Vigilance rouge pour les Bleus

On a beaucoup parlé d'eux la semaine dernière. Après la claque tonguienne et l'explication de texte qui a suivi au sein du groupe France, les cadres tricolores ont été placés face à leurs responsabilités. Et ils ont répondu présents, prenant les choses en main et menant l'équipe à la révolte salutaire face au XV de la Rose. Toutefois, n'allez pas croire que leur rôle est moins important ces jours-ci. Comme l'a rappelé Marc Lièvremont, dans l'histoire du rugby français, "aucune génération n'a réussi à réitérer, après une victoire à l'orgueil et au forceps, la même performance en termes d'investissement, d'engagement et de qualité rugbystique."

L'implication des "vieux" comme dirait Lionel Nallet sera une nouvelle fois primordiale pour éviter la décompression face aux Gallois, que les Bleus ont vaincu trois fois lors des trois dernières années. L'expérience de ceux qui ont connu la défaite en demi-finale lors de la Coupe du monde 2007, notamment, doit permettre de faire la différence. Ils sont dix dans ce cas : Clerc, Marty, Heymans, Bonnaire, Dusautoir, Szarzewski, Poux, Harinordoquy, Nallet et Traille. Et ils savent que tout le monde compte sur eux.

Pas de décompression

Alors, dès samedi soir, ils ont mis le cap sur le pays de Galles : "Nous avons parlé de la demi-finale dès le coup de sifflet final, explique le capitaine Thierry Dusautoir. Nous sommes beaucoup à avoir vécu 2007 et nous savons très bien ce qui peut se passer après une euphorie excessive."

Les anciens veillent. Et maintiennent la pression. Un debriefing vidéo du quart de finale a été effectué entre joueurs, qui va dans le sens de la responsabilisation tant recherchée par Lièvremont. "Peut-être que ce sera plus dur cette semaine, témoigne Lionel Nallet. Quelque part, c'était facile après les Tonga. Tout le monde était vexé et il n'y avait besoin de rien dire aux entraînements, tout se passait bien."

Pas de signes de décompression cependant à en croire les Bleus. La séance d'entraînement de mardi après-midi était "très bonne" selon Nallet et Lièvremont est "satisfait de leur comportement ces deux derniers jours. Il n'y a jamais eu d'euphorie extrême, ils se sont immédiatement remobilisés." Les Tricolores, qui ont fait aussi bien que leurs glorieux aînés en décrochant leur place en demie, veulent maintenant faire mieux. "Il est important de rester humble et de garder en tête que notre objectif n'était pas de gagner un quart de finale mais d'être champions du monde", résume Julien Bonnaire. Sages paroles...