Quel coup de Trafalgar !

Par Rugbyrama
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Annoncée moribonde depuis le début de l'épreuve, l'Angleterre a répondu présent en quarts de finale face à l'Australie (12-10), à Marseille. Le tenant du titre est toujours en vie et crée là une véritable surprise face à des Wallabies que l'on disait bien

Dans l'histoire du Mondial, Australie-Angleterre est un classique du genre. Et comme un bon film hollywoodien tient toujours ses promesses, ce quart de finale que l'on craignait à sens unique fut un chef d'oeuvre hitchcockien. Les Anglais, revenus de nulle part, ont plongé des Australiens assoiffés de revanche dans le doute. Plus saignants dans les duels, plus volontaires dans les rucks, les protégés de la Reine ont dominé cette rencontre. Les champions du monde en titre ont fait oublier sous le soleil de Marseille la déculottée de Saint-Denis, un 36-0 encaissé face aux Sud-Africains en match de poule.

Avec le retour de l'ange blond, alias Jonny Wilkinson, les Anglais ont retrouvé leur rugby et leurs couleurs. L'ouvreur, véritable chef d'orchestre, a donné une leçon au jeune Berrick Barnes qui, sous la pression, ne pouvait évoluer comme face au Canada. Dominés en mêlée fermée de manière outrancière, les Australiens trouvaient leur salut par leurs trois-quarts, mais il y a des signes qui ne trompent pas. L'essai de Tuqiri ne cachait que très faiblement la forêt de doutes. Mortlock, fidèle à lui-même, organisait bien mais insuffisamment le jeu des Wallabies. De plus, le capitaine australien manquait de réussite (trois échecs) et compliquait la tâche des siens.

L'Australie trop tôt?

Avec le score en leur faveur à la mi-temps, les Australiens ne savaient comment se défaire de l'étau anglais. Car dans le sillage de Wilkinson, Sackey, Catt, Corry, Robinson, Easter, Moody, Chuter (remplaçant de Regan) se jouaient du vent pour retrouver vie. Le pack britannique mettait à l'agonie son vis-à-vis : à la 46e, à la 50e, encore à la 60e et Jonny Wilkinson (trois échecs tout de même) permettait aux siens de reprendre l'avantage au score (12-10 à l'heure de jeu). L'Angleterre, ombre d'elle-même pendant quatre ans - ce qui correspond grosso modo à la durée de l'absence de Wilkinson - n'est plus mort-vivante mais bel et bien fringuante.

Les Anglais étaient prêts pour l'exploit, ils avaient prévenu. Peu ont voulu les croire, mais maintenant il le faut bien. Les champions du monde en titre ont franchi une étape supplémentaire dans ce Mondial et à nouveau aux dépens des Australiens. Le Sud était-il prêt une nouvelle fois trop tôt ? En tout cas, la faiblesse de la poule des Australiens n'a pas servi les coéquipiers de Gregan. Les Français du public de Marseille ont voulu le croire en entonnant en tout cas de jolies Marseillaises, relayées gaiement par des 'Swing Low Sweet Chariot".

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