French paradoxe

Par Rugbyrama
  • Joie Parra Nallet - 15 octobre 2011
    Joie Parra Nallet - 15 octobre 2011
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Malgré un sacré coup de pouce du destin, l'équipe de France a bien failli ne pas se qualifier pour la finale de la Coupe du monde. Fébriles, les Bleus se sont compliqués la tâche tout seul et ont laissé les Gallois être dangereux jusqu'au bout. Ils expliquent ce qui s'est passé.

A la vingtième minute de jeu, un doux sentiment de satisfaction a empli le coeur de chaque supporter français. Adam Jones, le meilleur pilier gallois, était sorti sur blessure cinq minutes plus tôt et le capitaine Sam Warburton venait de recevoir un carton rouge. Les Tricolores allaient terminer le match à quinze contre quatorze. Ça devait passer les doigts dans le nez. Mais les Bleus sont Français alors rien n'est logique avec eux. Et ils ont tremblé jusqu'au bout, s'imposant seulement d'un point au terme d'une rencontre au suspense insoutenable (9-8).

Comment expliquer que cette équipe en supériorité numérique pendant une heure ait connu de telles difficultés ? Le capitaine Thierry Dusautoir avance une explication : "Paradoxalement, ce carton nous a mis dans une position difficile : nous n'avions plus d'autre choix que de gagner. Alors on s'est crispé et on a fait une multitude de mauvais choix Nous avons commis beaucoup de fautes qui ont permis aux Gallois de croire en eux et nous ont empêchés de prendre le match à notre compte."

Parra : "Un match pourri"

Avant ce carton, les Tricolores étaient dominés et ne parvenaient pas à mettre en place leur jeu. Ils étaient déjà fébriles. Alors le coup de pouce s'est transformé en coup de pression. Morgan Parra détaille : "Quand Warburton est sorti, on s'est dit : "On ne peut pas le perdre ce match, c'est impossible". Mais mine de rien, ça nous a encore plus mis la peur au ventre. Chacun a fait sa faute, on était un peu perdu." Les Bleus, ou l'art de faire compliqué quand on peut faire simple... "On s'est cru arrivé, détaille Julien Bonnaire. On a pensé qu'en supériorité numérique, le match serait facile et on a manqué d'ambition."

Il a finalement fallu une défense énorme et beaucoup de chance pour aller chercher la troisième finale de Coupe du monde du rugby français. "Il y a une petite étoile au-dessus de nous", reconnaît Maxime Mermoz, tandis que Fabien Barcella avoue que "c'est une pâle équipe de France qui a gagné. Nous sommes tous conscients de ce que nous avons produit mais nous sommes en finale de la Coupe du monde. Et ce n'est pas seulement grâce à la chance, mais aussi grâce à notre solidarité et à notre état d'esprit extraordinaires. On l'a vu notamment lors de cette séquence de cinq minutes et vingt-neuf temps de jeu à la fin du match."

Les Bleus n'ont pas brillé face aux Gallois et ils n'étaient pas tous persuadés de "mériter" leur place en finale, mais ils y sont. Et c'est le bien là l'essentiel. "C'est peut-être un des matchs les plus pourris que j'aurai remporté dans ma carrière mais il est gagné et nous permet d'aller en finale", résume Morgan Parra. Qu'importe le chemin emprunté, tant qu'il mène vers les étoiles...

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