Garuet : "Une forte amitié nous liait"

Par Rugbyrama
  • Jean-Pierre Garuet
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Publié le Mis à jour
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Le Mondial en Nouvelle-Zélande débute dans six semaines et notre site vous propose jusqu'à l'ouverture le 9 septembre prochain des rétrospectives sur les six premières éditions. Jean-Pierre Garuet, meilleur pilier droit du monde cette année-là revient sur l'événement vécu par le XV de France.

A l'époque, que signifiait pour vous une participation à la Coupe du monde ?

Jean-Pierre Garuet : C'était la première et cela n'avait pas la portée actuelle avec tous les médias qui la relayent. Il n'y avait que cinq ou six journalistes. Pour nous, c'était quelque chose de magnifique. Nous sortions du Grand Chelem dans le Tournoi. Une petite préparation avec deux matchs, un stage à Saint-Lary et nous étions partis pour une grosse tournée.

Quel souvenir en gardez-vous ?

J.-P.G : C'est quelque chose d'extraordinaire que d'avoir été sélectionné pour la faire et de tenir le coup jusqu'au bout. C'était encore amateur et il n'était pas question d'argent. D'ailleurs, on ne se la posait même pas. Je crois que nous avions eu quelque chose comme 5000 francs mais ce qui nous importait, c'était de vivre quelque chose de phénoménal.

Comment s'organisait la vie au sein du groupe ?

J.-P.G : Jacques Fouroux était un super manager, qui préparait le groupe depuis 1983. Les vingt-sept joueurs présents dans l'avion n'avaient pas trop changé à quelques éléments près et étaient surtout les plus compétitifs. On n'avait connu que très peu de défaites car à chaque fois que cela arrivait, c'était comme si la tête nous tombait. On était une sorte de club dans le club. Une forte amitié nous liait même si on venait tous d'horizons différents. Cela continue encore aujourd'hui car on prend plaisir à se retrouver. Ce n'est pas le fait du hasard si on est arrivés en finale car c'était une équipe avec un grand " E ".

Avec quels objectifs étiez-vous partis ?

J.-P.G : Il fallait sortir de la poule pour faire au moins un quart et tenter par la suite d'aller le plus loin possible. Je revois ce banquet d'accueil, avec la Coupe du monde présentée. Finalement, elle n'était pas si grande que ça mais on la regardait comme avec des yeux d'enfants. Cela donnait envie de la toucher comme cela peut être le cas avec le Brennus.

Finalement, avec une finale, l'objectif était plus que rempli mais ne nourrissez-vous pas des regrets ?

J.-P.G : J'aurais aimé être plus pro sur la préparation. Déjà, il y avait eu le quart de finale contre les Fidji où tout le monde nous a flagellés en disant qu'on avait failli perdre (31-16, N.D.L.R). Je n'ai jamais eu le sentiment qu'on pouvait perdre ce match avec la domination qui était la nôtre en mêlée. On les a presque envoyés dans les tribunes (rires) ! Pour le reste, il nous a manqué une gestion de la préparation physique.

Et puis il y a cette demi-finale d'anthologie gagnée 30-24 face à l'Australie...

J.-P.G : Les Australiens étaient très coriaces mais je n'ai jamais perdu contre eux. Je me souviens de la seconde mêlée où on leur prend une introduction et cela les a marqués. Et puis il y a cet essai de Blanco, mémorable ! J'ai provoqué la touche dont il découle en mettant un petit coup de pied en étant pourtant hors-jeu. Peu de monde l'a vu mais cela change le destin. Au final, on va récupérer le ballon pour inscrire au bout d'une action incroyable l'essai de la victoire. Pour la finale (29-9, N.D.L.R), je pense qu'il y a eu un certain relâchement. On avait battu les Blacks 16-3 à Nantes en 1986, ils s'en sont rappelés et ont trouvé la motivation. Cela a eu l'effet inverse de notre côté car on ne les bat pas souvent.

Quelles sont les chances de l'équipe de France de remporter le Mondial cette année ?

J.-P.G : On peut être surpris. On les a assassinés après la défaite contre l'Australie mais il faut être indulgent. Je suis allé au rassemblement de Marcoussis et il n'y a pas de stress. Ils sont bien reposés alors que dans le Sud, ils vont être émoussés avec les Tri-Nations. Le XV de France est capable de tout, il ne faut pas le sous-estimer et ne pas jouer aux professeurs. En 1999, personne ne misait sur la France et pourtant... Je ne dis pas que ce sera facile mais ce groupe va réussir à être compétitif. C'est souvent quand la France est au pied du mur qu'elle arrive à réagir. Je sais, je m'enflamme mais je veux défendre mon équipe, je suis un Français.

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