Papé: "Des places à gagner"

En début de semaine, le Canada faisait figure d'inconnu pour le XV de France. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Pascal PAPÉ : Nous avons bien avancé, même si tout n'est pas encore peaufiné, sachant qu'ils jouent cet après-midi (l'entretien a été réalisé mercredi à 13h30 en Nouvelle-Zélande, heure à laquelle les Canadiens n'avaient pas encore joué contre le Tonga, NDLR). Nous n'allons pas regarder leur match en direct, car une séance d'entraînement est prévue. Mais ce n'est pas plus mal : à notre retour, tous les montages auront été effectué, et l'on saura d'autant mieux à quoi s'en tenir.

Qu'en avez-vous déjà retenu ?

P.P. : Ils paraissent assez costauds, notamment en troisième ligne. Ils ont également un centre très costaud, qui sent bien le jeu. Ce ne sera pas du tout le même genre d'opposition que face au Japon, c'est certain.

En premier lieu dans le secteur de la conquête...

P.P. : En conquête, le Canada fonctionne comme une vraie équipe anglo-saxonne. Les Canadiens ne se posent pas de questions en touche, où tous leurs blocs défendent en l'air. Il faudra donc être très précis dans nos combinaisons. C'est en tout cas une formation à ne surtout pas prendre à la légère, car elle aura à cœur de fournir une grosse prestation.

Comment abordez-vous le match, sachant que les reproches adressés par Marc Lièvremont après le Japon ne concernent pas vraiment les titulaires pour le Canada, onze changements ayant été effectués ?

P.P. : Encore une fois, nous évoluerons dans un contexte différent. Onze joueurs vont attaquer la partie qui n'étaient pas du match contre le Japon. La concurrence joue, bien sûr, mais l'erreur serait d'essayer de tirer la couverture à soi. Ce n'est que si le collectif est fort que les satisfactions individuelles pourront découler.

Voyez-vous cette rencontre comme une dernière chance de faire partie du XV de départ qui affrontera les Blacks la semaine prochaine ?

P.P. : Chaque joueur va faire en sorte de postuler pour un prochain match, c'est une évidence. Il y a des places à gagner pour la suite de la compétition, tout le monde en est conscient. Mais jouer une rencontre de Coupe du monde est aussi une motivation en soi. Nous allons aborder la rencontre avec une grosse détermination, beaucoup de motivation, afin de ne pas commettre les mêmes erreurs que face au japon. L'objectif est de jouer un match plus abouti.

Comment concilier les impératifs collectifs et les ambitions individuelles ? Vous allez par exemple pousser aux côtés de Millo-Chluski, coéquipier sur ce match, mais concurrent pour l'avenir...

P.P. : Il ne faut pas se poser ce genre de question. La chance d'attaquer un match suffit à se motiver. L'idée est d'abord de réaliser un match propre, sans tirer la couverture à soi. Ce n'est qu'après avoir effectué le travail indispensable que je pourrai songer à amener le petit plus de mon profil.

À ce sujet, vous allez affronter dimanche un joueur bien connu du Top 14, Jamie Cudmore...

P.P. : C'est un sacré joueur, capable d'un engagement exceptionnel. Un très, très bon deuxième ligne, qui va nous imposer un sacré combat. Mais de notre côté, nous voudrons aussi nous faire respecter dans les rucks...

Propos recueillis par Nicolas ZANARDI