Bernat-Salles : "Une demie exceptionnelle"

Par Rugbyrama
  • Philippe BERNAT SALLES - 31.10.1999
    Philippe BERNAT SALLES - 31.10.1999
Publié le Mis à jour
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Arrivée dans la peau d'un remplaçant, Philippe Bernat-Salles a rapidement endossé le costume de titulaire à l'aile du XV de France. Si la victoire face aux Blacks en demie restera gravée à jamais dans sa mémoire, il regrette quelque peu l'approche de la finale, largement perdue face aux Wallabies.

Comment avez-vous vécu cette Coupe du monde 99 ?

Philippe BERNAT-SALLE: Quand on est sportif et qu'on a la chance de disputer une Coupe du monde, il est difficile de trouver d'autres mots que "magique". D'autant plus que je n'ai jamais été indiscutable et que j'étais parti en tant que second couteau. En équipe de France, je suis souvent sorti par la porte et revenu par la fenêtre. Il faut toujours prendre les choses avec du recul et avec le sourire. Il y a forcément des coups de blues mais il n'y a que des grands moments. Le binôme que je formais avec Titou Lamaison était bien en place et on se montrait solidaires l'un envers l'autre. Malgré les moments difficiles que l'on peut connaître, les guéguerres internes du fait que l'on soit des compétiteurs, cela n'a été que du bonheur. Et avec du travail et de la réussite, j'ai réussi à jouer. Personnellement, si on m'avait dit ça à quinze ans, j'aurais signé immédiatement.

Votre plus grand souvenir est-il cette mémorable demi-finale face aux Blacks avec le duel face à Lomu ?

P. B.-S. : Oui, ce fut un match exceptionnel. Le groupe était soudé car finalement, ce n'était qu'un match normal. Concernant le duel, c'était compliqué avec tout le tapage médiatique qu'il y avait autour. Je dois avouer que la différence de gabarit m'a même laissé perplexe.

Vous marquez d'ailleurs un essai de 80 mètres, celui du break...

P. B.-S. :Les Blacks jouaient leur va-tout pour revenir au plus vite. Ils perdent le ballon, Christophe Lamaison et Olivier Magne poussent tour à tour au pied et je fais preuve d'opportunisme en faisant valoir mes qualités de vitesse pour arriver le premier dans l'en-but. Il fallait simplement être là au bon moment.

N'avez-vous finalement pas disputé la finale avant l'heure ?

P. B.-S. :Il est clair que c'est très difficile de revenir dans la compétition après un tel exploit. On a eu beau se dire que c'était fini et qu'il y avait la finale contre l'Australie, je pense qu'il y a eu inconsciemment un relâchement. Si c'était à refaire, la préparation de la finale aurait été différente. Il y aurait eu moins d'euphorie, plus de sérieux. On s'est peut-être pris pour d'autres mais nous n'avons pas non plus été aidés par tout le tapage autour de nous. Après, on peut toujours regretter de n'être que vice-champion car on ne dispute pas cinquante finales de Mondial dans sa carrière. Maintenant, il faut bien avouer que l'Australie était bien meilleure.

A votre avis, quel parcours va réaliser le XV de France cette année ?

P. B.-S. : Je ne suis pas devin et en plus, je suis nul en pronostics. On leur souhaite évidemment le plus beau parcours possible. Ce n'est pas une équipe mais un groupe. La préparation a été longue, éprouvante mais c'est dans la douleur que l'on crée quelque chose. Au vu des derniers résultats, je ne vois pas la France mais nous sommes capables de tout. Regardez en 1999, on devait à peine battre l'Argentine et on finit en finale. Il n'y aura que deux ou trois gros matchs à jouer. On sortira certainement deuxièmes de poule. Après... Je pense que le plus difficile est de faire vivre le groupe. Mais Marc Lièvremont de par son tempérament, son état d'esprit et ses qualités humaines fera quelque chose de bien de ce groupe.

Quels sont donc vos favoris ?

P. B.-S. : J'adore les Blacks et je pense que chez eux, cela va être copieux après deux mois d'enfermement. Je les vois vraiment remporter la Coupe du monde.

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