La fierté des braves

Par Rugbyrama
  • nallet mas emotion larmes france nouvelle-zélande
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Les Bleus sont passés par toutes les émotions dimanche en finale. De la peur de sombrer après l'essai de Woodcock, à l'espoir fou de gagner en passant par une tristesse infinie, ils ont vécu une journée forte en émotions. Mais celle qui prédomine, c'est la fierté. Une immense fierté d'être Français.

Tandis qu'à quelques mètres seulement les All Blacks exultent dans un stade en délire, les joueurs du XV de France se regroupent et forment un cercle autour d'Aurélien Rougerie. Les Bleus se resserrent une dernière fois avant de mettre un terme à quatre mois de vie commune et quatre ans d'efforts. C'est fini. Le rêve s'est envolé.

La pression retombe et laisse place à l'émotion. Lionel Nallet et Marc Lièvremont peinent à contenir leurs larmes quand il répondent aux questions en direct à la télévision."Nous sommes tous conscients d'être passés à côté de quelque chose de grand, témoigne le capitaine Thierry Dusautoir. Pour la grande majorité des joueurs, une telle occasion ne se reproduira jamais. On sentait aujourd'hui cette émotion qu'il y a quand on vit des moments uniques."

Alors qu'ils se relayent devant les journalistes, les Tricolores livrent leur sentiment. Ou plutôt leurs sentiments, au pluriel. Car ils sont multiples. Il y a une "immense fierté" d'abord. Celle de tous et du capitaine en premier lieu : "Nous sommes arrivés à ce niveau de la compétition en subissant pas mal de critiques et il y a eu des moments très difficiles mais nous avons été forts dans nos têtes et avons montré à pas mal de monde que le rugby, ce n'est pas que des skills et des combinaisons, c'est aussi du mental."

Papé : "On ne pouvait pas faire mieux"

Bien sûr, il y a aussi des regrets. Soulagés de ne pas avoir été humiliés comme tout le monde le prédisait, les Bleus n'en sont que plus frustrés d'être passés si près de l'exploit : "Nous avons fait un grand match et prouvé que nous avions notre place en finale mais nous regretterons ce match toute notre vie, soupire Dimitri Szarzewski. Mourir à un point, c'est très difficile. J'aurais préféré en prendre quarante..."

A vrai dire, on n'a pas l'impression que ces joueurs viennent de perdre une finale de Coupe du monde. Bien sûr, la tristesse est immense mais on ne sent pas d'abattement, pas de révolte intérieure, pas douleur indicible et écrasante. Il y a une explication à cela : "C'est parce qu'on sait qu'on ne pouvait pas faire mieux, explique Pascal Papé. On y a mis tout ce qu'on pouvais mais ce n'est pas nous qui avons décidé du sort qui nous serait réservé." Le deuxième ligne du Stade français parle là de l'arbitrage de M. Joubert. Car il y avait aussi un incommensurable sentiment d'impuissance à l'Eden Park en ce soir de finale mondiale...

"Il n'y a pas de mots, conclut Aurélien Rougerie. Ce que je peux dire, c'est que, des trois Coupes du monde auxquelles j'ai eu la chance de participer, celle-ci est la plus belle, honnêtement. C'était fantastique. Vous ne pouvez pas vous rendre compte les émotions que nous avons connues. Oui, on s'est fait briser, oui on a vécu des choses intenses. Mais même dans toute une vie, on ne peut pas vivre ça. Nous on l'a fait en quatre mois."

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