Le Duff : "On était beaucoup moins sérieuses"

Par Rugbyrama
  • Christelle Le Duff jouant pour le XV de France avant de partir au rugby à VII - 15 février 2009
    Christelle Le Duff jouant pour le XV de France avant de partir au rugby à VII - 15 février 2009
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L'ouvreur Christelle Le Duff (31 ans, 64 sélections) participera à partir de vendredi en France à sa troisième Coupe du monde de rugby. Elle explique qu'à ses débuts, en 2001, les joueuses ne mettaient pas autant de sérieux qu'aujourd'hui dans leur travail, et que le rugby féminin a bien augmenté de niveau.

Comment gérez-vous votre statut de plus ancienne joueuse du groupe?

Christelle LE DUFF : J'ai un statut assez particulier car je ne reviens que cette saison avec le XV après trois ans passés avec le VII. J'ai retrouvé beaucoup de jeunes que je ne connaissais pas plus que ça, hormis deux-trois anciennes. C'est assez difficile d'avoir un rôle de leader quand on arrive dans un groupe déjà formé depuis deux-trois ans. Mais les filles sont au courant de mon parcours et un respect s'est instauré rapidement. J'essaie de plus en plus d'avoir le rôle de l'ancienne qui a connu deux Coupes du monde, j'essaie d'apporter de la sérénité sur le terrain.

Effectivement, vous êtes de retour dans le XV de France après une parenthèse de trois ans...

C.L.D. : A la dernière Coupe du monde (en 2010, pour laquelle elle n'avait pas été sélectionnée, ndlr), je n'étais pas très en forme physiquement et mentalement. L'équipe de France à VII a fait appel à moi et j'y suis restée pendant trois ans pour pouvoir me remettre en forme physiquement et évoluer mentalement.

C'est à dire?

C.L.D. : J'avais peut-être un comportement qui faisait que je ne pouvais pas m'intégrer au groupe, je ne sais pas... J'ai énormément évolué, j'ai vu un préparateur mental. J'ai fait de bonnes performances ces deux dernières saisons qui m'ont permis d'être rappelée. Et j'en suis ravie car je m'entends très bien avec tout le monde.

Comment jugez-vous l'évolution du rugby féminin depuis votre première sélection en 2001?

C.L.D. : Il y a quelques années, on ne devait pas travailler autant physiquement que maintenant. A 19-20 ans, je ne faisais pas forcément tous les programmes physiques. On était beaucoup moins sérieuses, ce qui n'est plus possible aujourd'hui. Toutes les équipes évoluent, les impacts sont beaucoup plus durs. On est obligé de passer par toute une préparation physique, avec notamment de la musculation pure.

Il y a quelques années, on ne devait pas travailler autant physiquement que maintenant.

Le niveau mondial s'est vraiment resserré?

C.L.D. : Oh oui, c'est impressionnant. Par exemple le Canada: en 2002, on leur avait mis un score assez élevé lors du match pour la 3e place (41-7, ndlr). Aujourd'hui elles ont rattrapé tout le monde. L'Australie a aussi énormément évolué, les États-Unis ont énormément progressé. Cela a surtout évolué grâce au VII, qui a beaucoup progressé. Et comme les équipes du XV piochent dans le VII...

Vous pratiquez ou avez pratiqué, en parallèle du rugby, le football et le handball, beaucoup plus médiatisés que le rugby féminin...

C.L.D. : Oui c'est vrai. Leurs performances ont beaucoup joué. A nous, si on veut qu'on parle de nous, de faire une performance lors de la Coupe du monde. On en a déjà fait une belle dans le Tournoi des six nations (Grand Chelem en 2014, ndlr), continuons comme ça et on y arrivera.

Tenez-vous à votre statut d'amatrices ou voudriez-vous, si vous le pouviez, passer professionnelles?

C.L.D. : Non, on tient à notre équilibre. Cela nous va bien d'avoir un travail à côté du rugby, cela permet aussi de voir autre chose. Et pour une femme, qui veut aussi avoir des enfants, c'est très difficile de faire du rugby tous les jours comme les garçons. Cela ne me plairait pas d'être professionnelle. Je tiens à mon job (chargée du développement du rugby féminin au Comité du pays catalan, ndlr) avec mes petites.

Propos recueillis par Nicolas KIENAST

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