Maso : "Solidifier le groupe"

Deux stages en altitude sont programmés. Quels sont les avantages de partir se préparer en montage ?

Jo Maso.- Ce n'est pas pour gagner en capacité notamment en oxygène ni pour la récupération mais c'est pour travailler dans un cadre frais et agréable. Ces deux stages vont aussi nous permettre de couper avec Marcoussis, où nous allons passer beaucoup de temps. Ce seront deux semaines plus ludiques avec des activités sportives différentes du rugby. Les joueurs auront aussi deux jours en compagnie des formateurs des commandos parachutistes. Ils vont dormir à la belle étoile et cela va permettre de souder le groupe.

Le mois de juillet est consacré à la préparation physique mais n'est-il aussi important pour la cohésion du groupe ?

J. M.- Bien sûr, il faudra solidifier la vie du groupe. Ce mois de juillet va permettre de faire passer des messages individuels ou collectifs lors de discussions informelles. La communication sera importante, c'est d'ailleurs pour cela que tous les lundis avec Bernard Laporte et Raphaël Ibanez nous recevront cinq ou six joueurs individuellement pour une discussion d'une demi-heure. Avec eux, nous ferons le bilan de la semaine et ils pourront nous donner des pistes pour améliorer la vie du groupe. Nous sommes embarqués dans le même bateau pour une aventure exceptionnelle. Nous sommes privilégiés et nous ne devons pas galvauder cette chance.

Vous avez fait un premier briefing avec les joueurs lundi matin. Quels ont été vos mots ?

J. M.- Nous avons rappelé qu'il nous avait été difficile d'établir une liste de trente joueurs. Il y a eu des heures de discussions et des nuits courtes. Ils doivent donc tout donner par respect pour ceux qui ne sont pas là. Nous ne voulons pas que ceux qui sont restés à la maison puissent se dire qu'ils auraient pu nous apporter telle ou telle chose. Je crois qu'ils sont conscients de ça, conscients du fait qu'ils vont vivre quelque chose d'unique. La Coupe du monde est la plus grande compétition et tout le monde a envie de la gagner. Pour les anciens, c'est leur dernière chance de réaliser leur rêve et pour les jeunes, ce sera leur plus grand souvenir de leur carrière sportive si jamais cette épopée nous mène jusqu'au 20 octobre.

Vous avez demandez aux joueurs de ne penser qu'à la finale le 20 octobre...

J. M.- Le 7 septembre (France-Argentine, match d'ouverture de la compétition, NDLR) est notre objectif unique pour le moment. Nous ne devons pas manquer ce rendez-vous. Pour cela, je crois que nous devons vivre, nous préparer et jouer simplement. Je suis assez confiant car ce groupe a plus de qualités individuelles que lors des deux dernières éditions même si en 1999 l'esprit de groupe rendait l'équipe presque imbattable. Cette année, si chacun se met au service du groupe, l'équipe de France peut réussir une très très belle chose. Les joueurs doivent prendre confiance en eux car c'est cela qui a toujours marqué les grandes équipes. Ils doivent se forger une confiance collective.

Avec l'Argentine et l'Irlande dans votre poule, avez-vous conscience de la difficulté de la tâche ?

J. M.- Nous sommes contents d'affronter deux grandes équipes dès le premier tour. Cela va nous permettre de rentrer de plain pied dans la Coupe du monde avec la peur nécessaire pour faire avancer l'équipe. Nous allons devoir être prêts physiquement, techniquement et tactiquement dès le premier match pour éviter de nous mettre le doute et de ne plus avoir notre destin en main. La rencontre contre l'Argentine sera le match le plus important.