Saint-André : "Soutenir cette équipe"

Par Rugbyrama
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Philippe Saint-André, entraîneur de Sale, revient sur la composition du XV de France qui aura pour mission de faire chuter les Néo-Zélandais, samedi au Millennium Stadium de Cardiff. Si son coeur voit les Bleus, ses neurones voient les Blacks...

Que pensez-vous de la composition du XV de France dévoilée par Bernard Laporte ?

Philippe Saint-André.- Bernard Laporte a décidé de faire confiance aux joueurs qui sont avec lui depuis huit ans. Sinon, on voit que la priorité sera donnée à l'occupation du terrain. La présence de trois pieds devra nous permettre de trouver des touches si nous étions désorganisés. Après, on aurait pu s'attendre à voir Lionel Nallet suite à ses performances... Mais il a décidé de rester sur une certaine logique avec Chabal en impact player.

La titularisation de Traille à l'arrière vous surprend-elle? Faut-il tenter des expériences à l'aube d'un quart de finale de Coupe du monde ?

Ph. S.A.- C'est un très bon joueur qui peut être ouvreur, centre et arrière. Ce n'est pas une surprise pour moi. Nous avions cru à un moment que Laporte l'aurait essayé à ce poste face à la Géorgie. En fait, les Néo-Zélandais sont très dangereux une fois qu'ils ont neuf points d'avance. Avant cela, ils ne vont pas prendre de risque et chercher eux aussi pendant les 20 premières minutes l'occupation du terrain. En mettant Traille en quinze, Laporte veut tenter de gagner ce duel de gagne-terrain, inverser la pression, et leur passer des points avec Beauxis qui peut botter des 50m. Il faut être à 100% derrière cette équipe de France. Les analyses et les critiques sont faciles, mais nous ne sommes pas à l'intérieur du groupe et à la fin c'est Bernard Laporte et son staff qui ont tous les paramètres.

"Les Bleus doivent se lâcher"

Les Bleus peuvent-ils battre les Blacks avec cette composition?

Ph. S.A.- La partie d'échec a commencé. Si Bernard Laporte a fait en fonction des Blacks, Graham Henry a fait aussi en fonction des Bleus. Les Néo-Zélandais ont mis plus de puissance dans leur pack avec Keith Robinson et Anton Oliver, plus de vitesse en deuxième centre et aux ailes et un arrière très bon sur les ballons hauts. Graham Henry s'attend évidemment à beaucoup de jeu au pied de la part de la France. Les deux équipes se sont adaptées aux caractéristiques de l'adversaire. Surtout, les Bleus doivent se lâcher. Si il existe au monde une équipe capable de battre les Blacks sur un match sec, ce sont bien les Français. Bien sûr, les Néo-Zélandais sont favoris. Mais nous avons les joueurs, les moyens de gagner ce match. Il faudra arriver à combiner la maîtrise, l'intelligence, la tactique, le combat, l'agressivité et la discipline. Je languis d'être à samedi.

A Lyon en novembre dernier, les Bleus avaient souffert en mêlée. Le pied de Beauxis peut-il s'exprimer sous la pression ?

Ph. S. A.- Nous sommes aujourd'hui bien meilleurs que nous l'étions en novembre. Pour que Beauxis s'exprime, il faudra au moins une mêlée stable. Notre pack ne peut pas avoir plus d'expérience. Nos ballons en conquête devront être propres, il faudra leur proposer des ballons portés, secteur où les Blacks ne sont pas à leur mieux. La mêlée, c'est la meilleure attaque et la meilleure défense. Ce sera l'une des clés du match en effet surtout qu'il y aura Anton Oliver, le meilleur talonneur, et Keith Robinson, le meilleur pousseur.

Le fait de jouer à Cardiff avec le toit fermé sera aussi une donnée importante ?

Ph. S. A.- Le ballon sera sec. L'équipe qui sera derrière au score sera obligée de prendre des risques, mais les conditions seront optimales. Le XV de France aime bien ces conditions, ce n'est pas plus mal. En 1995 et en 2003, on a perdu sous la pluie.

Les Argentins au-dessus"

Quels sont vos pronostics pour les demi-finales ?

Ph. S. A.- Sans faire offense aux Fidjiens, il n'y aura pas de match. Les Sud-Africains devraient gagner par au moins 20 points d'écart. Ensuite, Argentine-Ecosse sera une rencontre très intéressante, même si les Argentins sont bien au-dessus. Le quart entre l'Angleterre et l'Australie est plus ouvert qu'on ne le croit. Wilkinson est de retour et les Anglais ont des certitudes qu'ils tenteront de mettre en place. Pour France-Nouvelle-Zélande, mes neurones disent la Nouvelle-Zélande, mais mon coeur dit la France et j'irai avec tout mon coeur et je dis 32-31 pour les Bleus au terme d'un grand match.

Vous faisiez partie de la tournée 1994. Comment aviez-vous fait pour les battre ?

Ph. S. A.- C'est dur, c'était il y a 13 ans, je les ai battus trois fois sur six... Leur proposer du combat, ne pas les laisser prendre l'espace, les prendre à la gorge. Ne pas avoir peur de mettre le casque à pointe pendant 80 minutes... Et puis être intelligents : ne pas être timorés, les respecter, mais ne pas avoir peur de jouer contre eux. Faire comme en 1999, les faire déjouer, les faire douter. Nous avions gagné à l'époque avec des contre-attaques, en 1999 avec du jeu au pied positif. Collectivement, la France devra être très forte et très intelligente. Parvenir au fameux dosage que seule l'équipe de France peut atteindre... et ne pas oublier que les Blacks sont à 70% dans les tentatives de tirs au but.

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