Thion : "Les embrouiller"

Les deux défaites de l'automne dernier contre les All Blacks ont-elles évacuées ou sont-elles toujours dans les têtes ?

Jérôme THION : Elles ont été évacuées. Nous avons fait beaucoup de vidéo sur ces matchs-là. Nous avons vu qu'il fallait absolument se mettre en situation pour pouvoir les battre. C'est ce que nous avons fait toute cette semaine.

Que pensez-vous de l'alignement néo-zélandais ?

J.T. : C'est un alignement qui bouge très peu. C'est pour ça que c'est assez difficile de les contrer. Ils ont des super lifts comme la plupart des autres équipes. Le gros changement en fait, c'est la titularisation de Robinson par rapport à Chris Jack. C'est assez surprenant. Mais c'est une touche que nous pouvons perturber. C'est peut-être leur rampe de lancement la plus friable sur le papier.

Où les sentez-vous plus friables ?

J.T. : Dans les deux compartiments, aussi bien au sol qu'en l'air. La touche, c'est le point sur lequel il faut appuyer en essayant de les contrer. Sachant qu'ils ont très peu de mouvements sur leur touche, il faudra être aussi réactif qu'eux et surtout mettre du combat dès qu'on redescend.

Vous parliez de la titularisation de Robinson. Graham Henry a-t-il voulu donner plus d'agressivité selon vous ?

J.T. : Je pense oui. Il veut donner plus d'agressivité et de poids au pack. L'absence de Chris Jack est étonnante selon moi. Ne pas mettre un joueur de ce niveau-là me laisse songeur.

Il faudra également être solide en mêlée. Que pensez-vous de la mêlée all black ?

J.T. : C'est une mêlée très compacte et très collective. Ils ont beaucoup progressé dans ce secteur depuis quatre ans et ont aujourd'hui une des meilleures mêlées du monde. Mais nous n'avons pas à rougir de la notre. On va s'affairer à rendre une belle copie dans ce secteur de jeu. Nous nous focalisons vraiment sur la touche et la mêlée pour ce match.

Est-ce la priorité pour les battre ?

J.T. : Oui. Il va falloir les contrer sur leurs touches et leurs mêlées et essayer de les embrouiller un maximum sur leurs propres lancements. Il va falloir les sevrer de ballons également.

Vous êtes à Cardiff depuis quatre jours. Avez-vous toujours autant de regrets de jouer ce match ici ?

J.T. : Les dirigeants français se sont un peu déchirés là-dessus (il soupire). Nous nous sommes peut-être vus trop beaux sur la possibilité de sortir premier de cette poule.

N'est-ce pas mieux de ne pas ressentir la pression populaire que vous auriez pu ressentir à Paris ?

J.T. : Franchement, que nous soyons ici ou à Paris, c'est la même chose. La seule frustration pour nous, c'est que les supporters n'ont pas pu se déplacer comme ils le souhaitaient. Le déplacement à Cardiff est très compliqué et ça coûte une fortune.