beaucoup fait réagir. Si certains ont apprécié le phrasé imagé du coach sud-africain, d’autres, et notamment ses joueurs, ont trouvé la métaphore douteuse…
Victor Matfield en tête qui, du haut de ses 126 sélections, ne partage pas l’avis de son sélectionneur : Quand on revêt le maillot des Springboks, ce n’est jamais un match sans enjeu. On pourrait penser que le "vieux lion" donne le change et qu’il aurait tout aussi bien pu nous balancer le mondialement célèbre : "on prend les matches les uns après les autres". Mais non Matfield n’est pas fait de ce bois-là. Pas plus qu’il n’a choisi la langue de bois en deuxième langue. On veut que nos adversaires aient à nouveau peur du maillot Springbok explique celui qui a signé à Northampton dans le championnat anglais. Pour quelques-uns, ce sera le dernier match en équipe d’Afrique du Sud, on veut rendre ce match spécial pour ceux-là. "Ceux-là", lui y compris, ce sont quelques-uns des plus beaux joyaux produits par le rugby sud-africain.
La génération 2007 passe la main
La liste n’est pas exhaustive mais voilà ceux qui diront adieu aux Boks à l’issue de cette Coupe du monde : Jannie et Bismarck du Plessis, Matfield, Burger, du Preez, Habana, Pienaar. Ils ont tous levé le trophée Webb Ellis en 2007 en France. Leur aura est insondable, tout autant que leur vécu commun. Ils vont devoir se quitter et voudraient faire de cette dernière sortie quelque chose de fort.
Touché en demi-finale du Preez va manquer "le jubilé" mais si Heyneke Mayer a donné les clés du camion aux autres, il ne devrait pas avoir à chercher bien loin les mots pour motiver ses troupes, peu importe l’état de fatigue avancé de certains soldats. D’autant que les Argentins, auteurs d’une remarquable Coupe du monde, n’ont pas prévu d’apporter le pique-nique pour accompagner la sortie de ces quelques glorieux Boks ! Pour toutes ces raisons, jouer le match pour la troisième place n’a rien à voir avec le fait d’embrasser sa sœur !
A Londres, de notre envoyé spécial Julien Puyuelo
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