Estebanez: "Faire la prépa et disputer une Coupe du monde, ça te reste gravé à vie"
Depuis lundi, le XV de France a débuté à Marcoussis sa préparation du Mondial anglais (18 septembre-31 octobre). Il y a quatre ans, le trois-quarts centre Fabrice Estebanez (33 ans ; 8 sélections) a vécu cette aventure avant de prendre part à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Il nous raconte cette magnifique expérience qu’il a vécue.
Flash-back. 28 juin 2011, le XV de France dirigée par Marc Lièvremont commence à Marcoussis sa préparation pour le Mondial néo-zélandais. Dans la liste de joueurs communiqués un mois et demi plus tôt, quelques surprises comme Raphaël Lakafia ou Fabrice Estebanez. Le trois-quarts centre se souvient très bien de cet avant Mondial. La préparation avait été très dure, très intensive mais là j’ai vu que Titi (Dusautoir) a dit que c’est encore plus dur (sourires). Je me dis qu’ils vont vraiment en baver, lance le néo-Grenoblois. Si elle avait engendré des sacrifices notamment familiaux, ça en valait le coup dit Fabrice Estebanez. On a bien vu que sur les phases finales, on était beaucoup mieux. Par rapport à nos adversaires, physiquement, on était plus prêts qu’eux.
Des stages qui permettent de sortir de la "bulle" de Marcoussis
Concrètement en 2011, après un début de préparation à Marcoussis, deux stages avaient été organisés en juillet, d’abord 12 jours au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, puis à Saint-Laurent-sur-Cerdans, au domaine de Falgos, dans les Pyrénées-Orientales, à la fin du mois. J’avais adoré Chambon-sur-Lignon, raconte Fabrice Estebanez, avec un trek sur deux jours. Et puis le fait d’aller au stade à vélo, traverser le village. Je me rappelle qu’il y avait le bar où on s’arrêtait quand on remontait. On buvait un petit Perrier avec les villageois. C’était ce côté accessible, on pouvait discuter avec les gens. On était dans une bulle, de pouvoir sortir un peu du contexte de Marcoussis ça nous a fait énormément de bien. A Tignes, en Savoie, du 15 au 25 juillet et à Falgos, du 8 au 12 août, les Bleus 2015 auront l’occasion de voir autre chose que le CNR eux aussi. Une oxygénation qui ne devrait pas leur faire de mal.
Les moments passés à se constituer une "caisse" physique, à souffrir ensemble durant la préparation, permettent de créer une vraie solidarité pour la compétition. On n’est pas forcément habitués à vivre ensemble longtemps. Sur ce laps de temps, on a créé des liens, on a appris à souffrir ensemble. Dans des moments clés de match où tu souffres, tu te rappelles de ces moments. Tu te sublimes pour le copain d’à-côté, relate l’ancien Racingman. Avant de partir pour l’hémisphère sud, il se souvient aussi de ces deux victoires en préparation contre l’Irlande, notamment celle dans le nouveau stade de Dublin, qui avait donné de la confiance et permis au staff d’y voir plus clair au niveau de la complémentarité entre les joueurs. Aller gagner en Irlande, on voit aujourd’hui que c’est compliqué. L’avoir fait, ça reste un bon souvenir, ajoute-t-il.
La partie de chasse avec Servat et Bonnaire
Hors rugby, une préparation de Mondial est aussi l’occasion de vivre des moments inoubliables. Rien que d’en parler, j’en ai encore la chair de poule, montre Fabrice Estebanez. C’est une aventure humaine exceptionnelle. Dans une carrière de rugbyman, faire une prépa de Coupe du monde et une Coupe du monde, ça te reste gravé à vie. Son meilleur souvenir de la préparation restera peut-être une partie de chasse sur une voiturette de golf à Falgos en compagnie de William Servat et Julien Bonnaire.
Sa carrière internationale désormais derrière lui, il apporte son soutien au XV de France avant le Mondial en Angleterre. J’ai des contacts avec Alex Dumoulin. Après, je ne veux pas trop les embêter. J’ai vécu mon histoire, là c’est la leur. Je crois qu’ils savent que nous les anciens on est de tout cœur avec eux en espérant que, comme Pascal (Papé) l’a dit, faire mieux que 2011. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.
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