1999: Australie, doublé historique

Par Rugbyrama
  • Owen FINEGAN / Joe ROFF - 09.11.1999 - Australie
    Owen FINEGAN / Joe ROFF - 09.11.1999 - Australie
Publié le Mis à jour
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Notre site poursuit les retrospectives des 6 Coupes du monde qui se sont tenues dans l'histoire du rugby. Place ce lundi à l'année 1999 qui voit l'Australie être la première nation à remporter deux fois le Mondial. Le XV de France échoue en finale après une demi-finale historique contre les Blacks.

La surprise : l'Argentine

Dans une poule homogène, sans véritable tête de série (Pays de Galles, Samoa, Argentine, Japon), les Argentins construisent leur qualification sur une défense hermétique. La défaite en match d'ouverture (23-18) contre les hôtes gallois les place pourtant dans une position délicate. Mais leur victoire, neuf jours plus tard contre le Samoa (32-16) leur permet de continuer à rêver de la qualification. Un ticket qu'ils valident par une dernière victoire, contre le Japon (33-12). En barrage contre l'Irlande, c'est encore une fois sur leur défense et une mêlée dominatrice que les Sud-Américains construisent leur succès. Crucifiés par un essai d'Albanese à la 73e minute, alors qu'ils avaient mené jusqu'à 21-9, les Irlandais tentent bien de se rebeller, mais voient leur rêve de triomphe se briser sur le rideau de fer dressé en fin de match par les Argentins sur leur ligne. L'Argentine réussit l'exploit (28-24) et file vers Dublin pour les quarts de finale, où l'équipe de France la bat (47-26). Les "Gauchos" quittent la compétition avec les honneurs, ayant atteint pour la première fois de leur histoire les quarts de finale d'une Coupe du monde.

La déception : la Nouvelle-Zélande

Des All blacks, on attendait tout. Cette équipe de rêve ne pouvait pas s'incliner ! Évidemment favoris, supposés imbattables, comme à l'approche de chaque Coupe du monde, les Néo-Zélandais doivent marcher sur cette compétition. Sans trembler. Mais voilà, comme cinq fois sur six, les hommes en noir se sont pris les pieds dans le tapis, au terme d'une demi-finale cauchemardesque face à la France (défaite 43-31). Tout commence pourtant comme prévu. En poule, les All blacks marchent sur l'Angleterre (30-16), balayent le Tonga (45-9) et humilient l'Italie (101-03). L'Écosse, en quart de finale, ne fait guère illusion malgré un score honorable (30-18). Un parcours facile. Trop facile peut-être. La semaine de la demi-finale, sûrs de leur force, les Néo-Zélandais jouent au football à l'entraînement. Une assurance qui les mena tout droit en enfer.

L'équipe : la France

Les Français entrent dans la compétition sous le feu des critiques. Le Tournoi des cinq Nations, quelques mois auparavant, est dramatique pour la confiance des joueurs. Défaits deux fois à la maison (34-33 contre le Pays de Galles et 36-22 contre l'Écosse) et en Angleterre (21-10), les Français doivent se contenter d'un hold-up en Irlande (10-9). Les matchs de préparation sont du même tonneau: une correction reçue en Nouvelle-Zélande (54-07), et une défaite au Pays de Galles (34-23). En plein doute, l'équipe de France est par ailleurs frappée par une série de blessures: Philippe Carbonneau pendant la préparation, puis de Thomas Castaignède et Pierre Mignoni au début de la compétition. La charnière décimée, Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux rappellent Stéphane Castaignède et Fabien Galthié à la mêlée, et titularisent Christophe Lamaison à l'ouverture. Pour parachever le tableau, Christian Califano se voit exclu de la Coupe du monde pour brutalité, après le dernier match de poule contre le Fidji, alors que Fabien Pelous écope lui de 14 jours de suspension pour les mêmes raisons. Dans ces conditions chaotiques, la France rallie tout de même les demi-finales, où on lui promet un calvaire face aux Néo-Zélandais. Mais comme souvent en Coupe du monde, la France se montre imprévisible. Le cauchemar des bookmakers. Au terme d'une performance extraordinaire, peut-être la plus belle de son histoire, le XV de France s'offre le scalp des All-Blacks (43-31) dans un Twickenham tout acquis à sa cause. L'exploit est retentissant, mais les organismes sont usés. En finale, les Français cèdent face à l'Australie (35-12).

Le joueur : Christophe Lamaison

Remplaçant au début de la compétition, Christophe Lamaison prend rapidement du grade avec la blessure de Thomas Castaignède. Parfois critiqué, l'ouvreur briviste mène tout de même les siens jusqu'en demi-finale, où il livre une prestation majuscule, sûrement la plus belle de sa carrière: 28 points (1 essai, 4 transformations, 3 pénalités, 2 drops) ainsi qu'un essai offert à Richard Dourthe, d'un superbe coup de pied dans le dos de la défense néo-zélandaise. Dans son sillage, la France élimine les terreurs All blacks.

Le match : France/Nouvelle-Zélande

Le match complet par excellence. Des essais, six en tout, dans tous les registres : en puissance (Lomu par deux fois), en contre (Bernat-Salles), sur du jeu au pied (Dominici, Dourthe) ou à la main (Lamaison). Chaque joueur livre, individuellement, une des prestations les plus abouties de sa carrière. Alors qu'elle n'osait presque pas en rêver, la France élimine les grands favoris néo-zélandais qui l'avaient corrigée quelques mois plus tôt (54-07 en juin). Le tremblement de terre est gigantesque.

L'ESSAI : Christophe Dominici

Cinquante-sixième minute de jeu, dans cette demi-finale entre la France et la Nouvelle-Zélande. 24-22. La France, qui livre une copie de bonne facture, est revenue dans le match grâce à deux drops et deux pénalités de Christophe Lamaison. Auparavant, Jonah Lomu s'était offert deux éclairs de puissance. Deux courses destructrices de 30m pour finir dans l'en-but. Dans une spirale positive, les Français récupèrent le ballon au niveau de leurs 40 mètres, suite à un bon plaquage de la troisième ligne. Galthié joue vite et dépose un coup de pied dans la boîte. À la course, Christophe Dominici grille la politesse à Taine Randell pour récupérer le ballon, évite le plaquage de Jeff Wilson et file à l'essai. En pleine euphorie, les Français prennent la tête au tableau d'affichage. Pour ne plus la lâcher.

LE BLESSE: Thomas Castaignède

Castaignède est-il un élu ou un maudit ? Doué, surdoué même du rugby, l'enfant de Mont-de-Marsan connaît les joies du titre dès sa première année en professionnel, au Stade toulousain. Quatre titres de suite, en fait, à seulement 23 ans. On se dit alors que les fées ovales se sont penchées sur son berceau. Capable de jouer également au centre et à l'arrière, Castaignède se voit confier le poste d'ouvreur en équipe de France, et l'ensemble de l'animation offensive de l'équipe. Il est la star annoncée de l'équipe de France pour cette Coupe du monde. Malheureusement, après seulement un match (contre le Canada), il se blesse à la cuisse et doit renoncer à la suite de la compétition. Lamaison le supplée. La chance de Castaignède est passée, il ne remettra plus les pieds sur un terrain de Coupe du monde.

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