Leur jour de gloire

Par Rugbyrama
  • Une 23 octobre 2011
    Une 23 octobre 2011
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Ce dimanche, la presse kiwi fait monter la pression à quelques heures de la finale de la Coupe du monde entre la France et la Nouvelle-Zélande (10 heures). Le ton, très racoleur ces derniers jours, s'est adouci mais les journaux locaux restent confiants sur le chemin de "l'immortalité".

"C'est notre heure". Voici le titre qui fait la une du Sunday Star Times ce dimanche, sur une immense photo de Richie McCaw, le nez en sang. Le capitaine des All Blacks est d'ailleurs en première page de tous les journaux ce dimanche, héros d'une nation qui "'attend" comme le titre le New Zealand Herald en pages intérieures. Partout, des portraits du troisième ligne, qui pourrait devenir le deuxième capitaine à mener l'équipe nationale sur le toit du monde. "Personne d'autre que lui – à part Graham Henry – n'a plus plus à gagner ou à perdre lors de cette finale", affirme le Sunday Star Times.

Henry justement. Lui aussi s'étale sur des pages et des pages dans les journaux néo-zélandais en ce jour de finale historique. "In Ted we trust", assure le "Star" en une de son cahier sports. "Ted", c'est le surnom d'Henry, qui devrait quitter son poste après ce final en apothéose. Et dans une chronique, David Kirk, le mythique capitaine all black qui a soulevé la première Coupe du monde de l'histoire en 1987, dresse un portrait de lui. "Je salue Ted, qui a préparé cette équipe à être la meilleure du monde et est parvenu à la libérer pour qu'elle le devienne (…) Cette équipe veut gagner la Coupe du monde pour elle-même et pour le pays, mais elle le veut aussi et désespérément pour Ted."

Les anciens All Blacks analysent le match

Kirk, Fox, Randell, Loe, Mehrtens... Les anciennes gloires all blacks interviennent largement dans la presse pour commenter le plus grand événement des vingt-quatre dernières années en Nouvelle-Zélande. Et, sages anciens, ils se montrent plus réservés que les supporters, qui ne doutent pas une seconde de la victoire des leurs ce soir. Pour Grant Fox, la "peur de perdre" de l'équipe face aux espoirs incommensurables de tout un pays est "doublement dangereuse. Il ne faut pas aborder ce match comme n'importe quel autre et tenter de faire abstraction du poids des attentes. Il faut l'embrasser, reconnaître que c'est une semaine différente. La plus importante de leurs vies".

Andrew Mehrtens ne dit pas autre chose dans le New Zealand Herald. Victime du crash de 1999, il sait mieux que personne combien les Français peuvent être imprévisibles. Mais il se montre confiant : "Même si nous devons respecter les talents individuels des joueurs français, je pense que les liens entre eux ne sont pas aussi forts que les nôtres et qu'ils vont se déliter face aux assauts all blacks. Go the All Blacks !"

Et les Français dans tout ça ? Ils n'ont pas beaucoup de place dans la presse nz ce dimanche. Pas de classement des "brutes françaises" cette fois, pas de photos racoleuses ou de titres tapageurs mais simplement Richard Loe qui estime que "les tactiques sournoises des Français appartiennent au passé. Si les Français s'amusent à cibler nos bijoux de famille, ils recevront une visite pas très sympa d'Owen Franks", écrit le champion du monde 1987 dans le New Zealand Herald.

Peu de place pour les Français

Quelques pages avant, le quotidien d'Auckland se permet de donner quelques clés aux Bleus pour "battre les All Blacks : les choquer avec une énorme densité physique – grosse défense, gagner les rucks – scorer tôt dans le match – ne pas leur rendre les ballons au pied – tenter les tirs au but et des drops pour leur metttre la pression – harceler Weepu et Cruden – Museler le milieu de terrain. Nonu, Smith et Dagg sont des joueurs clé". Il suffisait de le dire...

Le Sunday Star Times dresse pour sa part un portrait de Marc Lièvremont, évoquant les relations compliquées avec ses joueurs et la déclaration du sélectionneur français faite hier selon laquelle il est "pressé que ça s'arrête". Dans le Sunday News, Taine Randell analyse la troisième ligne tricolore, "magnifique" selon lui. Mais le capitaine déchu de 1999 croit lui aussi à la victoire des siens. Les Bleus avaient raison : tout est contre eux ce dimanche. Mais ça tombe bien, ils adorent ça.

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