Pienaar rime avec Histoire

Par Rugbyrama
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Capitaine des Sud-Africains en 1995, le troisième ligne François Pienaar a marqué l'Histoire de son pays. En recevant le trophée Webb Ellis des mains de Nelson Mandela, président noir, il est devenu le symbole de la réunification des ethnies sud-africaines, à la suite de l'abolition de l'apartheid.

François Pienaar (29 sélections avec les Springboks, toutes en tant capitaine) est aujourd'hui un symbole en Afrique du Sud. Une icône même. Pour en arriver là, l'ancien troisième ligne aile à la chevelure blonde caractéristique a tenté un pari quasiment impossible à réaliser: mener son équipe au titre de champion du monde !

C'était en 1995, sur le sol sud-africain. Privés des deux premières éditions de la Coupe du monde (1987 et 1991) pour cause d'apartheid (ségrégation principalement raciale), les Springboks étaient en plein naufrage quelques mois avant le début du Mondial. De plus, ils étaient détestés par la population noire de la nation arc-en-ciel, puisque la totalité de l'équipe était blanche. A l'approche de la Coupe du monde, le rugby sud-af' sortait peu à peu la tête de l'eau. L'arrivée de l'ailier Chester Williams - premier joueur de couleur à porter la tunique "Green and Gold" - n'y était d'ailleurs pas étrangère.

Premier sud-africain à soulever la Coupe du monde

La volonté affichée du président Mandela de voir son équipe de rugby triompher, malgré des résultats encore décevants, propulsa le capitaine François Pienaar sur le devant de la scène. Servant de lien entre son président et ses coéquipiers, le redoutable défenseur qu'il était ne se doutait pas encore qu'il allait écrire l'Histoire de son pays. Pas uniquement sportive.

Hasard du calendrier, pour leur premier match en Coupe du monde, les Boks affrontaient les wallabies australiens, champions en titre. Transcendés par l'éventualité de voir leur patrie réunifiée en cas de victoire finale, les Sud-Africains se sublimèrent. Au meilleur moment. Invaincus en phase de poule, ils gagnaient progressivement le cœur de leurs supporters blancs... et noirs. Plus personne n'était alors en mesure de les arrêter. Ni l'Irlande en quarts de finale, ni la France en demie, ni même la Nouvelle-Zélande de Jonah Lomu en finale (15 – 12). Un Jonah Lomu cadenassé par la troisième ligne springbok composée de Ruben Kruger, Mark Andrews et... du n°6 François Pienaar.

Au terme de la finale, le peuple sud-africain exultait. Blancs et Noirs confondus. Comme réconciliés. Pienaar et les siens réussissaient leur pari et devenaient champions du monde. En ce 24 juin 1995, le légendaire capitaine sud-africain recevait le trophée William Webb Ellis des mains de Nelson Mandela, vêtu du célèbre maillot vert et or des Springboks. Tout un symbole. Pour clore ce Mondial, François Pienaar délivrait une dernière phrase, au centre de la pelouse de l'Ellis Park de Johannesburg: "Nous n'étions pas quinze, nous étions quarante-quatre millions (aujourd'hui sur le terrain)". Depuis 2005, Pienaar est membre du Temple international de la renommée du rugby.

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