Déni de sales gosses

Par Rugbyrama
  • bleus rugby deni sales gosses groupe
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Après les avoir comparés aux footballeurs de Raymond Domenech il y a trois semaines, Marc Lièvremont a qualifié ses joueurs de "sales gosses". Des propos que les Bleus n'ont pas apprécié. Et ils le lui ont fait savoir. Les relations entre le technicien et son groupe sont décidément complexes.

Dimanche, Marc Lièvremont a "perdu une occasion de fermer (sa) grande gueule". C'est lui-même qui le dit. Au lendemain de leur qualification pour la finale de la Coupe du monde, le sélectionneur avait qualifiés ses joueurs de "sales gosses indisciplinés, désobéissants et égoïstes parfois". Il leur en voulait d'être sortis le soir pour fêter l'événement alors qu'il leur avait demandé de ne pas le faire. "Ils sont toujours à râler, à se plaindre et ils me 'les cassent' depuis quatre ans", avait-il ajouté.

Pourquoi le sélectionneur a-t-il fait de telles déclarations devant les journalistes ? Simple (et incroyable) maladresse ou vrai moyen de piquer au vif son groupe avant le match le plus important des douze dernières années ? Il a répondu ce mercredi : "C'était une forme de synthèse de leur comportement depuis quatre ans, une manière de mettre un peu la pression aussi". Marc Lièvremont a ajouté en avoir "parlé" avec ses protégés, dont il semble s'éloigner de plus en plus : "Quand on vit quatre mois avec trente joueurs, on ne peut pas faire l'unanimité. Je ne suis pas là pour être l'ami de mes joueurs mais pour les mener au bout. J'ai regretté mes propos quand j'ai vu la campagne de presse et les critiques des uns et des autres. Ils ont surtout besoin qu'on soit solidaires. L'adversité et l'agressivité des uns et des autres autour de nous suffit, si besoin est, à faire monter la pression".

Les Bleus gênés devant les journalistes

L'histoire a fait des vagues au sein du groupe France. Les relations, déjà tendues, entre le technicien et ses joueurs se sont encore détériorées. Selon le Parisien, un échange musclé a eu lieu dimanche après-midi. Les Bleus, qui se sont pris en mains depuis la défaite contre les Tonga, n'ont pas aimé être publiquement réprimandés et le lui ont fait savoir. "Je n'ai pas du tout apprécié. On savait que la semaine serait assez compliquée avec les critiques et on n'avait pas besoin de ça en plus", a déploré ce mercredi leur doyen, Lionel Nallet, avant d'édulcorer un peu ses propos : "Si nous en avons parlé ? Cela ne vous regarde. Ne faites pas vos gros titres là-dessus. Ça ne m'a pas plu, voilà. Il n'y a pas de problème ou de polémique."

Les faits parlent pourtant. Interrogé à ce sujet, Pascal Papé s'en est lui sorti pas une pirouette. Après un long silence, il a soufflé et souri : "C'était dimanche. Posez moi des questions sur la finale, c'est ce qui compte. C'est nul là..." Gêné, Maxime Mermoz a timidement répondu : "C'est mitigé... Je ne sais pas... Cela reste fidèle à sa sincérité. Il a sûrement eu envie de nous piquer."

Marc Lièvremont y est-il parvenu ? A coup sûr. Enfin, peut-être pas pour tout le monde. "Bien ou mal, on est en finale de Coupe du monde, a rétorqué Aurélien Rougerie. Ça m'est passé au-dessus de la tête. Personnellement, j'ai 31 ans et trois enfants. Ça ne m'inquiète pas beaucoup". Les Bleus ne font rien comme les autres décidément. Sans pression face à des All Blacks condamnés à la victoire sur leur sol, ils devraient traverser une semaine pleine de bonheur et de sérénité. Mais faire simple n'est pas français.

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