Le Canada de Magali Harvey trop efficace pour les Bleues

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  • Sandrine Agricole, ouvreur des Bleues, lors de la demi-finale perdues face aux Canadiennes - 13 août 2014
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Un trou d'air de cinq minutes et des points lâchés au pied auront été fatals au XV de France dans sa demi-finale très disputée qui l'opposait au Canada (18-16). Elles ont, en plus, eu le malheur de tomber sur une Magali Harvey étincelante.

Les Bleues mettront sûrement des mois, voire des années à digérer ce nouvel échec en demi-finale de Coupe du monde. Elles n'avaient pas encaissé le moindre essai en phase de poules, elles en ont pris deux en moins de cinq minutes au retour des vestiaires. Forcément, le choc fut rude pour un groupe qui avait jusqu'alors fait de son coffre-fort sa marque de fabrique. "On ne réalisait pas trop, raconte la troisième ligne Manon André. On s'est toutes regardé et je crois sincèrement qu'il y a eu un petit moment de panique". Une période de flottement, marquée par des imprécisions techniques et des ballons rendus trop vite au pied, qui ne dura finalement que cinq minutes de plus. Les soixante-dix autres, les filles de Christian Galonnier et Nathalie Amiel rendaient coup pour coup ce qu'elles recevaient des Canadiennes, dans le sillage de Safi N'Diaye et Marjorie Mayans. Mais au cœur et à la vaillance manquaient toujours ce supplément de lucidité et de pragmatisme des grands rendez-vous, pour une équipe déjà remaniée tactiquement par le forfait de l'ailière Camille Grassineau : "C'est vrai qu'ailière, ce n'est pas mon poste, rappelle Ladagnous, sanctionnée d'un carton jaune en première période. Je n'y suis pas à l'aise. Christelle (Le Duff, ndlr) n'est pas une arrière pure non plus. Cela a peut-être mis un peu de chamboulement dans cette équipe, mais on était capable de passer au-dessus de ça. C'était un petit grain de sable, qui, accumulé à d'autres, à donné ce résultat."

Essai de 80 mètres, transformation de l'extérieur du pied...Harvey leur a tout fait

L'autre grain de sable était évidemment la défaillance au pied de Sandrine Agricole à des moments cruciaux. Deux transformations dans ses cordes, dont celle de l'égalisation à quatre minutes de la fin, qui faisaient si mal à l'heure des bilans. L'ouvreur des Bleus, très digne en zone mixte, ne s'est pas cherché d'excuse : "Sur la première transformation, je n'ai pas trop compris pourquoi l'arbitre me dit ''stop'' (après une montée anticipée d'une canadienne). Après, on n'est plus sur les mêmes repères. Mais il ne faut pas se cacher derrière ça où derrière la pression. On est sportive de haut niveau, on s'entraîne pour être capable de bien gérer ce genre de situation. C'était à moi de mieux me concentrer. Je m'en veux, je m'en voudrai toute ma vie mais c'est ainsi."

Un péché de réalisme qui tranchait avec la réussite insolente de l'ailière buteuse Magali Harvey. Contre la France, la jolie canadienne a célébré avec panache sa nomination parmi les quatre meilleures joueuses de l'année. D'abord en couvrant tout Jean-Bouin à vitesse grand V pour le deuxième essai des Nord-Américaines (45e), puis en réussissant la transformation en coin de...l'extérieur du pied : "Nous avons des avants performantes, mais aussi de très bonnes arrières qui nous ont permis de prendre l'avantage ce soir. J'ai la chance d'avoir joué au football quand j'étais plus jeune, et cela m'a beaucoup aidé pour la technique au pied. C'est de là qu'est né mon extérieur". Une prestation majuscule dans l'ensemble qui forçait même le respect des Bleues, à l'image de Christelle Le Duff : "C'est une excellente joueuse à sept comme à quinze, il n'y a aucun problème là-dessus. C'est sûr qu'elle a marqué des points contre nous pour être désignée meilleure joueuse de l'année". Un phénomène qui a eu, en plus d'un brin de génie, ce petit plus qui a fait défaut aux Françaises mercredi pour s'offrir le " Crunch " de leur vie.

Sandrine Agricole, ouvreur des Bleues, lors de la demi-finale perdues face aux Canadiennes - 13 août 2014
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